Histoire intellectuelle de la Chine - Anne Cheng

Histoire intellectuelle de la Chine - Anne Cheng Podcast

La chaire Histoire intellectuelle de la Chine a été créée en 2008 sur la proposition de Pierre-Étienne Will, titulaire de la chaire Histoire de la Chine moderne de 1991 à 2014, et en écho à la chaire Histoire sociale et intellectuelle de la Chine occupée par Jacques Gernet de 1975 à 1992. Sa mission principale est d'animer la discipline qu'il est convenu d'appeler « sinologie » et que l'on peut considérer comme une invention française, la toute première chaire consacrée aux études chinoises en Europe ayant été créée au Collège de France dès 1814. Jusqu'au milieu du siècle dernier, cette discipline s'est constituée sur le modèle des études classicistes antiquisantes (gréco-latines en particulier), avec la mise en œuvre d'une approche avant tout philologique. Depuis l'après Seconde Guerre mondiale et les années 1960-70, le champ des connaissances et des compétences concernant le monde chinois s'est élargi aux sciences humaines et sociales, et il n'est désormais plus possible de se limiter à une méthodologie qui ne prendrait en compte que les sources textuelles. La question de la continuité ou de la discontinuité entre une Chine dite « traditionnelle » ou « classique », et une Chine « moderne » et « contemporaine » se pose partout et à tout instant. Il est donc devenu indispensable d'envisager les matériaux anciens, non seulement à travers une lecture savante et exégétique, mais aussi à travers leurs appropriations et réinterprétations multiples dans la Chine et le monde d'aujourd'hui. C'est ce à quoi s'emploie la chaire, dans tous les aspects de ses diverses activités qui vont de l'édition bilingue de textes en chinois classique jusqu'à l'édition numérique de travaux de recherche, de conférences invitées et d'actes de colloques internationaux, en passant par des publications de livres concernant divers aspects de l'histoire intellectuelle chinoise dans toute sa longue durée. Née en 1955 à Paris de parents chinois, Anne Cheng a suivi un parcours complet à l'école de la République, nourri d'humanités classiques et européennes, jusqu'à l'École normale supérieure, avant de choisir de se consacrer entièrement aux études chinoises. Depuis plus de quarante ans, elle a mené ses travaux d'enseignement et de recherche sur l'histoire intellectuelle de la Chine, en particulier sur le confucianisme, d'abord dans le cadre du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), puis de l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), avant d'être nommée à l'Institut universitaire de France et, peu de temps après, élue au Collège de France. Elle est l'auteure notamment d'une traduction en français des Entretiens de Confucius, d'une étude sur le confucianisme du début de l'ère impériale et d'une Histoire de la pensée chinoise traduite en de nombreuses langues européennes et orientales. Elle a également dirigé plusieurs ouvrages collectifs, parmi lesquels La pensée en Chine aujourd'hui (Gallimard, 2007), Lectures et usages de la Grande Étude : Chine, Corée, Japon (Collège de France, 2015), India-China : Intersecting Universalities (OpenEdition Books, 2020), Historians of Asia on Political Violence (OpenEdition Books, 2021), Penser en Chine (Gallimard, 2021), Autour du Traité des rites (Hémisphères, 2022). Depuis 2010, elle codirige la collection des « Budé chinois » aux Belles Lettres.

  1. 27 JUN

    Colloque - Despotismes orientaux, du proche à l'extrême : Vie et mort des empires : Kang Youwei (1858-1927), un réformateur chinois à Rome en 1904

    Anne Cheng Collège de France Histoire intellectuelle de la Chine Année 2023-2024 Colloque - Despotismes orientaux, du proche à l'extrême : Vie et mort des empires : Kang Youwei (1858-1927), un réformateur chinois à Rome en 1904 Colloque coorganisé par la Pr Anne Cheng, chaire Histoire intellectuelle de la Chine, et le Pr Henry Laurens, chaire Histoire contemporaine du monde arabe. Avec le soutien de la Fondation Hugot. Haun Saussy, Professeur de littérature comparée et chinoise, université de Chicago Banni de l'empire des grands Qing après son moment de gloire à la tête du gouvernement réformateur de 1898, Kang Youwei (1858-1927) passera quinze ans en exil. Après un séjour initial au Japon, il entamera un tour du monde. À chaque étape, il s'enquiert de l'histoire locale, propose des comparaisons avec la Chine, interroge l'avenir. Au fur et à mesure, il publie ses notes de voyage dans une revue personnelle Buren zazhi (« Je ne souffrirai pas que… »). Assis, comme Edward Gibbon, dans les ruines du Forum romain à la tombée du jour, Kang se livre en 1904 à une longue méditation sur les pratiques d'assemblée populaire. Quelles en sont les conditions de possibilité et quels facteurs amènent leur disparition ? Entre les empires romain et chinois, quelles comparaisons ? La marginalisation du Sénat par Auguste relève-t-elle d'une dynamique universelle, en lien avec des facteurs de population, de territoire, d'alimentation, ou n'est-elle que le dénouement d'un conflit local ? Le passage de l'état à l'empire est-il inévitable ? Comment les parlements survivent-ils aux régimes despotiques ? Peut-on imaginer de passer du régime impérial au régime démocratique ? Rien, dans cette manière d'envisager le problème, du relativisme facile qui a si souvent cours dans ce genre de grande comparaison intercivilisationnelle. Le déterminisme racial ou culturel n'a pas de place chez ce penseur utopique de la « Grande Unité » (datong). Nous revisiterons le dialogue de Kang Youwei avec Cicéron, Montesquieu, et Gibbon, témoignage d'une volonté d'intégrer l'histoire chinoise à l'histoire de l'humanité. Les questions qu'il soulève sont évidemment toujours d'actualité. Sa manière de les poser et les perspectives d'avenir qu'il ouvre démontrent l'ambition intellectuelle et l'imagination synthétique d'un penseur du changement dont les orientations premières découlent de l'interprétation Gongyang des Classiques.

    17 min

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La chaire Histoire intellectuelle de la Chine a été créée en 2008 sur la proposition de Pierre-Étienne Will, titulaire de la chaire Histoire de la Chine moderne de 1991 à 2014, et en écho à la chaire Histoire sociale et intellectuelle de la Chine occupée par Jacques Gernet de 1975 à 1992. Sa mission principale est d'animer la discipline qu'il est convenu d'appeler « sinologie » et que l'on peut considérer comme une invention française, la toute première chaire consacrée aux études chinoises en Europe ayant été créée au Collège de France dès 1814. Jusqu'au milieu du siècle dernier, cette discipline s'est constituée sur le modèle des études classicistes antiquisantes (gréco-latines en particulier), avec la mise en œuvre d'une approche avant tout philologique. Depuis l'après Seconde Guerre mondiale et les années 1960-70, le champ des connaissances et des compétences concernant le monde chinois s'est élargi aux sciences humaines et sociales, et il n'est désormais plus possible de se limiter à une méthodologie qui ne prendrait en compte que les sources textuelles. La question de la continuité ou de la discontinuité entre une Chine dite « traditionnelle » ou « classique », et une Chine « moderne » et « contemporaine » se pose partout et à tout instant. Il est donc devenu indispensable d'envisager les matériaux anciens, non seulement à travers une lecture savante et exégétique, mais aussi à travers leurs appropriations et réinterprétations multiples dans la Chine et le monde d'aujourd'hui. C'est ce à quoi s'emploie la chaire, dans tous les aspects de ses diverses activités qui vont de l'édition bilingue de textes en chinois classique jusqu'à l'édition numérique de travaux de recherche, de conférences invitées et d'actes de colloques internationaux, en passant par des publications de livres concernant divers aspects de l'histoire intellectuelle chinoise dans toute sa longue durée. Née en 1955 à Paris de parents chinois, Anne Cheng a suivi un parcours complet à l'école de la République, nourri d'humanités classiques et européennes, jusqu'à l'École normale supérieure, avant de choisir de se consacrer entièrement aux études chinoises. Depuis plus de quarante ans, elle a mené ses travaux d'enseignement et de recherche sur l'histoire intellectuelle de la Chine, en particulier sur le confucianisme, d'abord dans le cadre du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), puis de l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), avant d'être nommée à l'Institut universitaire de France et, peu de temps après, élue au Collège de France. Elle est l'auteure notamment d'une traduction en français des Entretiens de Confucius, d'une étude sur le confucianisme du début de l'ère impériale et d'une Histoire de la pensée chinoise traduite en de nombreuses langues européennes et orientales. Elle a également dirigé plusieurs ouvrages collectifs, parmi lesquels La pensée en Chine aujourd'hui (Gallimard, 2007), Lectures et usages de la Grande Étude : Chine, Corée, Japon (Collège de France, 2015), India-China : Intersecting Universalities (OpenEdition Books, 2020), Historians of Asia on Political Violence (OpenEdition Books, 2021), Penser en Chine (Gallimard, 2021), Autour du Traité des rites (Hémisphères, 2022). Depuis 2010, elle codirige la collection des « Budé chinois » aux Belles Lettres.

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