Genie sans talent Luca Truyar
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- Arts
Vas-y, vas-y, monte dans le train du génie sans talent, mais avec un ta langue fourche, un talent fou pour dire des imbécillités, faire l’idiot, faire le pitre et saigner. D’un seul coup laisser la scène vide, palpitante, les spectateurs hagards, les oreilles saignantes et s’en aller en saigner ailleurs, enseigner la torpeur...
Suite du Journal de l'anti-confinement: https://soundcloud.com/luca-truyar-513896214
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Pastèque
Aujourd'hui est le 1er jour
Du reste de mon cœur
Neuf et sans ranceurs
C'est toi qui le rempli
Avec tes larmes infinies
Ta langue, ton dos, tes cris
D'espoir pour un monde
Rond comme une pastèque
Pas les styles ni les hyènes
Des lamentations
Palestiniennes
Et des lions qui chassent les hyènes
Qui hurlent
Quand la nuit apaise
La haine
Nos cris dans le vent
Contre les fascismes d'antans
Et les colonialismes du monde d'avant
Mon cœur
Est rouge pastèque
Tu as planté tes crocs dedans
Aspiré toute l'eau
Reste les pépins et l'espoir
D'un amour soudain
Sans accroc
Le poing serré
Danser sur des cartes de tarot
Pour savoir quel destin
Nous réserve mon cœur et le tien
La fibre et les pépins
Arcane majeur
Le diable, la papesse et la sueur
Le monde, la sagesse et la peur
Nouvel espoir
Nouveau cœur
Pastèque à boire
Dans la torpeur -
Gigas
Des gigas
par milliers
Dans les baisers
humides de la soirée
Electorale
Gueule de bois du matin
Peste brune
Café et rosée
Petite brune
Brindille de souvenirs
Entre les branches
Tombent les gouttes du désir
Entre nos hanches
Des gigas d'espoir
Dans le regard
A télécharger par fibre optique
Tes yeux chinois qui rient
Du partiarcat et la binarité
Quand je connecte avec toi
Front contre front
Populaire pas national
Et que se déverse les gigas
Entre toi et moi
J'update mon cœur
L'exprime par la voix
Mon cœur est formaté
J'ai mis les vieux gigas à la corbeille
Front contre front
Poing levé
Contre la misère
Cœur contre cœur
Contre la sale odeur
Du fascisme et de la peur
Des gigas de vie
Contre les réacs et l'ennui
Remplir les disque durs
De nos nuits -
Zinzoline
Eternuer et lancer des torrents
Dans la mêlée
Oreilles attentives, aimantes, apaisantes
Des émotions qui dansent dans le monde
Et en soi
Pour soi
Paysage de mots
Vallée de sanglots
Jouissance sans fin
Humus du temps
Chagrin d’antan
La joie, toujours, toujours, toujours
Plus profonde que la tristesse
Incommensurable
Qui emporte tout
Sur son passage, tellement de beauté
Dans le regard
Noir
Comme ta peau
Zarathoustra en sanglots
Exprimer ses émotions
Ment
Tir
N’est pas une possibilité
Les écouter et les vivre
Sans s’arrêter
Dans le flux et reflux
Des mes pensées
Marée sans lune
Ressac des dunes
Tisser des arcs en ciel
Noir sur noir
Dans le ciel
Dégradés
Qui s’étirent et s'envolent
Dans le ciel azuré de la pensée
Fragmentée en rhizomes
Racines qui s’articulent
Sur la page blanche
Zinzoline
D’encre et de spleen -
Norouz
Caractères radicants qui s’étirent
Deviennent ombres et lumière
Clair obscure de mes paupières
Écueil de mes songes
Sur le seuil des mensonges
La crête de la vérité
Est charpentée
Et l’esprit frappeur
Dégouline d’éclairs de mes peurs
Angoisses millénaires
Pulsations de la chaire
Toc, toc, toc..
Qui est là?
C’est le Koala suspendu
De l’écriture à ses débuts
Balbutiants ses premiers sons
Sans rythme
Mais en chanson sacrée
Pulsations de l’éthique
Ontologie des éclairs
Foudroyant l’âme
Des êtres chers
En cendre
Après l’incendie
Descendre
Du lit
Souffler
Sur les braises
De notre amour
Ci-gît
Norouz
De mon coeur
Zoroastrisme de mes pleurs
Ton regard
Persan
A l'horizon
Azizam
Avait raison
Ma raison n’a pas de rationalité
Elle aime chanter à tue tête
Et se taire
A jamais -
Archéologie
Google Earth
A tout cartographié
La connaissance absolue
De l’espace
Rend l’exploration du temps
Plus audacieuse
L’aventurier contemporain
Se perd dans l’archéologie des âges
Fait la généalogie de la rage
Un trekk dans le temps
Pas de Street View
Sur les boulevards d’antan
Des narrations, des histoires
D’avant
Des récits vernaculaires
Le verre n’a pas l’air
Transparent
L’histoire est opaque
Et se raconte milles fois
Se réinvente et se conte
A rebours
3, L’accès illimité à la connaissance
2, Change le rapport au pouvoir
1, On ne peut plus gouverner par la peur
0, On maintient l’ignorance par la surabondance
De données
Individualisme
Repli communautaire
Perfectionnisme
Assignation identitaire
Transhumanisme
Polarisation de l’opinion
BURN OUT
TOUT EST FICTION
Retour du religieux
Productivisme creux
Sujet comptant pour rien
CYBORG
Noyé
Dans les informations
Infra-mondes des nations
Réseaux sociaux
Bulles closes
Déraiso
N’a bla bla bla bla...
Bruit sans fin
Nuit sans fin
Stress sans
FIN -
Dali
Quand j'étais petit
Je voulais être pompier
Pour éteindre les incendies
Et sauver les gens
Maintenant que je suis grand
Je suis un drôle de pompier
Qui éteint les incendies
Dans la tête des gens
Pour sauver les petits du monde des grands
Vouloir faire obéir
Par l’établissement
Des règles
C’est le début de la
Désobéissance
Déso-bédiance
Déso
Les trans
Refusent la binarité
Rester jeune
C’est s’informer
Je est un
Eu-nuque
Castré
Jeunesse confinée
Veut se libérer
Faire confiance
Plutôt que réprimer
Ne pas infantiliser
La pédagogie c’est accompagner
Guider vers la liberté
La loi c’est le début
De l’illégalité
La non-confiance
Le début de la désobéissance
Civil
Pas militaire
Cible facile
Dali sur son scooter
C’est fait renversé
Il y a un an
La colère est intacte
Un peu de tacte
Pour articuler la colère
L’air de rien
Reprendre
La tâche
Du scribe fou
De la vie
Un verre de vin
A minuit
Pas deux
Un et un
Font trois
Si je veux
Ouvrir les vannes
Sortir les lions
La mécanique des fluides
Se remet en branle
Ibrahima est mort
Et c'est la résilience
Qui sonne à la porte
Bonjour madame
Bonjour monsieur
Votre fils est mort
En garde à vue
Garde-vous
Et gare à vous
Si vous filmez
Bonjour monsieur
Le policier
Je suis le petit prof
Qui avec un sourire
En arrache milles autres
A tous les Ibrahimas de Bruxelles
Et d'ailleurs
Un coeur qui bat et qui gèle
Mais qui palpite toujours
Tous le jours
Se lever
La rage au ventre
Enseigner
La ponctuation de la haine
On va mettre un point
Pas final
De suspension
Suspendons tous les jugements
Un fois pour toutes
Plus de flics
Plus de racaille
Plus de féminisime
Plus de machisme
Plus de racistes
Plus d’islamo-gauchisme
Plus de mots qui divisent
De la joie
Crachée à la face
Du monde
L’éducation c’est l’extension
Du domaine de la lutte et
Des limites du monde
Connu
Elle permet de rencontrer
Des êtres
Des luttes
que je n’aurais
Sans doute jamais
Connu