Philosophie du langage et de l'esprit - François Recanati

Philosophie du langage et de l'esprit - François Recanati

La chaire Philosophie du langage et de l'esprit héberge l'enseignement du titulaire, le Pr Recanati, ainsi que les colloques, séminaires et journées d'étude de la chaire, et les conférences des professeurs invités. Les domaines couverts par cet enseignement et ces manifestations relèvent de la philosophie analytique, et plus spécifiquement des deux sous-disciplines mentionnées dans l'intitulé de la chaire : la philosophie du langage et la philosophie de l'esprit, la première entretenant des liens étroits avec la linguistique contemporaine, et la seconde avec les sciences cognitives.

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    Séminaire - Philippe Lusson : Savoir ce que l'on veut : raison pratique et épistémologie du désir

    François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2024-2025 Séminaire - Philippe Lusson : Savoir ce que l'on veut : raison pratique et épistémologie du désir Intervenant(s) : Philippe Lusson Résumé : Deux traits distincts semblent caractériser le désir. D'une part, le désir motive des actions dirigées vers son objet. D'autre part, désirer un objet semble vouloir dire y prendre plaisir ou l'apprécier. Les théories du désir se divisent sur l'aspect essentiel à retenir ou cherchent à les identifier plus étroitement qu'il n'y paraît. Je m'appuierai sur l'acquisition de désirs par l'expérience pour soutenir que le désir est en réalité un état mental complexe aux deux aspects distincts et parfois discordants. Il en résulte pour l'agent une opacité de certaines propriétés importantes du désir et un obstacle à la satisfaction de ses désirs. Je tâcherai de montrer que les propositions les plus courantes pour caractériser l'épistémologie du désir ne permettent pas de surmonter cet obstacle. Je proposerai une théorie du travail d'élucidation du désir qui donne un rôle important à une forme de raisonnement pratique et aux croyances évaluatives et j'envisagerai diverses manières dont ces dernières peuvent guider les actes exploratoires parfois nécessaires pour percer l'opacité du désir.

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    02 - La dynamique cognitive - Concept et conception

    François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2024-2025 02 - La dynamique cognitive - Concept et conception Intervenant(s) : François Recanati Professeur du Collège de France - Philosophie du langage et de l'esprit Résumé : Dans la représentation à laquelle nous aboutissons, les concepts sont comme des « nœuds » dans un réseau conceptuel, et les relations entre les nœuds représentent non seulement les implications analytiques des concepts – le fait que le rouge soit une couleur, ou que les célibataires soient non mariés – mais aussi les liaisons contingentes qui s'établissent entre concepts au niveau du savoir encyclopédique – le fait que les tomates mûres soient rouges, et les célibataires moins casaniers que les gens mariés, par exemple. Si l'on met dans le contenu d'un concept tout ce que nous savons ou croyons savoir concernant les objets qui tombent sous le concept, et si l'on maintient l'idée que le contenu d'un concept est ce qui fait qu'il est le concept qu'il est, alors on doit accepter qu'à chaque fois qu'une modification de notre savoir encyclopédique sur les objets en question survient, on change de concept – un concept est substitué à un autre. Cette conséquence est inacceptable, car elle met en danger une propriété fondamentale des concepts : leur stabilité. En tant que constituants des pensées, les concepts sont essentiellement combinables. Parce qu'ils sont essentiellement combinables, les concepts doivent être répétables : le même concept doit pouvoir apparaître dans plusieurs pensées distinctes, combiné avec divers autres concepts. Cette répétabilité du concept est exploitée dans le raisonnement, tant théorique que pratique. Un concept doit rester le même aussi d'un sujet à l'autre pour qu'il puisse y avoir discussion rationnelle et accord ou désaccord : le désaccord entre deux personnes implique un partage des pensées (pour une seule et même pensée, un sujet la tient pour vraie et l'accepte, alors que l'autre la rejette), et donc la stabilité interpersonnelle des concepts qui sont les constituants de ces pensées. De la même façon, le changement d'avis d'une seule et même personne requiert le partage des pensées, et donc des concepts, entre la personne qui juge aujourd'hui que P et la personne qu'elle a été antérieurement et qui, elle, jugeait que non P. Pour sauvegarder la stabilité, tant intra- qu'interpersonnelle, des concepts, tout en maintenant la conception encyclopédique du contenu des concepts, il faut renoncer à l'idée que le contenu d'un concept est ce qui fait qu'il est le concept qu'il est. Il faut distinguer le concept et le contenu du concept (la « conception »). Le concept est indépendant de la conception, au sens où la conception peut changer, même radicalement, sans qu'on cesse pour autant de déployer le même concept. Lorsque nous changeons d'avis sur un sujet donné, notre conception change, mais le concept reste stable. Cela signifie que l'identité d'un concept n'est pas fonction de son contenu, mais d'autre chose. De quelle autre chose s'agit-il ? Selon la thèse « référentialiste », ce qui permet d'individualiser un concept, ce qui en fait le concept qu'il est, ce n'est pas le contenu du concept mais sa référence, c'est-à-dire ce dont le concept est le concept. Deux concepts sont le même si et seulement s'ils se rapportent à la même chose.

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    01 - La dynamique cognitive - Le contenu des concepts

    François Recanati Philosophie du langage et de l'esprit Collège de France Année 2024-2025 01 - La dynamique cognitive - Le contenu des concepts Intervenant(s) : François Recanati Professeur du Collège de France - Philosophie du langage et de l'esprit Résumé : Selon la conception classique, le contenu d'un concept est la définition qui lui est associée. Maîtriser ou posséder un concept c'est avoir la connaissance, au moins tacite, de la définition en question. Ainsi entendu le contenu d'un concept détermine son extension (tombe sous le concept tout ce qui satisfait la définition), mais il permet aussi d'individualiser le concept, c'est-à-dire à le distinguer des autres concepts (si on change la définition on change automatiquement le concept). Il y a deux variantes de cette théorie, et les deux se heurtent à un problème. 1re variante : à travers les définitions qui leur sont associées, les concepts se renvoient les uns aux autres de façon plus ou moins circulaire, comme un dictionnaire qui définit A en termes de B, B en termes de C, et C en termes de A. Problème : on ne sait pas très bien, dans cette version holistique de la théorie, comment l'on sort du système des concepts (qui fonctionne pour ainsi dire en circuit fermé) pour ancrer ce dernier dans la réalité que les concepts sont censés représenter. 2e variante : Certains concepts sont définis en termes d'autres concepts qui peuvent eux-mêmes être définis en termes d'autres concepts encore, mais au bout de la chaîne on trouve des concepts qui ne sont pas eux-mêmes définis à partir d'autres concepts (et au niveau desquels se fait l'ancrage du système). Problème : puisque ces concepts n'ont pas de définition, la conception classique leur est inapplicable, et on est inéluctablement conduit à rechercher une conception de rechange. Dans la conception qui a remplacé la conception classique, et qui a été élaborée sous diverses formes par les philosophes et les psychologues (théorie du stéréotype, théorie des prototypes, théorie des exemplaires…), le contenu d'un concept n'est pas une définition, c'est-à-dire un ensemble de conditions nécessaires et suffisantes pour que quelque chose tombe sous le concept, mais une représentation souvent contingente et superficielle de la réalité à laquelle se rapporte le concept. Une telle représentation permet d'identifier dans la plupart des cas les instances du concept dans l'environnement, mais en exploitant des faits contingents de sorte que la représentation, contrairement à une définition en bonne et due forme, ne livre pas des conditions nécessaires et suffisantes pour l'application du concept. La thèse selon laquelle le contenu d'un concept inclut du savoir empirique sur les choses qui tombent sous le concept implique le rejet de la thèse selon laquelle le contenu d'un concept détermine son extension. Loin de déterminer l'extension, c'est le contenu du concept qui est dans une large mesure fonction des propriétés factuelles des choses qui tombent sous le concept. Le contenu des concepts ressemble, sous cet aspect, aux notions qu'on associe aux noms propres. En s'appuyant sur cette analogie avec les noms propres, on peut décider d'inclure dans le contenu d'un concept non seulement le « stéréotype » (les propriétés typiques des choses qui instancient le concept) mais aussi la totalité du savoir encyclopédique sur ces choses. Un concept est alors conçu comme un dossier mental incluant tout ce que l'on sait ou croit savoir de la réalité à laquelle renvoie le concept.

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