34 épisodes

L'oncologie est l'approche biologique de la transformation cancéreuse des cellules. Née il y a environ deux cents ans, avec des approches morphologiques, elle a connu une accélération brutale depuis quelques décennies, avec la découverte du répertoire des anomalies génétiques – le plus souvent acquises – qui déclenchent la maladie. De nombreuses autres branches de la biologie (épigénétique, immunologie, biologie cellulaire, interactions cellulaires...) sont venues enrichir la discipline. Les premières années d'enseignement de la chaire ont été consacrées à une approche historique, partant du rôle des virus, de celui du contrôle de l'expression génétique par des « gènes maîtres », jusqu'aux liens entre hormones et cancers. Les dernières années, nous avons traité les rapports entre cancers et différenciation ou cancer et sénescence, une forme de réponse cellulaire au stress impliqué dans la défense contre la transformation cancéreuse, comme dans la réponse thérapeutique. Nous entamons maintenant un nouveau cycle dédié à une étude renouvelée du mode d'action cellulaire et moléculaire des agents anti-cancéreux conventionnels ou historiques. Ces questions sont centrales pour la compréhension de la réponse aux différents traitements utilisés en clinique.

Recherche

L'un des fils conducteurs de notre activité de recherche est l'exploration des bases cellulaires à la réponse aux traitements anticancéreux chez l'homme. Le modèle de prédilection étudié par l'équipe est une forme rare de leucémie, liée à une anomalie génétique simple et associée à l'extrême sensibilité à des agents thérapeutiques dépourvus d'activité dans d'autres formes de cancers : une hormone (acide rétinoïque) et un toxique (l'oxyde d'arsenic). Nous avons pu montrer que ces deux agents ciblent directement la protéine à l'origine du déclenchement de cette forme particulière de leucémie et induisent la dégradation de cette protéine maîtresse. Les mécanismes biochimiques et cellulaires associés à la réponse thérapeutique ont été caractérisés. Élucider les bases moléculaires de la réponse thérapeutique nous semble essentiel, car sans compréhension fine des mécanismes, il n'y a pas d'optimisation possible. Nous étudions également les bases biologiques de l'activité de l'actinomycine D, et plus généralement celles des antibiotiques anticancéreux.

Ces études nous ont conduits à nous intéresser à des sous-domaines du noyau cellulaire, les corps nucléaires PML, qui sont associés à la réponse au stress et à la sénescence. L'équipe de recherche, avec V. Lallemand-Breitenbach, directeur de recherche Inserm, cherche à élucider la formation, le rôle biochimique et physiologique de ces domaines dans des situations normales ou pathologiques (voir site du CIRB).

Biographie

Né le 18 janvier 1959, à Marseille.

Hugues de Thé a bénéficié d'une double formation médicale et scientifique. Il explore les relations entre transcription des gènes, architecture du noyau et développement des cancers. Après la découverte d'un récepteur à l'acide rétinoïque et du premier élément de réponse à cette hormone lors de sa thèse dans le laboratoire de Pierre Tiollais à l'Institut Pasteur, il a apporté une contribution clef à la caractérisation de PML/RARA, le gène à l'origine de la leucémie aiguë promyélocytaire (LAP).

Il s'est depuis entièrement consacré à la compréhension de l'action de la protéine synthétisée par ce gène, montrant que PML/RARA exerce des effets dominants négatifs aussi bien sur la régulation de la transcription que sur l'organisation des corps nucléaires PML. Il a montré que les deux médicaments actifs dans la LAP, l'arsenic et l'acide rétinoïque, induisent tous deux la dégradation de la protéine PML/RARA, l'arsenic ciblant sa partie PML et l'acide rétinoïque sa partie RARA.

Utilisant des modèles animaux de ce

Oncologie cellulaire et moléculaire - Hugues de Th‪é‬ Collège de France

    • Éducation

L'oncologie est l'approche biologique de la transformation cancéreuse des cellules. Née il y a environ deux cents ans, avec des approches morphologiques, elle a connu une accélération brutale depuis quelques décennies, avec la découverte du répertoire des anomalies génétiques – le plus souvent acquises – qui déclenchent la maladie. De nombreuses autres branches de la biologie (épigénétique, immunologie, biologie cellulaire, interactions cellulaires...) sont venues enrichir la discipline. Les premières années d'enseignement de la chaire ont été consacrées à une approche historique, partant du rôle des virus, de celui du contrôle de l'expression génétique par des « gènes maîtres », jusqu'aux liens entre hormones et cancers. Les dernières années, nous avons traité les rapports entre cancers et différenciation ou cancer et sénescence, une forme de réponse cellulaire au stress impliqué dans la défense contre la transformation cancéreuse, comme dans la réponse thérapeutique. Nous entamons maintenant un nouveau cycle dédié à une étude renouvelée du mode d'action cellulaire et moléculaire des agents anti-cancéreux conventionnels ou historiques. Ces questions sont centrales pour la compréhension de la réponse aux différents traitements utilisés en clinique.

Recherche

L'un des fils conducteurs de notre activité de recherche est l'exploration des bases cellulaires à la réponse aux traitements anticancéreux chez l'homme. Le modèle de prédilection étudié par l'équipe est une forme rare de leucémie, liée à une anomalie génétique simple et associée à l'extrême sensibilité à des agents thérapeutiques dépourvus d'activité dans d'autres formes de cancers : une hormone (acide rétinoïque) et un toxique (l'oxyde d'arsenic). Nous avons pu montrer que ces deux agents ciblent directement la protéine à l'origine du déclenchement de cette forme particulière de leucémie et induisent la dégradation de cette protéine maîtresse. Les mécanismes biochimiques et cellulaires associés à la réponse thérapeutique ont été caractérisés. Élucider les bases moléculaires de la réponse thérapeutique nous semble essentiel, car sans compréhension fine des mécanismes, il n'y a pas d'optimisation possible. Nous étudions également les bases biologiques de l'activité de l'actinomycine D, et plus généralement celles des antibiotiques anticancéreux.

Ces études nous ont conduits à nous intéresser à des sous-domaines du noyau cellulaire, les corps nucléaires PML, qui sont associés à la réponse au stress et à la sénescence. L'équipe de recherche, avec V. Lallemand-Breitenbach, directeur de recherche Inserm, cherche à élucider la formation, le rôle biochimique et physiologique de ces domaines dans des situations normales ou pathologiques (voir site du CIRB).

Biographie

Né le 18 janvier 1959, à Marseille.

Hugues de Thé a bénéficié d'une double formation médicale et scientifique. Il explore les relations entre transcription des gènes, architecture du noyau et développement des cancers. Après la découverte d'un récepteur à l'acide rétinoïque et du premier élément de réponse à cette hormone lors de sa thèse dans le laboratoire de Pierre Tiollais à l'Institut Pasteur, il a apporté une contribution clef à la caractérisation de PML/RARA, le gène à l'origine de la leucémie aiguë promyélocytaire (LAP).

Il s'est depuis entièrement consacré à la compréhension de l'action de la protéine synthétisée par ce gène, montrant que PML/RARA exerce des effets dominants négatifs aussi bien sur la régulation de la transcription que sur l'organisation des corps nucléaires PML. Il a montré que les deux médicaments actifs dans la LAP, l'arsenic et l'acide rétinoïque, induisent tous deux la dégradation de la protéine PML/RARA, l'arsenic ciblant sa partie PML et l'acide rétinoïque sa partie RARA.

Utilisant des modèles animaux de ce

    04 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    04 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    Hugues de Thé
    Collège de France
    Oncologie cellulaire et moléculaire
    Année 2023-2024

    04 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    • 1h 30 min
    03 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    03 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    Hugues de Thé
    Collège de France
    Oncologie cellulaire et moléculaire
    Année 2023-2024

    03 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    • 1h 17 min
    02 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    02 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    Hugues de Thé
    Collège de France
    Oncologie cellulaire et moléculaire
    Année 2023-2024

    02 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    • 1h 27 min
    01 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    01 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    Hugues de Thé
    Collège de France
    Oncologie cellulaire et moléculaire
    Année 2023-2024

    01 - Explorer la réponse thérapeutique in vivo

    • 1h 29 min
    Colloque - Journée François Jacob : La vie sociale des microbes - Microbial Ecosystems – Everything is Everywhere, but the Environment Selects

    Colloque - Journée François Jacob : La vie sociale des microbes - Microbial Ecosystems – Everything is Everywhere, but the Environment Selects

    Hugues de Thé
    Collège de France - Année 2023-2024
    Oncologie cellulaire et moléculaire

    Colloque - Journée François Jacob : La vie sociale des microbes - Microbial Ecosystems – Everything is Everywhere, but the Environment Selects

    Intervenant(s)

    Nassos Typas, EMBL, Heidelberg, Germany

    Les Journées François Jacob

    Les Journées François Jacob, organisées par l'Institut de Biologie du Collège de France, rassemblent chaque année les meilleurs spécialistes français et étrangers autour d'un thème à la pointe des enjeux de la recherche en biologie.

    Le lauréat du prix Antoine Lacassagne, attribué chaque année par le Collège de France à un chercheur en biologie, est traditionnellement invité à recevoir son prix lors des Journées François Jacob et à y donner un séminaire en relation avec ses travaux.

    Ces journées sont nommées en l'honneur de François Jacob, titulaire de la chaire Génétique cellulaire du Collège de France (1964-1991), prix Nobel de physiologie ou médecine 1965 avec André Lwoff et Jacques Monod pour la découverte de la régulation génétique de la synthèse des enzymes et des virus.

    • 26 min
    Colloque - Journée François Jacob : La vie sociale des microbes - Microbial Interactions in the Vaginal Environment: Revisiting the Normal and the Pathological

    Colloque - Journée François Jacob : La vie sociale des microbes - Microbial Interactions in the Vaginal Environment: Revisiting the Normal and the Pathological

    Hugues de Thé
    Collège de France - Année 2023-2024
    Oncologie cellulaire et moléculaire

    Colloque - Journée François Jacob : La vie sociale des microbes - Microbial Interactions in the Vaginal Environment: Revisiting the Normal and the Pathological

    Intervenant(s)

    Samuel Alizon, Chercheur, Centre interdisciplinaire de recherche en biologie (CIRB - « Écologie et évolution de la santé ») – DR2 CNRS

    Les Journées François Jacob

    Les Journées François Jacob, organisées par l'Institut de Biologie du Collège de France, rassemblent chaque année les meilleurs spécialistes français et étrangers autour d'un thème à la pointe des enjeux de la recherche en biologie.

    Le lauréat du prix Antoine Lacassagne, attribué chaque année par le Collège de France à un chercheur en biologie, est traditionnellement invité à recevoir son prix lors des Journées François Jacob et à y donner un séminaire en relation avec ses travaux.

    Ces journées sont nommées en l'honneur de François Jacob, titulaire de la chaire Génétique cellulaire du Collège de France (1964-1991), prix Nobel de physiologie ou médecine 1965 avec André Lwoff et Jacques Monod pour la découverte de la régulation génétique de la synthèse des enzymes et des virus.

    • 28 min

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