Les 4 Vérités

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Les 4 Vérités

Tous les matins, le journaliste Thomas Sotto, du lundi au jeudi, et ses confrères, Jeff Wittenberg ou Guillaume Daret, le vendredi, interviewent en direct pendant dix minutes une personnalité de la vie politique, sociale, économique ou culturelle, sur l'actualité du jour. Un entretien quotidien, inclus dans l'émission Télématin, sur France 2.

  1. HACE 2 DÍAS

    Gouvernement Bayrou, pourquoi ça coince ? - François Noël Buffet est l'invité des 4 vérités du lundi 23 décembre 2024

    Le gouvernement de François Bayrou n'a finalement pas été dévoilé ce 22 décembre 2024. Le suspense reste entier quant à la composition de ce nouveau gouvernement malgré les noms qui peuvent circuler comme celui de Xavier Bertrand pour la Justice. François Noël Buffet, ministre démissionnaire des Outre-mer est l'invité des 4 vérités du lundi 23 décembre 2024 il revient sur la situation politique actuelle et sur ce qui se déroule à Mayotte en ce jour de deuil national. Il est important de nommer un gouvernement pour pouvoir avancer sur la situation à Mayotte, en effet, "nous avons un texte sur l'urgence à Mayotte qui peut être présenté en conseil des ministres" déclare le ministre. Le but est que ce texte "aille très vite devant le Parlement, et le plus tôt sera le mieux" ajoute François Noël Buffet. Ce texte spécial a pour but de permettre de déroger "à un certain nombre de règles habituelles, en particulier en matière d'urbanisme et de construction (...) pour reconstruire Mayotte" explique-t-il. Mayotte, comment reconstruire ? Des milliers de mahorais manquent encore d'eau plus d'une semaine après le passage du cyclone, quand la situation pourra-t-elle s'améliorer ? "On ne manque pas d'eau, on a de l'eau" affirme notre invité tout en reconnaissant un "problème de distribution". Selon lui, s'il existe un "certain nombre de sujets ponctuels à traiter" mais "90% du réseau est aujourd'hui opérationnel (...) l'eau est sur l'île il n'y a pas de difficulté". Malgré les efforts déployés par l'Etat, il existe un "sentiment d'abandon" chez les mahorais, comment l'expliquer ? "Le sentiment est légitime quand on a vécu ce qu'on a vécu, mais il faut qu'ils sachent que ce n'est pas vrai, tout le monde est mobilisé" tient à rassurer le ministre des Outre-mer. Le bilan humain s'élève à 35 morts depuis la catastrophe, un bilan plutôt léger compte tenu des dégâts matériels. "C'est à la fois heureux et étonnant mais on sait que ce n'est pas définitif" déclare François Noël Buffet qui ajoute que "les choses évoluent" mais que nous ne sommes pas certains de connaître le bilan réel un jour. Il cite pour exemple les bangas qui "ont été soufflées" dans lesquelles "il n'y avait personne" mais dont les habitants viennent petit à petit se faire soigner. Une question se pose, doit-on reconstruire Mayotte à l'identique, notamment ces bangas ? "Oui il faut reconstruire, à l'identique, il faut améliorer le dispositif, respecter les règles cycloniques" mais pour ce qui est des bangas, le ministre démissionnaire est ferme "il ne faut pas reconstruire". Selon lui, reconstruire les bangas c'est s'exposer à un nouveau drame en cas de nouveau cyclone, "il faut soigner tout de suite, alimenter tout de suite tout le monde, il n'y a pas de discussion là-dessus, et ceux qui sont en situation irrégulière le moment venu, il faudra quand même leur dire qu'il faut qu'ils rentrent". Peut-on parler de Mayotte sans évoquer la question migratoire ? Pour François Noël Buffet "traiter l'avenir de Mayotte sans parler d'immigration ce n'est pas possible, mais parler que d'immigration ce n'est pas souhaitable non plus". En effet, il faut "redonner un projet à Mayotte" un travail qu'il avait initié en tant que ministre. Sur la durée de la reconstruction, si notre invité ne peut répondre précisément il affirme qu'il "faut se mobiliser pour faire le plus vite possible".

    8 min
  2. HACE 4 DÍAS

    Attaque en Allemagne, le retour du terrorisme - David Amiel est l'invité des 4V du 21 décembre 2024

    Le 20 décembre 2024, l'Allemagne a été secouée par un drame au marché de Noël de Magdebourg, où une voiture a foncé dans la foule, causant la mort de deux personnes, dont un enfant, et blessant plus de soixante autres. Le conducteur, un médecin saoudien âgé de 50 ans et inconnu des autorités policières, a été interpellé sur place. Ce drame rappelle tragiquement que la menace terroriste continue de peser sur les démocraties européennes.Depuis plusieurs années, l’Europe fait face à des attaques qui visent à fragiliser ses valeurs démocratiques et à semer la peur parmi ses populations. Les marchés de Noël, symboles de fête et de tradition, ont été pris pour cibles à plusieurs reprises, comme l’atteste l’attentat du marché de Berlin en 2016, qui avait coûté la vie à douze personnes. Pour répondre à cette menace constante, l’Union européenne a intensifié sa coopération dans la lutte contre le terrorisme. Les États membres unissent leurs efforts pour prévenir les attaques, échanger des informations clés et coordonner leurs actions. L’ambiance des Fêtes laissent place à un tableau sordide de part et d’autre du globe, frappé par une escalade de violente. La chute de l’ancien président syrien, Bachar al-Assad, avec l’arrivée au pouvoir de l’État islamiste il y a quelques jours, donnent quelques nouveaux indicateurs sur la menace terroriste qui plane au-dessus des démocraties européennes. Pour David Amiel, député Renaissance de Paris, la France doit donc redoubler de vigilance : « La menace est toujours présente. Il y a une guerre dans l’ombre de nos services de sécurité contre le terrorisme qui se poursuit. Beaucoup d’attentats ont été déjoués en France […] la situation en Syrie fait peser potentiellement de nouveaux risques » explique notre invité qui redoute un scénario « à la libyenne dans lequel pourrait se nicher un djihadisme international ». Les récents événements en Allemagne sont-ils annonciateurs d’une multiplication de la menace terroriste ? Si David Amiel se veut prudent, il souhaite éviter les discours trop alarmistes.En tant que député Renaissance de Paris, David Amiel fait partie de de ce que l’ancien gouvernement appelait le socle commun, le bloc central. Et à quelques jours de Noël, c’est toujours le même son de cloche du côté de François Bayrou. Le nouveau Premier ministre a promis de dévoiler la composition de son gouvernement avant le réveillon. Un défi de taille au vu des délais extrêmement serrés. Dès sa prise de fonction, le nouveau chef du gouvernement s'est engagé à travailler avec transparence et rapidité. L’objectif affiché est clair : former une équipe capable de répondre aux défis actuels, tout en incarnant une certaine unité nationale.F.Bayrou : un gouvernement avant Noël ?L’arrivée de François Bayrou à Matignon suscite à la fois espoirs et interrogations. Fort d’une longue expérience politique, l’ancien ministre de l’Éducation est reconnu pour son pragmatisme et son aptitude à rassembler. Toutefois, il devra faire face à une conjoncture marquée par des tensions sociales, des enjeux climatiques pressants et une inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français. Les prochains jours seront décisifs pour le Premier ministre. En attendant l'annonce officielle de son gouvernement, François Bayrou devra convaincre qu’il est l’homme de la situation, capable de construire des réformes ambitieuses tout en maintenant un dialogue apaisé avec les différents acteurs de la société. L’heure est à l’action et aux résultats, dans un esprit de responsabilité et de solidarité.Alors que Noël approche, les Français attendent avec impatience de découvrir les visages qui porteront les projets du nouveau gouvernement. François Bayrou est désormais à l’épreuve des faits. Mais tiendra-t-il ses promesses ? « S’il faut prendre quelques jours de plus pour éviter que le gouvernement soit censuré dans quelques semaines, ce n'est pas ça qui est majeur […] je crois surtout que les Français sont fatigués de cette partie de poker menteur qui se déroule depuis le mois de juillet. Il n’y a pas 36 solutions, si on veut avoir un gouvernement qui ne dépend ni des diktats du Rassemblement National, ni des diktats de La France Insoumise, on a besoin de trouver un accord avec les socialistes, le bloc central et les LR » affirme notre invité qui souhaite recentrer le débat sur la « stabilisation économique et financière pour préserver le poids de la France en Europe ».Si le RN a joué un rôle central dans la destitution du gouvernement Barnier, celui de François Bayrou repose en partie entre les mains des socialistes. Et ces derniers ne semblent pas vouloir coopérer avec le chef de file du MoDem malgré les appels du pied du bloc central pour parvenir à un accord de non-censure. Le 19 décembre 2024, à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre François Bayrou à Matignon, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a exprimé les attentes de son parti. Il a déclaré : « Nous sommes dans l’opposition et nous cherchons à comprendre les conditions à partir desquelles nous pourrons être amenés à ne pas censurer le gouvernement ». Toutefois, il a exprimé une certaine déception et émis quelques réserves sur la capacité de compromission du Premier ministre. « Je regrette d’abord que les socialistes ne fassent pas le choix de rentrer dans ce gouvernement y compris pour apporter leur pierre, contribuer et co-élaborer la loi » fustige David Amiel qui continue de croire en un terrain de notifications avec la gauche.

    10 min
  3. HACE 6 DÍAS

    Le Rassemblement national exclu des négociations à Matignon - Jean-Philippe Tanguy est l'invité des 4 vérités du jeudi 19 décembre 2024

    À peine une semaine après son élection au poste de Premier ministre, François Bayrou a confié tous les chefs de partis à Matignon, en excluant les représentants de la France Insoumise et du Rassemblement national. Une décision que le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, regrette ce jeudi 19 décembre 2024 sur le plateau des 4 vérités. Il rappelle que ce sont onze millions de Français qui ont voté pour son parti aux élections législatives de juin dernier, voulant « un gouvernement de rupture ». Selon lui, la nomination de François Bayrou est une preuve que le gouvernement fait les mêmes erreurs que « Monsieur Barnier et Monsieur Macron » avant lui. « On a cru à une ouverture, à un respect et à du dialogue. Quelques jours après, c'est l'inverse qui se produit », exprime notre invité, insistant sur l'idée qu'il s'agit d'une situation « particulièrement scandaleuse » compte tenu du désastre de Mayotte suite au passage du cyclone Chido, « un territoire où Marine Le Pen est très majoritaire ». « Ce n'est pas des sentiments personnels : nos compatriotes veulent des solutions politiques qui sont impossibles sans les idées du Rassemblement national et sans la légitimité démocratique de nos électeurs », explique le député, qui souhaite que les Français passent des fêtes de fin d'années apaisées. « Ils vont avoir la certitude que rien ne change, ce qui est désolant pour notre pays », ajoute-t-il. Jean-Philippe Tanguy considère « hypocrite » le choix de François Bayrou de ne pas dialoguer avec l'extrême droite. « Ça veut tout dire : il veut réunir ceux qui ont échoué ». Il rappelle que « ni Marine Le Pen, ni Jordan Bardella n'ont créé un centime des trois-cents milliards d'euros de dette qui nous accablent, ils ne sont pas responsables du chômage, de la chute de l'école, de l'insécurité, de la nouvelle vague de désindustrialisation », précise celui qui accuse également Jean-Luc Mélenchon d'être responsable de la situation actuelle du pays, puisqu'il a été ministre pendant le gouvernement Jospin. Pour lui, la situation avec le nouveau Premier ministre ne créé aucune rupture avec le macronisme, ne rendant pas utile la participation de son parti aux négociations : « Marine Le Pen a dit qu'elle ne voulait pas aller à l'Élysée parce qu'on n'est pas concernés par cette union du parti unique qui veut échouer », explique notre invité. Quelle sera la politique du nouveau gouvernement ? « Monsieur Bayrou parle beaucoup, mais il ne se passe rien du tout », déplore l'élu de la Somme, qui regrette un manque de cap clair de la part du Premier ministre : « c'est poussif et confus », ajoute-t-il. Le sujet de l'immigration, cher au programme du Rassemblement national, reste une priorité pour ceux qui redoutent de voir Bruno Retailleau quitter son poste de ministre de l'Intérieur dans le prochain gouvernement. « Si Monsieur Retailleau estime que les conditions ne sont pas réunies pour son maintien dans le gouvernement, j'espère qu'il rompera avec Monsieur Bayrou et qu'il ne va pas rester à tout prix », estime celui qui souhaite des mesures fortes contre l'immigration clandestine. Quant à la situation à Mayotte, l'homme politique indique «[prier] pour la survie du plus de personnes possibles dans ces bidonvilles insupportables qui ont été emportés par la catastrophe ». Il trouve évident le choix du gouvernement de bloquer les prix, et préconise également le déclenchement de l'état d'urgence dans ce territoire de l'océan Indien. Il rappelle que les mahorais sont « des Français à 200% » parce qu'ils ont choisi de rester en France, et qu'ils sont « dans le coeur de Marine Le Pen ».

    9 min
  4. 18 DIC

    Entreprises/Syndicats, leur appel commun à la stabilité - Dominique Schelcher est l'invité des 4 vérités du mercredi 18 décembre 2024

    Les chefs d'entreprises sont inquiets, en effet, mardi 17 décembre 2024 patronat et syndicats se sont réunis pour signer un appel commun afin d'alerter sur les risques d'instabilité. Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U est l'invité des 4 vérités du mercredi 18 décembre 2024 et revient sur les conséquences de cette instabilité pour le monde de l'entreprise.Au moment où les chefs d'entreprise sont en train de préparer leurs budgets pour 2025 « on ne sait pas quelles vont être les décisions prises par nos futurs responsables politiques et notamment sur des éléments de fiscalité, d'économie » explique-t-il.Cette incertitude a des conséquences sur « l'emploi », « les investissements » et conduit à un « certain attentisme ». Plus largement, si la situation touche les chefs d'entreprise, elle n'épargne pas les Français. Le président du MEDEF a récemment déclaré que nous sommes déjà en récession, un avis partagé par notre invité qui déclare que « dans la consommation les volumes sont en baisse depuis plusieurs mois » « les Français consomment moins ». Dans l'univers de la consommation « c'est déjà compliqué », affirme-t-il. Selon un sondage Elabe pour Les Échos publié jeudi 12 décembre, l'inquiétude des Français sur la situation économique du pays a d'ailleurs atteint son plus haut niveau depuis 2020. Pendant la période des fêtes, les Français se font plaisir, mais font des choix et on constate une baisse de consommation sur certains produits comme « l'alcool » ou « la parfumerie ». S'il existe des Français pour qui ça va, « il y a la moitié des Français pour qui c'est difficile ». Budget, gouvernement... Qu'attendent les entreprises ? Cette incertitude qui pèse sur les chefs d'entreprise est due à la censure du gouvernement Barnier en raison de son budget. Sans budget à court terme quelles conséquences ? Si le budget ne faisait pas l'unanimité, l'absence de budget va entraîner une « augmentation des impôts » et côté pouvoir d'achat « aujourd'hui les Français peuvent utiliser les tickets restaurants en restaurant (...) mais aussi dans les supermarchés pour acheter des produits à cuisiner (...) en l'absence de budget ça va tomber ». Quel message Dominique Schelcher souhaite-t-il transmettre au nouveau Premier ministre ? « Pour relancer les choses il faut avoir un budget, avec comme objectif majeur de réduire notre dette en prenant des mesures qui défendent le pouvoir d'achat des Français » et pour les entreprises « on a en France le niveau de prélèvements obligatoires le plus haut d'Europe ». Dominique Schelcher appelle donc à ne pas rajouter d'impôts pour les entreprises, pour les PME notamment il faut faire « très attention, il y a beaucoup d'entreprises fragiles ». Le gouverneur de la Banque de France a déclaré qu'il existe un déni budgétaire et que le pays s'enfonce dans la crise. Notre invité déclare qu'il a « raison d'alerter » et que nous devons désormais prendre les bonnes décisions, qu'on « réduise cette dette, non pas en augmentant les impôts, mais en réduisant les dépenses publiques ». Selon lui, les Français attendent « des résultats et de l'efficacité ». À la suite du cyclone qui a frappé Mayotte ce samedi 14 décembre 2024, comment venir en aide à la population ? Dominique Schelcher déclare que les magasins du groupe présents à la Réunion ont fait partir des produits de première nécessité et « plusieurs conteneurs vont encore partir dans les prochains jours », « l'action de solidarité est en cours de mise en place ».

    8 min
  5. 17 DIC

    Emmanuel Macron va à Mayotte, François Bayrou à... Pau - Olivier Faure est l'invité des 4 vérités du 17 décembre 2024 

    Le président de la République a annoncé vouloir décréter une journée de deuil national suite au violent cyclone qui a touché Mayotte ce samedi 14 décembre 2024. Il s'est également rendu dans l'archipel afin de prendre la mesure des dégâts causés par Chido. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste est l'invité des 4 vérités, mardi 17 décembre 2024, il revient sur l'étendue du drame. « C'est devenu un archipel de la désolation » déclare Olivier Faure, « on manque de nourriture, on manque d'eau, on manque de tout et dans ce territoire qui est le plus pauvre il va falloir non seulement penser à l'aide d'urgence, l'aide humanitaire mais aussi penser à la reconstruction ». Si Emmanuel Macron s'est rendu sur place, François Bayrou s'est déplacé à Pau pour le conseil municipal, un déplacement fortement critiqué à Gauche. Le Premier ministre a également évoqué le retour du cumul des mandats, « la place du Premier ministre n'était pas à Pau hier soir » affirme Olivier Faure qui ajoute que le cumul des mandats n'est pas un sujet prioritaire « ni dans la période, ni pour les Françaises et les Français ». Il fustige son « obsession pour le cumul des mandats » alors que les sujets majeurs à traiter prioritairement sont « le pouvoir d'achat », « l'accès au soin », « l'hôpital public », « l'école » et « Mayotte, le territoire français qui souffre ». Le non cumul des mandats mis en place sous François Hollande était il une erreur ? Pas pour notre invité, en effet « le cumul des mandats avait provoqué un absentéisme monstrueux à l'Assemblée », « les parlementaires sont là pour légiférer et contrôler l'action du gouvernement, lorsqu'on fait deux boulots il y en a au moins un des deux qu'on fait mal ». Le premier secrétaire du Parti socialiste ajoute qu'il est possible de s'intéresser à ce qui se passe dans sa ville, et qu'il faut travailler en « bonne intelligence » avec les maires. Selon lui, le non cumul des mandats n’a pas fait « baisser le niveau » des parlementaires. François Bayrou, pourquoi le PS reste sur sa faim ? Ce lundi 16 décembre 2024 Olivier Faure s’est rendu à Matignon avec Boris Vallaud et Patrick Kanner afin de rencontrer le nouveau Premier ministre. Une rencontre un peu décevante pour le Premier secrétaire du Parti socialiste qui déclare être « dans le combat » et tente « d’arracher des victoires pour nos concitoyens ». Sur quels sujets la Gauche a-t-elle tenté d’ouvrir la discussion avec le nouveau locataire de Matignon ? La priorité pour Olivier Faure, c’est « le changement de cap », « respecter le front républicain, ne jamais rentrer sur le terrain des idées de l’extrême droite » et « un changement de méthode, en finir avec le passage en force ». Il détaille, sur le changement de cap, une évolution sur la question des retraites est attendue. Olivier Faure se dit « ouvert au compromis » bien que la nomination de François Bayrou ne corresponde pas aux souhaits de la Gauche. Sur la réforme des retraites, il réclame « une suspension de la réforme pour ceux qui doivent partir » et la tenue d’une « conférence de financement » à l’issue de laquelle la réforme serait abrogée. Alors que Bruno Retailleau semble bien parti pour garder son poste, comment trouver un accord sur l’immigration ? Notre invité rappelle « qu’il n’a pas de tabou sur quelque sujet que ce soit, simplement il y a des façons de parler des sujets et parfois des gens qui les instrumentalisent de pensées xénophobes et nous n’en serons pas ». En effet, il « refuse de parler d’immigration avec les termes d’extrême droite » comme ce qui a été fait l’an dernier avec une loi « très largement censurée par le Conseil constitutionnel ». Si c’est pour « renouer avec tous les fantasmes sur l’immigration, c’est non », martèle-t-il.

    9 min
  6. 14 DIC

    François Bayrou : le bon choix ? - Frédéric Valletoux est l'invité des 4V du 14 décembre 2024

    François Bayrou : c’est le nouveau résident de Matignon qui succédera à l’investiture éclair de Michel Barnier. Ce choix controversé reflète une volonté manifeste de rompre avec une gestion jugée rigide et éloignée des préoccupations citoyennes, mais soulève également des interrogations sur la capacité du leader centriste à rassembler et à agir dans un contexte politique fracturé. Et surtout à répondre aux attentes des Français qui ont majoritairement donné leurs voix à l’union de la gauche lors des législatives anticipées en juillet dernier. François Bayrou, figure bien connue pour son attachement au dialogue et à la modération, se retrouve aujourd’hui propulsé en première ligne dans une période de tensions exacerbées. La chute du gouvernement Barnier, dont la gestion de dossiers cruciaux comme la réforme des retraites et le budget 2025 avait suscité une opposition féroce, laisse un pays en quête de direction. L’ancien Haut-commissaire au plan souvent critiqué pour son indécision, devra rapidement démontrer qu’il n’est pas seulement un homme de mots, mais un chef d’orchestre capable de transformer un consensus théorique en action concrète. Cette nomination peut apparaître comme un coup de poker politique, ou pas ! Certains saluent l’arrivée d’un Premier ministre capable d’apaiser les clivages partisans, tandis que d’autres y voient un geste désespéré, voire un calcul politicien risqué et un nouveau coup de force d’Emmanuel Macron. Peut-on raisonnablement espérer que François Bayrou, avec son image de « sage » centriste, parvienne à rassembler des forces opposées et à rétablir la confiance d’un électorat profondément désabusé ? Ses adversaires ne manqueront pas de souligner les échecs passés de son engagement à unifier, mais le chef de fil du MoDem lui-même semble vouloir miser sur une dynamique d’écoute et de pragmatisme. Toutefois, les défis sont immenses. De l’urgence climatique aux fractures sociales, en passant par la refonte d’un pacte républicain vacillant, François Bayrou ne disposera d’aucun état de grâce. Son succès ou son échec se mesurera à sa capacité à donner une impulsion nouvelle, mais surtout à prouver que le consensus peut rimer avec efficacité dans une France en quête d’une vision claire et audacieuse. La question qui se pose désormais est simple : François Bayrou sera-t-il l’homme de la transition ou l’énième architecte d’un gouvernement éphémère ? « Le président a pris le temps pour choisir sans doute celui dont il estimait avoir les meilleures qualités pour réconcilier, apaiser et stabiliser le fonctionnement des institutions pour donner de la légitimité à ce qui va se faire au niveau du gouvernement et permettre un travail législatif pour répondre aux urgences de la France » défend Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne ce samedi 14 décembre 2024 sur le plateau des 4V. Dans son discours de passation, François Bayrou a insisté sur l’urgence de restaurer la confiance entre les Français et leurs dirigeants, affirmant que "le temps des postures est révolu" et que seule une action déterminée, concertée et transparente permettra de répondre aux défis majeurs du pays. Des mots qui ne semblent pas avoir convaincu l’opinion publique : « C’est surtout ses premiers actes et la manière dont il va vouloir avec méthode construire cette feuille de route législative et son équipe gouvernementale qui va donner la tonalité de ce seront les prochains mois » argue notre invité. Si l’opposition n’exclut pas, avant même son discours de politique générale, déposer une motion de censure, que vont exiger les forces politiques « alliées » ? Y-a-t-il des lignes rouges à ne pas franchir chez Horizons, qui devrait être consulté dans les semaines à venir par le nouveau Premier ministre ? « L’exigence première c’est une exigence de méthode c’est-à-dire qu’on ne se précipite pas dans la composition d’une équipe gouvernementale mais qu’on fasse précéder ça par un vrai travail […] les sujets qu’il va vouloir prendre à bras le corps et la manière dont il va répondre aux urgences de la France comme la crise agricole et l’accès aux soins » avance prudemment le Président de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. François Bayrou : mission impossible ? La nomination tardive de François Bayrou ne résout pas la fracture entre les différents groupes d’oppositions. Et surtout n’a aucune incidence sur les effectifs dans l’hémicycle, le Rassemblement National, restant toujours le premier groupe en tant que parti. Ces derniers comptent bien conserver leur position stratégique d’arbitre. L’histoire politique française retiendra l'alliance inédite qui a scellé la chute du gouvernement Barnier : Marine Le Pen et La France Insoumise, deux forces politiques a priori irréconciliables, ont uni leurs votes pour faire tomber l’exécutif. Ce coup de théâtre politique, fruit d’une conjonction d’intérêts opposés mais convergents, illustre les fractures profondes et la volatilité du paysage politique français. Si Marine Le Pen a vu dans cette alliance de circonstance une opportunité de déstabiliser un gouvernement qu’elle qualifie de "sourd à la colère populaire", LFI a justifié son geste en dénonçant des politiques "antisociales et autoritaires". Cette coalition inattendue ne reflète pas une communauté de valeurs, mais bien une stratégie commune : faire vaciller un pouvoir jugé à bout de souffle. Pourtant, cette manœuvre laisse planer des doutes sur ses conséquences : cette alliance tactique pourrait alimenter des accusations de cynisme politique et de trahison des idéaux, tant à droite qu’à gauche. Alors, comment François Bayrou peut-il détourner avec habileté le RN pour ne pas finir le bec dans l’eau à l’instar de son prédécesseur ? « La force que va devoir trouver François Bayrou, c’est la capacité à solidifier cet arc central et peut être, à travailler avec les Socialistes pour qu’ils passent, non pas d’une opposition qui les conduit à voter la censure, mais un pacte soit de non-censure, soit de soutien sans participation » affirme Frédéric Valletoux. Tous les espoirs reposent donc sur la feuille de route de François Bayrou pour rétablir le dialogue et ainsi espérer pouvoir légiférer.

    9 min

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Tous les matins, le journaliste Thomas Sotto, du lundi au jeudi, et ses confrères, Jeff Wittenberg ou Guillaume Daret, le vendredi, interviewent en direct pendant dix minutes une personnalité de la vie politique, sociale, économique ou culturelle, sur l'actualité du jour. Un entretien quotidien, inclus dans l'émission Télématin, sur France 2.

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