Fonctionnaires : les prochaines victimes du budget ? - L'intégrale -
C dans l'air du 23 novembre - Fonctionnaires : les prochaines victimes du budget ?C'est la mesure qui a mis le feu aux poudres. Pour faire face à l'absentéisme en hausse dans la fonction publique, le ministre dédié Guillaume Kasbarian a annoncé l'allongement, pour les fonctionnaires, de la durée de carence d'un à trois jours lors des congés maladies. Cette mesure permettrait à terme, 1,2 milliard d’euros par an. Non négligeable à une période où le gouvernement cherche des économies pour boucler son budget. En plus de la colère des fonctionnaires, le gouvernement doit désormais faire face à la colère des cheminots. Jeudi, les syndicats ont mené une grève de 24 heures pour dénoncer le démantèlement de Fret SNCF et l'ouverture à la concurrence dans le transport de voyageurs. Ils appellent à un mouvement reconductible à partir du 11 décembre. Réponse du patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou : "Les Français ne comprendraient pas une grève longue et dure en décembre pour des questions de salaire". Côté politique, on s'insurge également contre cette menace de grève. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé une "prise d'otage" des syndicats cheminots. L'ancien président LR et député Eric Ciotti veut, quant à lui, déposer une proposition de loi visant à "interdire les grèves" durant certaines périodes et notamment "pendant les 15 jours de la trêve de Noël".Les politiques français pourraient-ils s'inspirer de ce qu'il se passe à l'étranger ? À travers son tweet publié il y a deux semaines, Guillaume Kasbarian s'est dit pressé de partager "les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie" avec Elon Musk, chargé par Donald Trump de l’"efficacité gouvernementale" dans son gouvernement. Depuis plusieurs semaines, le milliardaire américain multiplie les promesses de coupes budgétaires. Dans une tribune publiée dans le Wall street journal, il propose notamment la suppression des aides au Planning familial, la fin des subventions à la radio-télévision publique, et la suppression de 1,5 milliard de dollars de subventions aux organisations internationales non autorisées par le Congrès américain. Et gare aux fonctionnaires qui abuseraient du télétravail : ceux qui refuseront de se rendre cinq jours par semaine sur leur lieu de travail pourraient être licenciés. Il ne faut pas prendre le président de Tesla à la légère : hier, il a confirmé dans un tweet avoir licencié 80% des employés de sa plateforme X, deux ans après son rachat.En France, ce sont les collectivités locales qui sont dans le viseur du gouvernement depuis quelques semaines. Lors du Congrès des maires qui s'est tenu cette semaine à Versailles, certains édiles n'ont pas caché leur frustration d'être pointés du doigt pour avoir mal géré les dépenses publiques alors que les coupes budgétaires se multiplient au niveau local. Début octobre, le gouvernement a fait savoir qu'il prélèverait 5 milliards d'euros supplémentaires sur les recettes des collectivités locales pour combler le déficit public. "C'est le salon des maires en colère", a résumé à France 3 Alain Vasselle, président de l'Union des maires de l'Oise et maire d'Oursel-Maison. Économies budgétaires, montée de l'incivisme, épuisement professionnel… de plus en plus de maires préfèrent jeter l'éponge. Actuellement, 41 maires démissionnent chaque mois, soit deux fois plus que lors de la dernière décennie, a fait savoir David Lisnard, le président de l'Association des maires de France.Les fonctionnaires doivent-ils craindre des coupes budgétaires ? En quoi l'appel à la grève de la SNCF menace-t-il le gouvernement Barnier ? Les ministres français peuvent-ils s'inspirer d'Elon Musk ? Et pourquoi les maires tirent la sonnette d'alarme sur leurs difficultés ? Les experts : - Fanny GUINOCHET - Éditorialiste économique - France Info et La Tribune- Béatrice MATHIEU - Grand repo