Merci Donald Trump d'avoir démontré, à la planète entière, que la mondialisation, même bourrée d'imperfections, restait préférable à une guerre commerciale, menée à coups de sabre en plastique et de tweets capricieux. Grâce à toi, cher Donald, nous savons désormais ce qu'il en coûte de jouer avec les droits de douane. C'est vrai qu'à force de dresser des murs tarifaires un peu partout, le commerce mondial est en train de ralentir. L'inflation va pointer son nez, la croissance va s'essouffler et le monde s'est découvert totalement allergique aux frontières économiques. Perdant. Voilà donc le modèle économique que tu as promu, cher Donald. Alors bravo! Les prix augmentent, les usines ralentissent leur cadence, les entreprises freinent leurs investissements et les exportateurs hurlent de douleur. Et qui trinque? Les classes populaires. Celles que, cher Donald, tu prétends défendre à grands coups de casquettes rouges. Mais on ne va pas t'en vouloir : tu viens d'offrir au monde la meilleure démonstration, par l'absurde, de ce que les économistes sérieux essayent d'expliquer depuis 30 ans. Mais ce n'est pas tout. Le professeur Donald a aussi donné un petit cours surprise sur la dette publique. Petit rappel des faits. Le 9 avril dernier, notre showman décide de reporter une partie de ses droits de douane (sauf sur la Chine). Pas par bonté d'âme, ni par souci de stratégie économique. C'est juste que le marché obligataire s'est rappelé à lui et lui a mis une baffe. Une immense baffe. En clair, les taux d'intérêt sur la dette américaine ont flambé et voilà la dette publique qui, soudain, redevient un problème sérieux. Oui, une hausse des taux d'intérêt peut tout faire grimper : l'investissement des entreprises, le crédit immobilier des ménages et la croissance. En somme, cher Donald, tu auras réussi ce que peu d'hommes politiques ont fait avant toi : expliquer l'économie mondiale avec clarté mais en foutant un bazar monstre. Alors vraiment merci d'avoir prouvé que l'économie c'est du sérieux. Merci d'avoir rappelé que la dette publique c'est pas un jeu de Monopoly. Et surtout, merci d'avoir démontré que même le président des Etats-Unis peut se faire corriger par un tableau Excel géant appelé marché obligataire. 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Merci pour votre écoute Pour écouter Classic 21 à tout moment i: https://www.rtbf.be/radio/liveradio/classic21 ou sur l'app Radioplayer Belgique Retrouvez tous les épisodes de La chronique économique sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/802 Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. 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