Le Droit de savoir by CÉOS

FABRICE ALLEGOET
Le Droit de savoir by CÉOS

Découvrez des podcasts entièrement dédiés à des thématiques à propos du droit du travail, de la santé et sécurité au travail, du management et de la communication en entreprise. Grâce à Fabrice ALLEGOET (formateur et chef d'entreprise), interviewé pour l'occasion par Jean-Baptiste Giraud (Journaliste - chroniqueur), des thèmes d'actualité vont être abordés chaque semaine parmi lesquels : le télétravail ;  les périodes suspensives du contrat de travail et leurs impacts ; les clés et les outils de la communication interne au sein d'une 'entreprise ; est-il possible d'associer les managers à la lutte contre le  harcèlement en entreprise ? ; les pièges de l'accord de performance collective ; pourquoi le stress devient-il menaçant pour certains salariés ? ; comment les CSE peuvent-ils professionnaliser leur communication ? ; En 10 minutes, chaque émission permet de faire le tour des questions que vous vous posez le plus souvent. Dynamique et facile à comprendre, ces podcasts vont sans nul doute accompagner votre éveil du monde de l'entreprise, de vos droits et sur ce qu'il incombe d'en savoir !

  1. Comment créer une ambiance conviviale au travail ?

    03/14/2023

    Comment créer une ambiance conviviale au travail ?

    Je suis Edwige Coupez, journaliste et intervieweuse pour cette émission « Le droit de savoir by CÉOS ».   🎙️ Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet en vogue : Comment créer une ambiance conviviale au travail ? De nombreuses entreprises misent sur le climat social pour attirer de nouveaux talents et surtout les fidéliser. Mais comment une ambiance conviviale au travail propice par exemple à la créativité ou à la productivité ? Cette émission va nous aider l’occasion d’y voir plus clair.  Pour nous en parler, j’ai le plaisir d’accueillir Fabrice ALLEGOET, formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation.Pour lancer ce podcast, j’ai une première question générale : Citation Comment peut-on qualifier une ambiance de travail ? L'ambiance de travail s'interprète comme un climat collectif qui peut être anxiogène et toxique ou au contraire serein et sympathique. Ce climat est le fruit des interactions sociales observables dans l'entreprise et de la façon dont celles-ci sont stimulées, encouragées. Citation Peut-on dire si l'ambiance de travail a un impact sur la productivité des salariés ? Oui. Un climat ou une ambiance délétère impactera les relations de travail, la qualité et la productivité. À l'inverse, une ambiance de travail plus heureuse et apaisée, profitera à la créativité, aux synergies et à la productivité. Ce sont deux mondes que tout oppose en fait. Citation Qu’est ce qui détermine l’ambiance de travail ? L’ambiance de travail dépend d’une multitude de facteurs. Il y a d'abord la pluralité d'individus avec lesquels composer. L'ambiance va dépendre de leur comportement, de leur capacité à se respecter, à bien communiquer, à développer l'esprit d'équipe, etc. La pression hiérarchique fait partie des facteurs. Les conditions de travail joue aussi un rôle important.  Le contexte social peut tout autant impacter l'ambiance de travail au bureau. On l'a observé avec l'épisode du Covid-19 et à aujourd'hui avec la guerre en Ukraine. Citation D'après-vous, quelle ambiance serait propice par exemple à une meilleure entente entre les salariés ? Sans hésiter, une ambiance conviviale. La convivialité est la clé de voute de toute bonne ambiance. Citation Qu'est-ce qui à l'inverse peut engendrer une mauvaise ambiance au travail ? Une ambiance dégradée où les salariés se méfient les uns des autres, où le savoir-vivre est relégué au second plan avec les marqueurs de la courtoisie et du respect. C'est une ambiance qui n'encourage ni les échanges, ni le partage. Citation On dit souvent que l'ambiance au travail joue un rôle important sur la productivité, vous confirmez ? Je confirme que de nombreuses études font ce lien. D'après une étude de l'Université de Warwick en 2019, le bonheur favorise un gain de productivité de 12% chez les salariés. Les travailleurs malheureux sont quant à eux 10% moins productifs que la moyenne. Chacun appréciera. Citation De par votre expérience de manager et de formateur, quels sont les effets d'une bonne ambiance au travail ? Une ambiance chaleureuse et conviviale offre un terrain de jeu propice à l'inventivité et la solidarité entre les salariés. Le personnel est plus épanoui et par conséquent, il gagne en efficacité. Il est plus facile de se concentrer, de réfléchir, de produire avec l'esprit léger. L'entreprise n'en tirera que des bénéfices à l'instar de la baisse des risques psychosociaux - adieu stress, violences internes et harcèlement moral. Citation Puisque c'est le sujet de notre émission, comment peut-on créer une ambiance conviviale au travail ? Il existe de nombreuses possibilités. Le lien entre les salariés étant le principal vecteur de convivialité au travail, il est avisé d'organiser des activités de cohésion d'équipe. Il peut s'agir de déjeuner en équipe, d'activités sociales comme les afterworks ou d'activités de team building. L'employeur peut aussi aménager les espaces de travail pour moins cloisonner les espaces. La décoration participe aussi pour beaucoup à l'ambiance générale. Citation Quels sont les acteurs de l'entreprise mobilisables pour créer cette bonne ambiance ? Tout le monde. Dirigeant, managers, services supports comme la RH, les salariés, les représentants du personnel. Tout le monde doit se sentir concerné et investi de la mission de concourir à l'amélioration des conditions de travail. Citation Un nouveau métier est apparu depuis quelques années déjà : le Chief Happiness Officer : est-ce une vraie carte à jouer pour booster positivement l'ambiance ? Oui et non. Littéralement, ce professionnel est chargé des conditions de travail dans une logique d'améliorer le bien-être des salariés. Pour autant, son action doit s'inscrire dans une réelle politique à l'échelle de l'entreprise où tout le monde sera mobilisé pour en particulier créer du lien, favoriser la cohésion et créer une atmosphère de travail positive. Pour conclure ce podcast, que doit-on retenir si on veut créer une ambiance conviviale au travail ? Une ambiance de travail conviviale offre bien plus d'avantages qu'à l'inverse une ambiance pesante. Tous les acteurs de l'entreprise doivent se sentir concernés et prendre des mesures en ce sens. Cela peut passer par le recrutement d'un Chief Happiness Officer, mais aussi par des initiatives comme instaurer des déjeuners d'équipe, revoir la décoration. Objectif ; créer du lien propice au travail d'équipe dans un esprit serein et convivial. Merci, Fabrice ALLEGOET, de nous avoir éclairés sur la façon de créer une ambiance conviviale au travail.Je rappelle que vous êtes formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation. « Le Droit de Savoir by CÉOS, podcast animé par Edwige Coupez, journaliste et avec Fabrice ALLEGOET, formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation. »

    6 min
  2. Qu'est-ce que le management par la terreur ?

    03/07/2023

    Qu'est-ce que le management par la terreur ?

    Je suis Edwige Coupez, journaliste et intervieweuse pour cette émission « Le droit de savoir by CÉOS ». 🎙️ Aujourd’hui, nous allons aborder un sujet encore d’actualité : le management par la terreur. Qu’est-ce que le management par la terreur, me direz-vous ? Pourquoi certaines entreprises optent pour ce modèle pourtant décrié ? Quels sont les conséquences tant pour les entreprises que pour les salariés ? Cette émission va nous aider l’occasion d’y voir plus clair.  Pour nous parler du management par la terreur, j’ai le plaisir d’accueillir Fabrice ALLEGOET, formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation et également manager.Pour lancer ce podcast, j’ai une première question pratique : Citation Pouvez-vous nous rappeler quels sont les grands principes du management ? Le management est un art qui consiste à gérer tant des objectifs que des ressources humaines. Il existe plusieurs manières de manager. Il est souvent question de management directif, persuasif, participatif ou encore délégation. Ce sont les 4 styles les plus enseignés de nos jours. Citation Mais alors qu'est-ce qu'un management par la terreur ? Le management par la terreur ou par la peur consiste à obtenir des salariés, une parfaite obéissance. C'est une méthode de gestion qui par nature, impose aux salariés une forte pression afin d'augmenter leurs résultats et leur productivité sans relâche. Citation Les salariés qui subissent ce type de management, comment le vivent-ils ? Le management par la terreur engendre de l’hyperstress et expose les salariés à des risques pour leur santé mentale et physique. Cela peut à la longue engendrer un épuisement professionnel intense. Certains salariés finissent par perdre toute confiance et estime d'eux-mêmes.  Citation Quel est le profil d'un manager qui pratique un management par la peur ? C'est généralement un manager dont le comportement est toxique, nuisible aux salariés, à l'équipe. Son portrait-robot : un lâche manquant cruellement de confiance en lui, n'admettant aucune autorité autre que la sienne, refusant toute liberté et prise d'initiative chez les autres. Ce type de manager cherche à dominer, humilier, déstabiliser, provoquer, manipuler, faire peur sans que cela ne le dérange. Citation Quels sont les bénéfices à retirer de ce management pour les entreprises ? Aucun durablement. Ce mode de management est destructeur pour l'entreprise sur un moyen et long terme. Il génère un climat délétère, peu propice à la productivité et il est responsable d'un fort turnover, de la hausse des absences pour maladie... C'est un désastre sur toute la ligne. Citation Mais alors pourquoi est-ce un modèle retenu par certaines entreprises, il y a bien une raison à cela ? Si je prends à témoin un exemple récent ; prenons le cas de l'entreprise KORIAN. Ce géant des Ehpad est pointé du doigt pour pratiquer ce management par la peur tout en se faisant l'économie des effectifs nécessaires ; tout cela au service d'une obsession : la rentabilité. Résultat ? Une image de marque plus qu'abîmée, un scandale sanitaire, judiciaire et médiatique à gérer. Tout cela va coûter cher. Adieu la rentabilité ! Citation D'après-vous une entreprise peut-elle être condamnée pour pratique ce type de management ? Oui, sans aucun doute. L'employeur a une obligation de prévention des risques professionnels. Il est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. La Cour de cassation admet que le management par la peur caractérise un manquement de l’employeur ; rappelons du cas ORANGE à titre d'exemple. Citation Pour les personnes qui nous écoutent, quel conseil pouvez-vous leur donner si elles sont victimes d'un management par la terreur ? Je vais leur en donner 3. Premièrement, saisissez sans tarder un élu du personnel qui peut déclencher un droit d'alerte pour atteinte aux droits des personnes. Deuxièmement, déposer plainte auprès de l'inspection du travail pour qu'il mette en demeure l'employeur de faire cesser ce management toxique. Troisièmement, de ne pas hésiter à se faire aider par un thérapeute pour gérer le trop plein de stress et d'émotions négatives.  Citation Peut-être aussi un conseil à donner aux chefs d'entreprise qui voudraient adopter un management moins toxique ? Allez ne soyons pas avare, je vais en donner 3. Le premier : de ne pas promouvoir ou recruter des personnes qui ne sont ni formées et ni réellement capables de manager. Même si manager s'apprend aussi sur le terrain, un temps d'apprentissage coaché est toujours préférable. Le second : de mettre en place des processus d'évaluation des managers pour les accompagner et les recadrer si nécessaire. Enfin, d'équilibré la recherche de rentabilité avec la nécessité de bien traiter les salariés. Pour conclure ce podcast consacré au management de la terreur, que pouvez-vous rappeler ? C'est un management toxique. Qu'il n'apporte rien ni à l'entreprise, ni aux salariés. Pour les victimes, n'attendez pas pour tant vous manifester que pour vous faire aider. Pour les entreprises, n'oubliez pas votre obligation de sécurité qui vous oblige et le cas échéant, vous expose à des condamnations pénales. Merci, Fabrice ALLEGOET, de nous avoir éclairés sur le management par la terreur.Je rappelle que vous êtes formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation et également manager vous-même. « Le Droit de Savoir by CÉOS, podcast animé par Edwige Coupez, journaliste et avec Fabrice ALLEGOET, formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation. »

    6 min
  3. Le registre des accidents bénins

    02/28/2023

    Le registre des accidents bénins

    Je suis Edwige Coupez, journaliste et intervieweuse pour cette émission « Le droit de savoir by CÉOS ».  🎙️ Aujourd’hui, nous allons parler du registre des accidents de travail bénins.  Vous le savez peut-être, un accident de travail s’identifie selon plusieurs degrés de gravité. Mais alors, comment définit-on un accident de travail bénin et quelle serait l’utilité du registre qui en porte le nom ? Cette émission va nous aider à y voir plus clair.  Pour nous parler du registre des accidents de travail bénins, j’ai le plaisir d’accueillir Fabrice ALLEGOET, formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation et aussi spécialiste des questions de santé au travail.Pour lancer ce podcast, j’ai une première question technique : Citation Qu'est-ce qu'un accident de travail qualifié de "bénin" ? C'est un accident sans conséquences graves, c'est-à-dire, qui n'a n'entraîné ni arrêt de travail (temporaire ou permanent), ni soins médicaux donnant lieu à une prise en charge par les organismes de Sécurité Sociale. Citation Vous avez des exemples à nous donner d'accidents de travail "sans conséquences graves " ? Il peut s'agir d'une personne qui a trébuché, qui s'est cognée le genou sur un coin de table, qui a eu une forte céphalée... Il s'agit de phénomènes apparemment sans gravité et qui peuvent survenir pour différentes raisons (inattention, prise de risque, un coup de stress...). Citation Les salariés sont-ils légalement tenus d'en faire part à leur manager, l'employeur ? Oui, car tout salarié a le devoir de prendre soin de lui sur son lieu de travail, ce qui implique de déclarer tout accident dont il a souffert. De son côté, l'employeur doit déclarer tout accident dont il a eu connaissance à la CPAM dont relève la victime. Citation Et si le salarié ne le fait, prend-il le risque d'être sanctionné ? Il risque surtout de se pénaliser lui-même. Il se pourrait qu'un accident bénin prenne la forme ultérieurement d'un accident plus grave qu'il n’y paraissait. L'absence de déclaration de cet accident pourrait lui coûter cher. Rappelons que le salarié n'a que 24 heures pour déclarer son accident. Passé ce délai, il lui sera difficile de prouver le lien entre sa pathologie et son emploi. Citation Une fois l’employeur informé, quelle suite doit-on en attendre, cela déclenche-t-il une procédure particulière ? Les accidents de travail, je l'ai dit, doivent normalement être déclarés dans les 48 heures par l’employeur à la CPAM. Néanmoins, pour les accidents de travail bénins, l'employeur n'est plus tenu de le faire dès lors qu'il tient à jour un registre des accidents de travail bénins.  Citation Si je comprends bien, l'employeur déclare tous les accidents de travail dans les 48 heures où il en a eu connaissance soit à la CPAM soit en les notant dans un registre pour les accidents bénins ? Oui, c'est cela. Il s'agit d'une simplification administrative qui évite de déclarer des accidents du travail sans gravité selon la même procédure que pour les accidents de travail graves. Citation Toutes les entreprises sont concernées par la tenue d'un tel registre ? Oui et non. Pour les entreprises ayant par exemple un CSE, elles peuvent choisir cette option librement (rappelons qu'un CSE est mis en place à compter de 11 salariés). À défaut d'être directement éligible, l'entreprise devra demander une dérogation à la procédure déclarative normale à sa CARSAT (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail). Citation Et ce registre justement, où peut-on se le procurer ? Ce registre est proposé gratuitement dans un format dématérialisé par la CPAM. On peut aussi investir dans un registre papier, accessible en papeterie ou sur des sites spécialisés. Citation Dans ce registre, quelles sont les mentions obligatoires à y faire figurer ? L'employeur doit y faire mention des nom et prénom de la victime, de la date et heure de l'accident de travail, de son lieu, des circonstances dans lesquelles l'accident est survenu, le siège et la nature des lésions bénignes, les informations sur d'éventuels témoins, la signature du donneur de soins le cas échéant et celle de la victime. C'est une déclaration assez complète. Citation Les élus du personnel doivent-ils être avisés par l'employeur de ces accidents de travail bénins ? Effectivement, les élus sont informés de l'éventail des accidents de travail survenus dans l'entreprise ; pour les cas les moins graves, cela passe par la mise à disposition de ce registre en particulier. Pour conclure ce podcast, pouvez-vous nous rappeler les points essentiels sur le registre des accidents de travail bénins ? L'employeur a par défaut l’obligation de déclarer tous les accidents de travail dont il a eu connaissance dans les 48 heures. Le salarié dispose de 24 heures pour déclarer à l'employeur tout accident dont il est victime. L'employeur peut consigner les accidents de travail bénins dans un registre dédié à cet effet. Faut-il qu'il y soit éligible en vertu des critères fixés par la CPAM. Merci, Fabrice ALLEGOET, de nous avoir éclairés sur le registre des accidents de travail bénins ?Je rappelle que vous êtes formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation et spécialiste des questions de santé au travail. « Le Droit de Savoir by CÉOS, podcast animé par Edwige Coupez, journaliste et avec Fabrice ALLEGOET, formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation. »

    6 min
  4. Anxiété au travail

    02/21/2023

    Anxiété au travail

    Je suis Edwige Coupez, journaliste et intervieweuse pour cette émission « Le droit de savoir by CÉOS ».  🎙️ Aujourd’hui, nous allons aborder un sujet essentiel en matière de santé : L’anxiété au travail. Savez-vous comment reconnaître les troubles anxieux ? De nombreux facteurs peuvent engendrer et nourrir ces troubles. L’anxiété peut être passagère ou plus durable. Mais qu’en est-il de ce phénomène au juste ? Cette émission va nous aider à y voir plus clair.   Pour nous parler de l’anxiété au travail, j’ai le plaisir d’accueillir Fabrice ALLEGOET, formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation et aussi spécialiste des questions de santé au travail.Pour lancer ce podcast, j’ai une première question technique : Citation Comment peut-on simplement définir l’anxiété au travail ? L’anxiété est un trouble émotionnel produit par un sentiment d’insécurité. Par exemple, on peut être anxieux à l’approche d’un entretien annuel avec son supérieur hiérarchique. L’anxiété se nourrie dans le cas présent, de l’incertitude du déroulement de l’entretien et de son issue. Citation Peut-on dire qu'anxiété et peur sont finalement synonymes ? Les troubles anxieux sont plus complexes que simplement avoir "peur". Mais la peur est un carburant en réalité à l'instar de toutes nos émotions (la colère, la joie...). La peur fait partie des causes de ces troubles surtout lorsqu'elle devient chronique. Citation D'après vous, quelles sont les causes à l'origine d'une anxiété chez un salarié ? Le changement d'organisation, de responsable ou de façon de faire peuvent faire craindre au salarié d'être incapable de suivre, d'être impuissant face à ces défis. Le salarié appréhende les situations de manière négative ; il développe une peur irrationnelle qui devient très anxiogène. Citation Est-ce que face à ces changements et à la réaction du salarié, on ne peut pas simplement parler de stress ? Vous avez raison : le stress et l’anxiété présentent plusieurs similitudes et il n’est pas toujours facile de les différencier. Prenons le cas du stress : c'est une réaction d'alarme chez l'humain qui nous prévient d'un risque. Face à une situation qui nous dépasse, on stresse. Notre corps est en émoi ; les réactions sont immédiates et biologiques (palpitations, transpirations, tremblements...). S'agissante de l'anxiété : elle se différencie du stress en cela qu'il peut ne pas y avoir de risque, mais l'individu est persuadé du contraire en anticipant de façon négative un évènement qui pourrait survenir dans le futur. Citation Si je vous résume bien, l’anxiété est liée à l’appréhension et à l’évaluation souvent disproportionnée et irrationnelle d’un risque ? Exactement. Citation Mais alors, comment peut-on reconnaître les troubles anxieux chez un salarié ? Il y a plusieurs signaux chez une personne anxieuse. Pour son entourage professionnel, il va falloir faire preuve de vigilance et de discernement. Un salarié anxieux fait souvent part de ses peurs, de son profond malaise face à une situation visiblement sans danger. C'est un signe. S'il admet que c'est ridicule et qu'il s'en veut de réagir de manière disproportionnée voire irrationnelle (sentiment de culpabilité), c'est un autre signe. Dans le travail, ce salarié peut éprouver des difficultés à se concentrer. C'est un signe. Physiquement, un salarié en proie à l'anxiété peut transpirer exagérément, développer des maux de tête à répétition... ce sont aussi des signes. Citation Imaginons, mon collègue de bureau est très anxieux ; comment dois-je faire pour l'aider - existe-t-il des solutions ? Il faut commencer par discuter avec votre collègue ; s'intéresser à ce qui est anxiogène pour lui. Puis, si vous le pouvez, lui montrer l'absence de danger le cas échéant. N''oublions pas que souvent, il n'y a aucune raison de paniquer, mais l'individu panique tout de même. Puis, il faut le rassurer en soulignant ces aptitudes, la confiance que vous avez en lui. L'objectif est de le confronter au caractère irrationnel de la situation sans le brusquer. Pour l'aider aussi à se détendre, un bon verre d'eau fraîche et une profonde respiration dans un environnement calme, peut l'aider à lâcher prise et à recouvrer la raison. Citation Tout cela peut ne pas suffire face à un salarié sujet à une forte anxiété - quels seraient selon-vous les autres remèdes à son état ? Je conseillerai au salarié de consulter son médecin traitant qui pourra l'orienter vers un spécialiste (thérapeute par exemple). Parfois, des anxiolytiques s’avèrent nécessaires au moins pour un temps. Il existe aussi d'autres approches pour dompter cet état d'anxiété permanente comme la sophrologie, la relaxation méditative...  Citation On peut aussi se mettre entre parenthèses et prendre un congé maladie pour se soigner ? Oui, c'est aussi une possibilité. Mais pour cela, le salarié doit avoir conscience de son état et accepter de retenir cette option. Pour conclure ce podcast, que pouvez-vous nous rappeler à propos de l'anxiété au travail ? L'anxiété est un trouble émotionnel intense. Au travail, elle se manifeste par une appréhension permanente des choses, sans réel discernement. Le salarié voit des dangers là où il n'y en a pas. Il échafaude les situations de manière négative. Il faut donc travailler sur des leviers de réassurance et l'orienter vers des spécialistes pour les cas les plus graves. Merci, Fabrice ALLEGOET, de nous avoir éclairés sur l’anxiété au travail et la manière de reconnaître les troubles anxieux chez un salarié ?Je rappelle que vous êtes formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation et spécialiste des questions de santé au travail. « Le Droit de Savoir by CÉOS, podcast animé par Edwige Coupez, journaliste et avec Fabrice ALLEGOET, formateur en droit du travail au sein de CÉOS e-formation. »

    6 min
  5. Consultation du CSE sur le DUERP

    07/14/2022

    Consultation du CSE sur le DUERP

    Pour nous éclairer sur cet acronyme, « DUERP » veut dire « document unique d’évaluation des risques professionnels ». Mais quelle relation peut-on faire entre le CSE et le document unique ? Pouvez-vous nous rappeler, ce qu'est le document unique ? Les risques professionnels présents dans une entreprise doivent être retranscrits dans un registre appelé document unique d'évaluation des risques professionnels ou DUERP). Toutes les entreprises sont-elles tenues d'instaurer ce document unique ? Oui, toute entreprise qui emploie un ou plusieurs salariés, est légalement tenu de prévoir un document unique. À défaut, elle prend le risque d'être amendée en cas de contrôle. Qui est légalement tenu de le mettre en place et de le tenir à jour ? C'est l'employeur qui est en première ligne. Toutefois, c'est généralement un collaborateur relevant du service des ressources humaines qui est chargé de le réaliser. Certains employeurs font aussi le choix de se faire épauler par un cabinet spécialisé pour réaliser un document unique conforme et surtout exploitable. À propos de la relation entre le CSE et le document unique, l'employeur doit-il demander l'avis des élus sur son contenu ?  Oui, depuis le 31 mars 2022, le CSE est consulté sur le document unique et sur ses mises à jour au cours de l'année. Avant cette date, il était juste informé de sa mise en place et il pouvait uniquement le consulter. C'est donc une avancée sociale qui était en outre attendue par de nombreux élus. Mais pourquoi est-ce aussi important de recueillir l'avis du CSE ? Pour répondre à cette question, rappelons, l'une des missions du CSE. Il contribue à la prévention des risques et à la protection de la santé physique et mentale des salariés. Il conduit pour cela des inspections voire des enquêtes. À ce titre, les élus peuvent remonter à l'employeur des problématiques ignorées de lui et non inscrites dans le document unique ; c'est qu'une raison parmi tant d'autres. Concrètement, comment se déroule une consultation du CSE sur le document unique ? Toute consultation implique une phase d'éveil, de préparation et de débats. Aussi, l'employeur devra remettre au CSE la dernière mise à jour du document unique avant d'en débattre avec les élus. À réception, les élus pourront en prendre connaissance pour préparer leurs questions, leurs réserves et leurs doléances. Le CSE pourra aussi mettre en perspective de ce document unique, le résultat de sa propre inspection des locaux de l'entreprise. Il y a de quoi faire. L’employeur est-il tenu de suivre l'avis et les recommandations du CSE à l'issue de cette consultation ? Contrairement à d'autres consultations, l'avis du CSE n'est pas dans le cas présent, ce qu'il faut retenir de cette consultation. Ici, ce qui importe pour l'employeur, c'est de démontrer que le contenu du document unique reflète bien la réalité des risques professionnels et leurs conséquences pour la santé et la sécurité des salariés. Le CSE sera sans nul doute très pointilleux sur ce point. Si l'employeur ne joue pas le jeu, l'enjeu pour lui c'est de mécontenter les élus qui pourraient être tentés de saisir l'inspection du travail ou la justice. Faisons parler votre expérience un instant : les élus du CSE sont-ils compétents pour analyser un document unique ? Cela dépend de quels élus parlons-nous ? De prime abord, sans avoir été formés à la lecture et à l’utilisation d'un document unique, il semble improbable que les élus soient à l'aise lors de leur consultation. Aussi, tout va dépendre de ce facteur-là. Justement, les élus doivent-ils obligatoirement se former pour appréhender cette consultation avec plus d'aisance ? Oui, tout nouvel élu du CSE doit impérativement suivre une formation de 5 jours pour balayer toutes les questions de santé, sécurité et conditions de travail. Cette formation est prise intégralement en charge par l’employeur. Au cours de cette formation, le cas du document unique est largement abordé. Pour conclure ce podcast, que pouvez-vous nous rappeler à propos de cette consultation du CSE sur le document unique ?  Le CSE est un acteur de la santé et la sécurité au travail. Pour cela, il bénéficie, je l'ai rappelé d'une formation adaptée. Par ailleurs, en étant représentant des salariés, la loi lui a concédé des droits d'opérer des contrôles des risques professionnels. C'est à ce titre qu'il est notamment consulté sur le document unique qui relève on l'a dit aussi de la responsabilité de l'employeur.

    6 min
  6. Associer le manager dans une démarche RSE

    07/07/2022

    Associer le manager dans une démarche RSE

    Vous êtes de plus en plus nombreux à entendre parler de la RSE : Mais de quoi s’agit-il au juste ? Quels sont les bénéfices d’une telle démarche pour l’entreprise ? Qu'est-ce que la RSE ?  Par RSE, il faut entendre "responsabilité sociétale des entreprises". Il s'agit d'impliquer les entreprises dans une démarche de développement durable. L'objectif est de les associer afin de dépolluer leurs activités pour respecter l'environnement. Pour cela, l'entreprise est-elle tenue de respecter une loi, des normes ?  Il y a effectivement des lois appelées à régir la RSE ; pour n'en citer que 3, il y a la loi Pacte, la loi AGEC ou plus récemment la loi Climat & Résilience. Du côté des normes, il y en a une qui se distingue en matière de RSE, il s'agit de la norme IS0 26000. Comment l'entreprise peut-elle s'engager dans une telle démarche ?  Pour s'inscrire dans une telle démarche, il convient d'engager un audit RSE qui repose sur la norme ISO 26000 justement. Cela permet au dirigeant de disposer d'un outil d'évaluation précis pour établir un plan d'actions dans la foulée. Mais concrètement, quels changements peuvent être adoptés par l'entreprise pour s'engager dans la RSE ?  L'entreprise peut construire une grande politique de diminution de son empreinte carbone. Pour cela, elle doit par exemple revoir sa politique de déplacements des collaborateurs en les limitant ou en les mutualisant. Elle peut aussi revoir sa politique d'achats en privilégiant l'économie circulaire et l'économie sociale et solidaire. Vous venez d'évoquer rapidement deux notions importantes : économie circulaire et économie sociale et solidaire - pouvez-vous nous les expliquer ?  L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Cela passe notamment par le recyclage. L'entreprise peut acheter de nombreux produits recyclés, (ordinateurs, téléphones, tablettes...). Le concept d'économie sociale et solidaire de privilégier le service rendu avant le profit, tout en étant de véritables acteurs économiques. Pourquoi est-il conseillé d'associer le manager dans une démarche RSE ?  Les managers sont des relais sur le terrain, indispensables pour l'entreprise. Ils contribuent à leur niveau, à la matérialité au quotidien de la démarche RSE. Vous pouvez donner des exemples de leur implication ; comment cela se matérialise-t-il ?  Ils peuvent par exemple privilégier le télétravail de leurs collaborateurs dont la présence en continu n'est pas nécessaire.  Les managers peuvent aussi sensibiliser les salariés à l'importance des écogestes : par exemple, lors de ma pause déjeuner, j'éteins mon ordinateur avant de quitter mon bureau de même que l'éclairage de la pièce. On peut aussi limiter l'envoi de mails, ne plus utiliser de gobelets en plastique pour boire de l'eau ou du café, le salarié peut être encouragé à prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur quand c'est possible...  Il y a de nombreuses mesures possibles. Il faut les identifier et les appliquer. D'après vous, peut-on aussi associer les élus du personnel ?   Oui sans conteste. À la fois parce que les élus sont par loi Climat & résilience, associés aux questions environnementales liées à l'entreprise. En outre, ils sont de véritables promoteurs des bonnes pratiques en matière de santé et sécurité au travail. Enfin, les comité sociaux et économiques sont aussi appelés à procéder à des achats et à organiser des événements sociaux. Pour cela, il est important d'intégrer des pratiques écoreponsables en réfléchissant déjà à sa politique d'achats en optant notamment pour les circuits courts. S'engager dans une telle démarche pour l'entreprise, est-ce vertueux en définitive ?  C'est vertueux à plusieurs titres. Par exemple, cela permet de réaliser des économies. L'image de marque de l'entreprise s'améliore également. Par ailleurs, l'entreprise peut compter sur l’adhésion des salariés pour lesquels la démarche RSE fait sens par rapport à leurs valeurs. Il en sera de même des clients qui préfèreront sans doute une entreprise moins polluante que le contraire. J'ai entendu parler de Greenwashing, de quoi s'agit ? Le greenwashing consiste à orienter l'image marketing d'une organisation vers un positionnement écologique alors qu'en pratique ses actions polluent l'environnement. À l'inverse, le "Green Deal” est le nom donné à plusieurs programmes politiques environnementaux et socio-économiques. Pour conclure ce podcast, pouvez-vous nous rappeler les points essentiels sur la manière d'associer le manager dans une démarche RSE ?  Pour lancer une démarche RSE, il faut commencer par réaliser un audit pour évaluer les axes d’amélioration. En associant les managers, les salariés, les élus du personnel, l'entreprise pourra davantage étendre les bonnes pratiques retenues pour participer à la dépollution de ses activités. Enfin, les managers peuvent sensibiliser les salariés aux écogestes pour à tous les niveaux appliquer les grands principes de la RSE.

    6 min
  7. La réforme de la formation des élus du CSE

    06/30/2022

    La réforme de la formation des élus du CSE

    Récemment, le droit à la formation des élus du personnel a été doublement modifié. Mais de quelles formations s’agit-il ? Quels sont les impacts pour les élus de cette réforme ? Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les formations auxquelles peuvent participer les élus du personnel ? Il y a deux formations initiales à engager au plus tôt dès l'entrée en fonction. La 1ère, c'est la formation économique, sociale et environnementale du CSE. Elle dure 5 jours et elle permet de disposer de toutes les clés de fonctionnement du CSE. La 2nd, c'est la formation en santé, sécurité et conditions de travail qui dure également 5 jours depuis le 1er avril 2022. Cette formation permet d'associer les élus à tous les efforts de prévention des risques professionnels auxquels les salariés sont exposés au sein de leur entreprise. Plus globalement, notons que les élus peuvent aussi se former en droit du travail sur de nombreux sujets. Tous les élus sont-ils logés à la même enseigne pour accéder à ces formations ?  Non, et on ne peut que le regretter. S'agissant de la formation économique, seuls les titulaires en bénéficient par défaut ; les suppléants doivent la négocier avec l'employeur. En revanche, la formation SSCT est accessible à tous les élus. Cerise sur le gâteau, depuis la récente réforme, cette formation est exigible dès 11 salariés. D'après votre expérience, les élus suivent-ils tous ces formations dès leur arrivée en fonction ? Non et là encore à regret. En effet, il semble que plus d'1/3 des élus ne se forment pas. D'autres préfèrent raccourcir la durée d'apprentissage pour optimiser ce temps, ce qui indéniablement impacte négativement la qualité de la formation.  Ce qu'il faut à mon sens rappeler, c'est qu'il sera plus aisé pour les élus d'appréhender convenablement leurs nombreuses prérogatives, s'ils se sont parfaitement formés avant. Ne mégotez pas sur la durée et surtout n'en faites pas l'impasse ! Revenons un instant sur la formation économique, est-elle obligatoire ?  Oui en quelque sorte. Je m'explique : le code du travail prévoit bien un congé de formation économique, sociale et environnementale de même que la possibilité d'y souscrire au plafond de 5 jours pour les membres titulaires. Toutefois, ce n'est pas précisé "obligatoire" ; en réalité, ce qui est régit c'est l’impossibilité pour l'employeur d'en refuser l'accès. Tout au plus, il peut s'entendre avec l'élu sur le calendrier. Cette formation a-t-elle été réformée récemment ? Oui. La loi Climat & Résilience a ajouté des prérogatives environnementales aux missions économiques et sociales du CSE. C'est la raison pour laquelle, l'appellation de ce congé a été modifié. Lors de cette nouvelle version de la formation, les élus découvriront des thèmes comme la BDESE, la gestion des déchets, l'empreinte carbone, la politique d'achats responsables...  Et à propos de la formation SSCT, quels sont les grands changements nés de cette réforme ? Le changement s'inscrit principalement dans la durée de la formation qui a été étendue à 5 jours pour tous les CSE œuvrant dans les entreprises à compter de 11 salariés. Mais, il va de soi, que cette formation intègrera également des aspects de la RSE notamment par le biais de la QVCT.  Les élus qui avaient déjà assisté à ces formations avant la réforme, doivent-ils se former à nouveau ?  Légalement, ces formations se renouvellent à intervalles de 4 ans. Donc, tout dépend quand ces élus se sont-ils formés. Il est en en revanche tout à fait possible de demander à bénéficier d'une formation complémentaire pour au moins se former sur les nouvelles mesures. Pouvez-vous maintenant nous indiquer qui finance ces formations ? La formation économique est cofinancée. L'employeur assure le paiement des salaires pour le temps de la formation et le CSE prend en charge tous les autres frais (coût de la formation, frais de déplacements, repas...). La formation SSCT quant à elle est prise en charge à 100% par l'entreprise. Le CSE ne débourse rien. Une question intéressée, votre organisme de formation assure-t-il ces formations, j'imagine que oui ? Oui, vous avez raison de le souligner. Notre organisme est agréé aussi bien pour délivrer la formation économique que la formation SSCT. Par ailleurs, nous sommes certifiés QUALIOPI et nos formateurs sont aussi certifiés ICPF PRO. Je précise qu'à titre personnel, cela fait plus de 15 ans que j'accompagne des élus partout en France. C'est un domaine que j'affectionne particulièrement et que je connais bien. Pour conclure ce podcast, que pouvez nous dire à propos de la réforme de la formation des élus du CSE ?  2 rappels utiles à mon sens : la formation économique et sociale intègre désormais un volet environnemental. La formation SSCT est désormais de 5 jours pour tous. Et surtout, j'encourage les élus à se former au plus tôt pour disposer de toutes les clés utiles la réalisation de leurs missions.

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  8. Réforme des CSE, 4 ans après

    06/23/2022

    Réforme des CSE, 4 ans après

    Aujourd’hui, qui n’a pas entendu parler du comité social et économique désigné généralement par l’acronyme : « CSE » ? Mais se souvient-on de la date de naissance des CSE et des motivations qui l’ont précédées ?   Pouvez-vous nous rappeler quand cette réforme a-t-elle eu lieu exactement ? Cette réforme est intervenue lors du 1er quinquennat d'Emmanuel Macron à la faveur de plusieurs ordonnances prises rapidement après sa prise de fonction à l'Élysée. Nous sommes en septembre 2017. À propos de cette réforme, en quoi consistait-elle au juste ? Elle a entrainé la disparition progressive d'anciennes institutions à l'image des délégués du personnel, des CHSCT et des comités d'entreprise. Le but de cette réforme consistait à tout centraliser au cœur d'une instance unique du personnel. C'est exactement ce qu'incarne aujourd'hui le Comité social et économique. De votre point de vue, était-ce une réforme utile, nécessaire ?  En tant que formateur, je vous répondrai que je suis très partagé. D'un côté, j'observe la difficulté de nombreux élus à honorer leurs missions qui se retrouvent concentrer au cœur de cette instance unique, et ce n'est pas sans conséquences tant pour eux que pour les salariés. De l'autre, certains élus accueillent plutôt favorablement ce nouveau format. Si j'avais eu à choisir - je n'aurai jamais opté pour le modèle du CSE. Cela a plombé à mon sens la proximité des élus avec leurs salariés. Nous sommes en 2022, 4 ans après, peut-on retirer des points positifs de cette réforme ?  Pas vraiment. Prenons d'abord les conséquences matérielles de cette réforme à témoin. Le passage en CSE a engendré une diminution du nombre de représentants, une baisse des heures de délégation, une baisse des budgets... Ensuite, à propos des missions elles-mêmes, le fait de les avoir autant concentrées, implique des problèmes d'organisation et de gestion ; cela va à l'encontre des intérêts des salariés. 4 ans après, dans bien des cas, ce n'est pas glorieux. « La réforme visait si j'ai bien compris, une réénergisation du dialogue social en entreprise : le résultat est-il concluant ?  Pour vous répondre, je vais prendre à témoin, le baromètre sur l'état du dialogue social réalisé par l'IFOP à l'initiative de Syndex, paru en mars 2022. On y apprend que la vision du dialogue social chez les élus se dégrade avec une note de 4,8 sur 10. Pour 82% des élus, le passage en CSE profite plus largement aux employeurs. Et enfin, 60% des élus considèrent que le passage en CE a au contraire détérioré le dialogue social. Donc, non, ce n'est pas concluant. D'après-vous comment remédier aux principales faiblesses constatées de cette réforme depuis le passage en CSE ?  La réforme a entraîné un recul de la proximité ; il faut la retrouver en généralisant la nomination de représentants de proximité. Ces représentants devront évidemment être formés obligatoirement. Il est important qu'ils saisissent tout l'enjeu de leurs missions et qu'ils soient d'une aide réelle pour le CSE. Ensuite, il faut équiper le CSE de moyens supplémentaires. Je pense notamment au nombre des réunions obligatoires en distinguant celles qui relèvent de la santé au travail des autres. Il faut en finir avec les ordres du jour à rallonge et avec le saccage des sujets. À vous écouter si le dialogue social ne s'est pas amélioré dans les entreprises avec la mise en place des CSE, c'est à cause d'un manque de moyens - Mais est-ce la seule raison ?  Non, évidemment. Je pourrai aussi pointer du doigt, la crise des vocations chez les salariés. Dans de nombreuses entreprises, il devient ardu de trouver des candidats pour participer à l'aventure du CSE. Je pourrai aussi souligner le manque observable d'implication de nombreux élus du personnel en France. Je pourrai aussi regretter que plus d'1/3 des élus du personnel ne se forment pas à leurs prérogatives. Mais, toutes ces raisons n'effacent pas la principale : le CSE était une erreur, car cela complexifie au quotidien le dialogue social et sur ce point, de nombreux observateurs seront d'accord avec mon analyse. D'après votre expérience, les entreprises mesurent-elles cette crise des CSE et sont-elles plus enclines à se saisir de la question d'un dialogue social renouvelé ?  Je suis formateur et j'interviens depuis des années au sein de nombreuses entreprises relevant par ailleurs de nombreux secteurs d'activité différents. Lorsque les élus du personnel me dépeignent la qualité de leurs rapports avec leur employeur, président du CSE en l'occurrence, c'est majoritairement négatif. Je crois que les dirigeants n'ont que faire des problèmes posés par le passage en CSE. Et c’est surtout vrai, tant que cela ne rejaillit pas sur l'entreprise elle-même.  Auriez-vous un exemple concret pour illustrer ce désintérêt des entreprises pour le dialogue social ?  Si je me réfère aux chiffres du baromètre dont j'ai parlé tout à l'heure, plusieurs exemples illustrent mon propos.  52% des élus jugent les directions d'entreprise fermées au dialogue.  43% des élus regrettent même l'attentisme de leur employeur face aux problèmes sociaux. 58% des élus prédisent des négociations salariales en 2022 moins favorables qu'en 2021. En 2019, dans une enquête conduite par OFFICIEL CSE, 45% des élus se déclaraient déjà inquiets quant au passage en CSE. Visiblement, la suite leur a donné raison. Concluons ce podcast en dressant si vous le voulez bien, le bilan 4 ans après, de la réforme du dialogue social et du passage en CSE :  Cette réforme n'a pas eu l'effet positif escompté. Au contraire, de nombreux élus pâtissent du manque de temps et de moyens nécessaires pour honorer leurs missions. Les directions d'entreprise ne se montrent pas plus ouvertes pour dialoguer avec leurs représentants du personnel.  4 ans après le passage en CSE, les chiffres sont plutôt inquiétants ; ils expriment une dégradation du dialogue social plutôt qu'une amélioration. Affaire à suivre.

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Découvrez des podcasts entièrement dédiés à des thématiques à propos du droit du travail, de la santé et sécurité au travail, du management et de la communication en entreprise. Grâce à Fabrice ALLEGOET (formateur et chef d'entreprise), interviewé pour l'occasion par Jean-Baptiste Giraud (Journaliste - chroniqueur), des thèmes d'actualité vont être abordés chaque semaine parmi lesquels : le télétravail ;  les périodes suspensives du contrat de travail et leurs impacts ; les clés et les outils de la communication interne au sein d'une 'entreprise ; est-il possible d'associer les managers à la lutte contre le  harcèlement en entreprise ? ; les pièges de l'accord de performance collective ; pourquoi le stress devient-il menaçant pour certains salariés ? ; comment les CSE peuvent-ils professionnaliser leur communication ? ; En 10 minutes, chaque émission permet de faire le tour des questions que vous vous posez le plus souvent. Dynamique et facile à comprendre, ces podcasts vont sans nul doute accompagner votre éveil du monde de l'entreprise, de vos droits et sur ce qu'il incombe d'en savoir !

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