Le Joli Mois de Mouais #46

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LE JOLI MOIS DE MOUAIS #46

L'INSURRECTION SERA FESTIVE OU NE SERA PAS

Faire la fête. Que fabriquons-nous quand nous faisons la fête? La société capitaliste réprouve la fête, car celle-ci, si elle n'est pas synonyme de consumérisme, par son caractère improductif, se voit affiliée à une simple pause dans le temps de travail. Il faut respecter le sommeil du voisinage, car il y a bien plus important que la fête, c'est le sommeil des esclaves du capital. Le marteau-piqueur de 8 heures du matin ou les klaxons ne sont pas du bruit dérangeant. Mais pour un surplus de joie festive, vous pouvez prendre une amende.

La fête est la lutte. Le Pantaï niçois est l'essence festive de l'action politique. L'empuissantement des corps, dans un tourbillon collectif, la camaraderie d'une farandole, la réappropriation d'un espace public, d'un champ et l'usage d'un temps, où effectivement nous ne travaillons pas pour le capital, rien de plus subversif. La fête comme objet politique à part entière, une manière de lutter, pour renverser le monde, contre la vacuité de l'existence, pour la joie d'être ensemble, contre la morosité qui toujours nous guette.

Pour autant, la fête est toujours considérée comme un loisir réservé à la jeunesse. Comme une forme d'insouciance qu'il faut un jour remiser pour devenir sérieux, adulte. Car faire la fête, ce n'est pas sérieux. Pourtant la fête c'est la vie libre, tout simplement. Et il n'y a rien de plus révolutionnaire que de vouloir vivre libre, envers et contre tout.

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