L'irruption de DeepSeek, une start-up chinoise, dans le domaine des chatbots a stupéfié l'industrie technologique mondiale. Son robot conversationnel R1 rivalise directement avec les géants américains de l’IA, mais à un coût bien moindre. Cependant, ce succès fulgurant a rapidement provoqué des tensions internationales, certains gouvernements invoquant des risques pour la sécurité nationale et la protection des données sensibles. L'Italie a été la première à réagir, interdisant à DeepSeek de traiter les données personnelles des utilisateurs italiens, après une enquête sur le fonctionnement de la start-up. En 2023, l'Italie avait déjà temporairement bloqué ChatGPT d'OpenAI pour des raisons similaires. L'Italie n'est pas la seule à se méfier : Taïwan, l'Australie et la Corée du Sud ont emboîté le pas, restreignant l'accès à DeepSeek pour leurs fonctionnaires et sur des infrastructures sensibles, comme les PC militaires. En février, la Corée du Sud a également retiré l'application de ses boutiques d'applications locales, en attendant de clarifier les pratiques de gestion des données de l'entreprise. Aux États-Unis, un projet de loi a été proposé pour interdire l'utilisation de DeepSeek sur les appareils du gouvernement. Selon Darin LaHood, représentant américain, la start-up serait une « entreprise affiliée au Parti communiste chinois », soulevant des préoccupations sur la cybersécurité. Les conditions générales de DeepSeek indiquent que l’entreprise pourrait être amenée à partager des données personnelles, y compris des informations sensibles sur les frappes au clavier. En Chine, lorsque le gouvernement exige des données, les entreprises doivent s'y conformer, ce qui alimente les préoccupations concernant la vigilance de l'État. Malgré ces controverses, Pékin défend fermement sa position, affirmant que le gouvernement chinois « n'exigera jamais des entreprises ou des individus qu'ils collectent illégalement des données ». Selon Youm Heung-youl, spécialiste de la sécurité des données, ces tensions montrent que la Chine a massivement investi dans la recherche et le développement technologique, et se place aujourd'hui comme un acteur majeur du secteur. DeepSeek n’a pas utilisé de puces ultra-performantes, mais des H800 plus accessibles, ce qui prouve, selon certains experts, que des logiciels bien conçus peuvent rivaliser avec des infrastructures plus coûteuses. Park Seung-chan, professeur en économie chinoise, y voit un coup stratégique, annonciateur de futures vagues d'innovation qui pourraient redéfinir l'industrie mondiale des semi-conducteurs, dominée par des pays comme Taïwan et la Corée du Sud. Dans cette nouvelle course à l'IA, DeepSeek illustre les enjeux géopolitiques et commerciaux qui s’imposent dans la technologie de demain. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.