“On est déterminé à comprendre l’augmentation des cancers du sein” : Pr Carole Mathelin
Notre invité du podcast “L’essentiel, c’est la santé” : Pr Carole Mathelin, cheffe du service chirurgie à l'Icans, l'Institut de cancérologie de Strasbourg. Gynécologue et chirurgienne rattachée aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg et chercheuse à l’IGBMC, Carole Mathelin mène des travaux sur l’impact de l’environnement et des perturbateurs endocriniens sur le cancer du sein. Elle a reçu pour ses recherches le prix Avenir Ruban rose, en octobre dernier. Le cancer du sein touche 1 femme sur 10 en France, c’est le cancer le plus fréquent dans le monde. “La maladie progresse, quand j’ai commencé à faire ce métier il y a plus de 30 ans, on avait 25 000 nouveaux cas de cancer du sein, chaque année en France, et aujourd’hui on est à peu près à 60 000. On note une très forte progression, nous avons une profonde détermination à comprendre la cause de l’augmentation des cancers du sein, pour bien sûr, réduire la mortalité.”, déclare Pr Mathelin. Est-ce que le dépistage fonctionne assez bien ? La mammographie est parfois douloureuse, est-ce que cet examen fait peur au patient ? “Le souci, c’est que ce dépistage est injustement critiqué. Du coup, les taux de participation chutent, le taux de participation en France au dépistage organisé est de 42%. Moins d’une femme sur deux, entre 50 et 74 ans, y participe, c’est beaucoup trop peu ! L’Alsace est plutôt bonne élève avec 48%, mais idéalement on aimerait que 70% des femmes fassent un dépistage.”, précise Pr Mathelin. Dans quelle mesure, notre environnement favorise-t-il l'apparition de cancer du sein ? “Les agricultrices qui utilisent des pesticides développent plus de cancer du sein que les autres, elles en meurent plus. On a établi des corrélations entre le lieu d’habitation de ces femmes et le champ de pesticides. Plus elles sont proches plus elles ont de risques. Donc c’est un facteur de risque qui semble apparaître dans études épidémiologiques.”, précise Pr Mathelin. Elle ajoute : “On a lancé une étude sur les tumeurs qu’on a dans une biotech, qui ...