Pourquoi ce blog a failli ne pas exister ?
Découvrez cet article sous forme de Podcast en cliquant ci-dessus sur Play. Vous pouvez aussi faire un clic droit ici et cliquer sur « télécharger » pour écouter directement le Podcast sur votre appareil 😉 D’où vient ce blog ? C’est important dans un blog d’écrire quelques lignes sur les raisons de l’existence de ce dernier. C’est important car vous avez besoin de comprendre la démarche pour vous intéresser à ce que j’écris et pour faire confiance dans ce que je raconte. C’était donc évident que cet article ferait partie des premiers. Je suis psychologue clinicienne, je rencontre des personnes soumises à la fatigue et à l’épuisement à différents degrés, sous toutes ses formes. Un jour en crèche, j’ai rencontré une mère, pour un rendez-vous qui devait concerner son enfant. Il s’est avéré qu’on a parlé essentiellement d’elle durant une heure et demie. Cette jeune maman était visiblement au bout de ses forces. Elle était en bataille juridique avec un ex compagnon, en conflit avec ses propres parents. Elle menait de front, travail et éducation de ses deux jeunes, très -très- jeunes enfants. À la fin de l’entretien elle me dit : “ça m’a fait du bien de vous parler. Mais maintenant je vais rentrer chez moi, qu’est-ce que je dois faire pour arriver à m’en sortir ?” Dans le cadre de la crèche, je peux seulement rencontrer des parents deux ou trois fois, pour faire le point. Ça fait partie du “deal” avec la direction. Je peux orienter ces personnes vers un professionnel à l’extérieur, pour qu’elles puissent avoir un suivi psychologique si besoin. Pour cette maman bien sûr, l’orientation vers l’extérieur était nécessaire. La suite était donc logique, mais pour moi, une chose manquait malgré tout dans ce déroulement. Des situations trop fréquentes Ces dix dernières années, j’ai reçu plusieurs dizaines de témoignages de personnes et de professionnels (de l’aide à la personne, en crèche, en maison de retraite, en établissement médicosocial, …) qui présentaient la même détresse : la fatigue, émotionnelle et/ou physique, l’épuisement, les prémices d’un Burn-out parfois, professionnel ou parental. Très touchée par ces situations je me suis documentée davantage, sur la fatigue sous toutes ses formes, les symptômes, les syndromes, les causes, les facteurs aggravants, etc. Nombre d’ouvrages existent sur le sujet et les études le montrent, dans notre société l’épuisement touche un nombre de personnes considérables: L’étude de “l’institut national du sommeil et de la vigilance” montre en 2017 que la moitié des Français déclarent ressentir du stress avec un retentissement sur leur sommeil et, selon eux, les plus touchées seraient les femmes “chez lesquelles le stress ressenti est accru”. Chez les jeunes 88% des 15-24 ans ressentent de la fatigue durant la journée. Il n’y a pas à ce jour de statistiques officielles concernant le Burn-out ou l’épuisement émotionnel en France, mais on peut lire de nombreuse études alarmantes concernant les facteurs favorisant cet épuisement (stress, troubles du sommeil, …) : Par exemple, une étude Malakoff Médéric en 2016 écrit que 43 % des salariés se sentent stressés et 67 % considèrent leur travail comme nerveusement fatigant. Offrir un peu plus A la petite échelle de mon travail, au contact des personnes victimes d’épuisement émotionnel, je peux faire mon possible pour les écouter, les accompagner le temps qu’il m’est accordé, les orienter si nécessaire vers leur médecin généraliste, un psychothérapeute, un psychologue ou un psychiatre selon leur degré de fatigue. Toutefois, je reste frustrée de ne pas pouvoir aider davantage que lors d’un simple entretien.