Brillante #1 Laurence Gros : la joaillerie d'imitation française au XVIIIe

Brillante

Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes !

On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C’est un monde qui exige l’excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné des artisans d’art aux mains de fée aux groupes internationaux à la puissance supranationale. Le monde des bijoux c’est aussi une certaine image de la France qui s’impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont du se sertir une place. Et elles ont réussi parce qu’elles sont brillantes.

Dans ce podcast, Brillante, je vous fais découvrir non pas l’envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin en interviewant les femmes de la joaillerie. A chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrine cache l’exigence du travail et de l’investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante.

Je reçois aujourd’hui une brillante femme de la joaillerie Laurence Gros, Doctorante contractuelle en histoire de l'art du bijou et de l'ornement dont le sujet de recherche : la joaillerie d'imitation française au XVIIIe siècle.

Elle raconte la création de la corporation des joailliers faussetiers le 27 juillet 1767 et explique la naissance de ces joailliers particuliers qui créaient de faux gemmes sur les parures en or et argent. Elle nous parle de l’engouement des recherches pour créer du faux comme le concours de académiciens de l’Académie royale des sciences qui utilisaient une technique de pointe pour créer du strass.

Elle décrit la délicate création des fausses perles en essence d’orient et les copies de ces imitations. Elle brosse un portrait des faux : les diamants du Temple, les diamants d’Alençon, les cailloux du médoc ou du Rhin ou du Dauphiné, les doublets, le strass…

Elle donne des exemples d’ornement :

  • Le collier à la reine de Marie Leszczynska un choker en perles d’imitation avec un cintre avec deux pendeloques en forme de poire au centre.

  • Le collier d’esclavage composé de plusieurs rangs de chaines de différentes longueurs rassemblés par des ornements.

  • Les boucles girandoles créés par l’orfèvre Gilles Legaré au milieu du XVIIe siècle, inspirés des candélabres comportant 3 pendeloques détachables.

  • Les boucles Mirza : de grandes Créoles en strass créées pour le ballet La fête de Mirza de 1781 et baptisée par la danseuse Guimard.

Ainsi les élites et les artistes influençaient la mode joaillières et la création de ces faux participaient également à une démocratisation du bijou.

En France on trouve peu de ces bijoux dans les institutions muséales, il y en a bien d’avantage en Angleterre, qui sera la prochaine destination de Laurence.

Son conseil : son travail de recherche est le fruit d'une reconversion et dans ce cadre elle conseille de bien s’entourer et de ne pas lâcher.

Belle écoute !

Je suis Anne Desmarest de Jotemps et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre Maison je serai ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou de vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs.

Je vous donne RDV le mois prochain sur ce podcast Brillante et en attendant sur le podcast Le Bijou comme un bisou en alternance avec le podcast Il était une fois le bijou.

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