METACLASSIQUE

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Aborder la musique classique sous des formes radiophoniques variées, avec des musiciens, mais aussi des chercheurs, des étudiants, des poètes, des anonymes...

  1. HÁ 5 DIAS

    Metaclassique #300 – Exister

    Dans un essai marquant – et presque traumatisant – intitulé La Haine de la musique, Pascal Quignard décide que « Les salles de concert sont des grottes invétérées dont le dieu est le temps. » Au pied de la lettre de Quignard il y aurait donc à se demander si un compositeur qui en aurait conscience pourrait alors survivre à son temps. Et s’il fallait aller jusqu’à acter la dilapidation des êtres composants devant les gouffres du temps, on ne parlerait jamais du même Gabriel Fauré s’il fallait l’évoquer du point de vue du rituel en forme de cap qu’est, là, le centenaire de sa mort. Comme si la musique de Fauré manquait à sa consistance et, pour ne pas totalement s’évaporer, devait se définir par ce manque. Au bout d’un moment, c’est même à se demander si Fauré a vraiment voulu que sa musique existe, s’il n’a pas préféré la maintenir à un niveau d’existence justement chancelant. Pour enquêter autour de cette idée et à l’occasion de ce 300è numéro de Metaclassique, on va faire plein de choses : demander au musicologue spécialiste des étendues Ange Ailli en quoi Fauré n’a peut-être pas tant que ça existé, organiser un salon littéraire autour de ses textes de référence avec Sylvie Gouttebaron, Johan Faerber et Alahin Badihou. Pour commencer, suivre la médiatrice de la musique Camille Villanove qui organise des promenades musicales dans les rues de Paris et qui nous emmène sur les traces de Fauré, boulevard Malesherbes. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

    1h
  2. 23 DE OUT.

    Metaclassique #299 – Violer

    En l’an 509 avant l’ère commune, le fils du roi, Sextus Tarquin a violé Lucrèce, la précipitant dans un déshonneur que sa condition ne pouvait supporter, qui l’a porté à mettre fin à ses jours dans un sacrifice vengeur. Rapporté par Tite-Live, l’épisode a marqué la fin du règne des Tarquins et entraîné l’instauration de la république romaine. L’histoire étant devenue un mythe, on ne sait plus si elle a réellement eu lieu. Ses sources sont largement manquantes, là où les récits du mythe sont plutôt abondants. Avant l’opéra Le Viol de Lucrèce de Britten en 1946, mais après Le Viol de Lucrèce de Shakespeare en 1594, l’abbé Benedetto Pamphili se saisit de l’histoire et compose un poème pour qu’Alessandro Scarlatti – le père du claveciniste – en fasse une cantate en 1688. Plusieurs compositeurs vont aussi faire cantate à partir de la figure de Lucrèce : Benedetto Marcello ou encore Haendel et Montéclair. En y mettant chacun sa patte, les compositeurs soulignent des traits différents du drame de Lucrèce : du désir de vengeance jusqu’à l’extase paradoxale. En 2024, l’ensemble Les Paladins fait paraître un enregistrement de quatre de ces cantates par quatre chanteuses qui, au moment de les graver, se sont confiées au micro de Metaclassique. Pour ce numéro « Violer », vous allez donc entendre, par ordre d’apparition : Lucile Richardot, Karine Deshayes, Amel Brahim-Djelloul, Sandrine Piau avec, en contrepoint, les interventions du directeur artistique des Paladins à l’origine de cette quadrature, Jérôme Correas. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

    1h
  3. 16 DE OUT.

    Metaclassique #298 – Peaufiner

    Christophe Tarkos se définissait comme « artiste texte texteur dessin dessinateur chant chanteur lecture lecteur performance performeur mot moteur » (Le Kilo, p. 500), mais plus souvent encore comme « fabricant de poèmes ». À partir de cette définition artisanale de sa poésie, il produisait des textes, des dessins, des performances et aussi bien des livres que des K7 et CD. Mais il ne passait pas d’un support en toute indifférence. Cette émission va même tenter une hypothèse : c’est en improvisant avec son ami, le pianiste et compositeur Thierry Aué, que Tarkos a fabriqué la plupart de ses poèmes. En complicité avec la Galerie Duchamp qui présente 247 euros de photocopies des œuvres de Tarkos et à l’occasion de la parution aux éditions POL de Morceaux choisis et autres morceaux choisis, Metaclassique a voulu faire l’histoire des rapports de Tarkos à la musique. Les quelques vidéos disponibles sur YouTube pourraient laisser imaginer que la musique ne s’est associée que sporadiquement à ses performances. Alors qu’en interrogeant ses partenaires de jeu, il paraît beaucoup plus évident que Tarkos peaufinait ses poèmes en commençant par les improviser à haute voix aux côtés de fabricants de musique. Metaclassique a donc rendu visite à Eryck Abecassis au Havre, à Joëlle Léandre à Paris et à Thierry Aué à Nevers pour parcourir quelques poèmes de Tarkos fabriqués en musique. Une bonne part des enregistrements que vous allez entendre sont inédits et diffusés ici avec l’aimable autorisation de Valérie Tarkos, Nathalie Quintane et Thierry Aué. Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

    1h
  4. 18 DE SET.

    Metaclassique #294 – Préparer

    Quand John Cage a commencé à mettre des clous et des gommes sur les cordes d’un piano, il rappelait à qui l’oublierait que le piano est un instrument à percussion. Mais à écouter les sonates que John Cage a pensé pour ce que depuis on appelle le piano préparé, il est possible d’y trouver les germes de la musique aléatoire que le compositeur a justement composé à développer dans les années qui ont suivi. Et en tirant les fils et en enfonçant les clous et les gommes de l’histoire de la préparation, nous pourrions prêter l’oreille aux jeux harmoniques produits par le dépôt de tel objet à telle distance de l’étouffoir sur telle corde. Ces jeux trouvent des prolongations au XXIᵉ siècle dans la musique du compositeur Nicolas Mondon, l’invité de la première partie de l’émission. Pour la seconde partie, nous avons convoqué deux pianofortistes, Luca Montebugnoli et Eloy Orzaiz, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris pour qu’ils nous expliquent, à même un instrument à janissaire, à quoi servaient les différentes pédales que les pianofortes du début du XIXᵉ siècle avaient pour transformer les effets sonores et modifier le son des cordes en anticipant de plus d’un siècle ce que, depuis John Cage, nous appelons le piano préparé. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Autres numéros de Metaclassique sur les enjeux de lutherie : #35 – Onduler (sur le theremin), #148 – Electriser (sur la guitare électrique), #160 – Ossifier (sur les instruments osseux), #168 – Cheminer (autour du metallophone), #188 – Sourdiner (sur les sourdines), #194 – Raboter (sur le travail d’atelier), #255 – Combiner (sur le componium de Winkel), #233 – Postillonner (sur le cor de postillon), #249 – Tenir (sur le violoncelle « Le Poilu »), #265 – Percer (sur les hautbois baroques) et #282 – Relâcher (sur le metapiano).

    1h
  5. 11 DE SET.

    Metaclassique #293 – Sortir

    À présenter l’histoire de la musique par périodes et par courants, on la tiendrait pour une suite de manières et de paradigmes qui finiraient par faire penser que les paradigmes sont réductibles à des périodes et réciproquement. Tout en essentialisant et surdéterminant les spécificités de telle ou telle génération ou sous génération, les visions décennales de l’art en arrivent toujours à devoir sortir et n’en finissent de faire miroiter la fin de l’histoire et, pour mieux en sortir, à brouiller tout repère pour dire si on est avant ou après, sur le côté ou définitivement en-dessous. Et pour cause, toute démarche musicale ne pourrait alors plus tenir sa nouveauté que dans le dépassement des limites de ses aînés et la sortie des manières antérieures, alors réduites à paradigme. Cette logique de sortie, en apparence gentiment dialectique, est à la fois moderne, mais la modernité n’étant pas tout à fait qu’une période, s’agirait-il à un moment de l’histoire, d’en arriver à en sortir ? L’aporie est trop belle pour ne pas y réfléchir, lui consacrer des œuvres et dans l’heure qui vient, la creuser avec deux essayistes, Guy Lelong, qui publie aux Presses universitaires de Liège, Déductions de l’art et Marc Goldschmit qui vient de faire paraître L’effraction esthétique aux éditions Kimé. Une émission produite et réalisée par David Christoffel. Autres émissions de Metaclassique sur les questions esthétiques liées à la modernité : #95 – Décoïncider (avec François Jullien), #105 – Colorer (sur la synesthésie), #113 – Claironner (avec Philippe Beck), #138 – Imiter (avec Christian Accaoui), #144 – Immuniser (avec Peter Sloterdijk), #171 – Emerger (avec Jean-Pierre Drouin, Haud Guéguen et Laurent Jeanpierre), #199 – Saisir (avec Michel Imberty), #262 – Diluer (avec Camille Lienhard et Héctor Cavallaro) et #283 – Pactiser (avec André Hirt).

    1h

Sobre

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