Dans ce troisième épisode de la quatrième saison, Cartel Nord raconte une nouvelle étape dans le procès de la Tour K. Après l'interrogatoire des 28 prévenus, place au réquisitoire de la procureure Isabelle Candau. Pendant près de 4 heures, la représentante du ministère public, celle qui mène l'accusation, expose l’incroyable organisation du réseau de trafic de drogue à la Castellane.
"Qu'est-ce qui ressemble plus à un trafic de stupéfiants qu'un autre trafic de stupéfiants ? C'est un peu la question qui se pose à chaque audience." C'est par ces mots qu'elle débute ses réquisitions, le lundi 28 septembre 2015, à 08h50. En se basant sur les éléments rapportés par quatre années d’enquêtes, elle présente aux juges et au public son analyse du fonctionnement du réseau de la Tour K qu’elle compare aux grandes entreprises légales.
À la lecture du dossier d’instruction, un élément lui saute rapidement aux yeux : les feuilles de compte sont la clé dans ce dossier. Les centaines de feuilles saisies lors du démantèlement de la Tour K lui permettent de véritablement comprendre l’organisation du trafic de drogue à la Castellane. "Je suis allé voir mon assistant spécialisé douanier et je lui ai donné tout ce qui avait été photographié et tout ce qu'on avait saisi, rapporte-t-elle. Il a réussi à décrypter un certain nombre de choses au travers de cette comptabilité, comme le détail des différents postes avec les rémunérations."
Grâce à ce travail d'orfèvre, la procureure comprend qu’elle est face à une véritable PME du cannabis capable de générer plusieurs dizaines de millions d’euros par an. "Le chiffre d'affaires du réseau de la Tour K est de 1,950 millions d'euros par mois, ce qui donne un chiffre annuel de 23 400 000 €."
La somme est considérable mais il reste à la procureure à démontrer comment les trafiquants parviennent à générer autant d’argent. Horaires de travail, planning, salaires, organigramme… Point par point, la procureure détaille le fonctionnement de cette entreprise du stup’.
Dans la PME "Tour K", rien n’est laissé au hasard. Du guetteur au vendeur en passant aussi par le ravitailleur, chaque poste, chaque tâche correspond à une rémunération bien précise. "La plupart des nourrices font état d'un salaire compris entre 1 600 € et 2 000 €, les vendeurs font état d'un salaire d'environ 2 500 € par mois et le coursier 3 000 € par mois, a-t-elle détaillé dans son réquisitoire. À côté de ces salaires, il y a tout un système de primes, ce qu'ils appellent la défauche. Sur une journée moyenne, ils pouvaient rentrer 7 à 8 000 €, donc ils avaient des objectifs de vente et quand ils faisaient un très bon chiffre d'affaires journalier, ils recevaient une défauche dont le montant pouvait être soit un billet en plus du salaire journalier soit un morceau de cannabis."
Au travers de son réquisitoire, ses arguments apparaissent claires et limpides : à la Castellane, la gestion du trafic est méthodique. Dans cette organisation, chacun occupe un poste bien précis, jusqu'au sommet de la pyramide où l'on retrouve le chef présumé du réseau, Nordine Achouri, assisté de son homme de main.
Tous ces éléments, ce faisceau d’indices, permettent à la procureure de requérir contre le principal prévenu une peine de 9 ans de prison accompagnée d’une amende de 500 000 euros. De 20 mois d'emprisonnement pour les premières nourrices à 7 ans pour le principal lieutenant, derrière Nordine Achouri, la procureure requiert des peines en fonction de l’implication de chacun dans le réseau.
Au terme des réquisitions, Isabelle Candau estime avoir fait la démonstration du degré de professionnalisme des narcotrafiquants à la Castellane. Après son réquisitoire, vient le temps des plaidoiries des avocats o
Informations
- Émission
- FréquenceChaque semaine
- Publiée29 octobre 2024 à 22:59 UTC
- Durée15 min
- Saison4
- Épisode3
- ClassificationTous publics