Nos Chemins de Liberté

Mairie de Plouguerneau
Nos Chemins de Liberté

Nos chemins de Liberté est une démarche de collecte de témoignages, portée par la Mairie de Plouguerneau et sa médiathèque 'Les trésors de Tolente', auprès de ses plus anciens habitants. Celles et ceux qui étaient enfants ou adolescents pendant l’Occupation allemande. Ils et Elles sont invités à raconter leurs souvenirs d’avant, pendant, après la guerre, jusqu’à la construction du jumelage franco-allemand avec la ville d’Edingen- Neckarhausen. Des souvenirs d’enfants, colorés par 8 décennies de vie. À travers cette série de podcasts, Nos chemins de Liberté présente leurs histoires et portraits, réalisés dans des lieux qui ont marqué cette période de leur existence où il a été question, après la guerre, de penser la relation avec les Allemands. Des lieux et des visages qui font découvrir la commune dans toute sa diversité de paysages, d’histoires et de réalités sociales et humaines.  2024 et 2025 marquent successivement les 80 ans de la libération de Plouguerneau puis de la fin de la seconde Guerre Mondiale. Dans cette actualité qui invite à un travail de mémoire, la commune s’engage ainsi pour révéler, partager et apprendre de cette histoire collective, grâce à ses plus anciens administrés. La série Nos chemins de Liberté : un nouvel épisode diffusé tous les samedis entre février et juin 2024

  1. Au nom du père

    EPISÓDIO 1

    Au nom du père

    Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande. Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien.  Le récit de Denis Simon, 88 ans, est le premier à être diffusé. Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié. ___ Citation   "Denis a rassemblé tous ses souvenirs Mais aussi ceux des oncles, tantes et voisins Son savoir n’est pas livresque Son savoir est mémoriel Durant plusieurs années, il est allé écouter Interroger ceux et celles qui avaient connu la guerre à Plouguerneau La libération aussi Recueillir leurs histoires pour construire le sens d’une trajectoire Denis a collecté patiemment des fragments d’une guerre pour reconstruire sa vie Le sens d’une vie Après plus de deux heures d’échanges On mesure l’importance de son témoignage Dans la vie de Denis et celui de sa famille, la guerre lui a pris un père  Elle a enfermé sa mère dans une tristesse des profondeurs Face à l’effroi d’une vie qui bascule sans crier gare Denis a mené sa guerre  Il a sublimé la mort par la vie Le vide par le plein Simon nous permet de relativiser Sa famille c’est un peu la notre Son récit c’est un peu celui de Plouguerneau Il porte en lui cette vie Il porte en lui les mémoires collectées Il porte en lui les défunts Il porte en lui la nécessité de ne pas oublier Denis est vivant Il chante les morts" Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa       Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »   Équipe municipale, coordinatrice du projet Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté   Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou  et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom   __ Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec Graphisme : Stéphanie Plateau Musique : Alexandre Varlet Coordination, communication : Géraldine Genin

    1h15min
  2. Ça sentait fort

    EPISÓDIO 2

    Ça sentait fort

    "C'est les allemands qui m'ont dit que c'était la guerre" Alice Ogor est née à Lesmel. L'année de ses 9 ans, la guerre s’introduit dans sa vie. Elle raconte son histoire, pour ce deuxième épisode de Nos chemins de Liberté. Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande. Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien.  Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié. ___ Citation   "En face du château de Lesmel Dans une chaumière qui n’existe plus Alice et sa famille ont vécu là À quelques mètres des Allemands   Dans les mots d’Alice on discerne la puissance d’une vie qui a été pensée Alice ne subit pas tout le temps Elle agit avec détermination et discrétion Alice rigole souvent quand elle décrit le difficile Ça créé une forme de dyschromie qui invite à l’écouter À tendre l’oreille pour la comprendre Dans la douceur de sa voix et de ses rires, on finit alors par entendre Par l’entendre Il a fallu laisser de l’espace et du silence pour faire sortir ses mots   Ici la guerre n’est pas centrale dans la vie Dans sa vie Mais, le jumelage le sera davantage C’est l’ouverture Le respect des différences et des différents Mais pas une différence qui détruit Une différence qui est respectueuse de chacun Quand la différence est destructrice, elle a une odeur Qui reste dans les souvenirs Qui est celle du sensible"   Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa     Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »    Équipe municipale, coordinatrice du projet Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté    Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou  et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom   __  Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec Graphisme : Stéphanie Plateau Musique : Alexandre Varlet Coordination, communication : Géraldine Genin

    25min
  3. La guerre est déclarée

    EPISÓDIO 3

    La guerre est déclarée

    "Ils ont monté le mât et puis ils ont commencé à remonter le drapeau nazi. Le drapeau rouge avec la croix gammée". En 1939, Louis Guével avait 17ans. Trop jeune pour être mobilisé, il est resté travailler dans la ferme familiale, au Grouanec. Ses souvenirs sont rassemblés dans ce troisième épisode de Nos chemins de Liberté. Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande. Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien.  Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié. Citation   « C’était au cours de l’été Par une journée ensoleillée et chaude Plouguerneau avait des airs d’Aix-en-Provence On s’attendait à entendre les cigales On se demandait où était le ferme des Guével Frédéric des archives savait Il nous a proposé de nous montrer le chemin On a suivi sa voiture en allant au bout de la frontière C’était à côté du Grouaneg  A un ou deux kilomètres de là La ferme était imposante !  Sur le palier de sa maison, Louis attendait La casquette en place Il nous a fait rentrer dans sa cuisine Là trônait une grande table En bois Massive On sentait qu’elle avait dû accueillir des sacrés repas de famille On avait aussi l’impression qu’on était dans la salle du conseil municipal Faut dire que Louis il connaissait bien le conseil  Il y avait siégé de nombreuses années Alors il s’est installé au centre Et nous on s’est tous et toutes mis en face de lui Comme des enfants  Comme ses enfants Comme ses administrés On a installé les micros Branché les câbles Et appuyé sur les boutons d’enregistrement Yannig et Christine ont commencé à poser les questions Fallait parler fort car Louis avait un peu du mal à entendre S’il avait perdu un peu des oreilles, niveau mémoire c’était tout autre chose Il avait les jours, les dates, les heures, les minutes et les faits  On en revenait pas !  En quelques minutes on était avec lui Dans sa vie de jeune qui observait la guerre On la voyait se dérouler sous nos yeux  Dans nos oreilles on entendait les bruits de la guerre En fermant les yeux on avait même les images Bref, on était au cinéma de Louis Avec lui on a su comment la guerre avait été déclarée ici  Après deux heures d’écoute on était rassasié Louis avait le sourire des jours heureux Il était content de nous avoir livré tout ça Pour fêter ce moment singulier, son fils nous a offert à boire C’est un rite  Après, Louis nous a ramené à la porte En douceur Malgré la chaleur Christine a voulu faire une photo Elle aime bien les souvenirs et les rencontres Christine Alors… En partant je me suis dit que j’allais faire son portrait dans sa cuisine  Au milieu de la table Entre les deux fenêtres Comme une photo de Président… Mais Louis s’en est allé avant Sans doute qu’il n’aimait pas trop poser devant un objectif… Avec ses 3 enfants on a quand même décidé de la faire cette photo Sa photo On a demandé à la police municipale de vider Plouguerneau  On voulait pas d’habitants, voitures, vélos… Comme si c’était la guerre qui avait tout emporté Et dans la rue principale ils ont pris la pause Sur la photo on sent le silence d’un bourg qui n’est plus maitre de son destin On sent aussi l’absence d’un père qui manque à ses enfants Louis nous a fait un beau cadeau Un témoignage qui restera Pour ses enfants, petits-enfants et arrière-petit

    25min
  4. Derrière les barbelés du Spins

    EPISÓDIO 4

    Derrière les barbelés du Spins

    "On a été encerclé par les allemands. On a vu démolir toutes les dunes du Spins et ils ont commencé à faire les blockhaus". À la grève blanche où sont postés les allemands, la famille de Francine et Marie Le Goasduff a été la seule à être autorisée à rester. Leur vie s'est organisée, derrière les barbelés. Elles racontent leurs souvenirs pour ce quatrième épisode de Nos chemins de Liberté.  Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande. Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien.  Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié. Citation   « Christine en parlait avec des lumières dans ses yeux  Yannig aussi Les sœurs, les 3, devaient être interviewées ! Le genre d’évidence qu’on n'a pas envie de questionner Surtout quand on n’a pas toutes les cartes en main Ici, tout le monde les connaissait Et même la France d’ailleurs   Faut dire qu’elles étaient passées aux infos  Régionales et nationales ! Au 20h même Celui de TF1 Il me fallait alors simuler Omettre une certaine forme d’ignorance Faire comme si je connaissais les sœurs Le Goasduff Comme si j’avais déjà croisé les chemins de Francine, Marie et Jeanne… Souvent, dans un processus d’intégration, faut mentir pour accéder aux histoires Pour comprendre l’Histoire d’un territoire Quand des femmes sont des Institutions c’est qu’elles incarnent des valeurs d’importance Des valeurs d’appartenance Des cultures qui se préservent Qui passent de générations en générations Alors les sœurs Le Goasduff sont les amies de tout le monde  Chacun partage une anecdote comme on partage un gâteau de famille Chacun dispose d’un bout de l’histoire Alors un jour d’été, en fin de journée,  quand on est arrivé chez Francine et Marie avec nos micros et enregistreurs j’avais l’impression de rentrer à l’Elysée Le matin j’avais même repassé ma chemise Et heureusement car Francine et Marie étaient sur leur trente-et-un Toutes belles En couleurs On devait être autour du 14 juillet Un vrai feu d’artifice Elles avaient aussi dû aller chez le coiffeur Bref, elles nous attendaient ! Tout de suite elles se sont étonnées de ne pas voir de caméras Juste des micros a demandé Francine ? Oui oui ai-je murmuré de peur de me prendre une remarque Sans les caméras on avait l’air pas à la hauteur de ce rendez-vous De leur rendez-vous ! Christine, en douceur, leur a expliqué l’absence d’images L’importance de préserver leur voix L’arrivée des « podcasts » aussi dans cette modernité mouvante La puissance du décalage dans un monde qui va si vite La douceur de perdre son temps en prenant celui du temps d'écouter Pour apprendre autrement Pour les découvrir différemment Si Francine parlait beaucoup, Marie observait  Son regard était là Comme la présence d'une Maîtresse d’école qui sait se faire respecter En silence  Christine a su rassurer Créer une confiance partagée Et l’entretien a pu commencer On était content de les écouter  On sentait leur envie de transmettre De ne pas oublier De ne pas les oublier Dans leurs récits croisés on était touché On était au bon endroit Là où les questionnements se font  Là où les évidences s’écroulent  Là où les certitudes s’effritent  Là où les apprentissages se font Après deux heures d’échanges On avait pu se rencontrer On avait

    20min
  5. Le bol de soupe

    EPISÓDIO 5

    Le bol de soupe

    "Je n’étais pas en colère contre eux. Je ne suis pas en colère contre ça". Pour ce cinquième épisode de ‘Nos chemins de Liberté’, Léon Le Guen a rassemblé ses souvenirs. Parmi eux, le bol de soupe, un souvenir qui nous dit ce qu’était la guerre dans la vie simple d’un enfant de 8 ans. Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande. Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien.  Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié. Citation   « Léon c’est un peu comme Jeanne, Joséphine ou encore Marie-Thérèse La guerre c’est comme s’il ne l’avait pas vu Alors quand il arrive devant les micros, il ne comprend pas trop les raisons de sa présence On sent qu’il est prêt à repartir De peur de déranger peut-être Il n’aime pas trop ça causer seul Léon Chez lui les mots c’est à l’économie C’est comme aller à confesse Faut dire qu’il aurait apprécié retrouver les anciens du quartier Ceux et celles d’avant Quand la vie était une affaire de collectif Et sans doute que, dans leurs échanges, les souvenirs auraient été plus faciles à revenir Une vie collective c’est aussi des souvenirs de groupe Alors Léon se lance Souvent il donne l’impression de s’arrêter Sans jamais vouloir continuer On laisse les silences s’étirer Et si rien ne vient on le questionne À nouveau Et il repart Et on se dit tant mieux On ne sait jamais Dans les mots de Léon on distingue le sens Il dit et redit que la guerre peut ne pas avoir marqué une vie Il dit que cette vie de guerre on n’avait pas le temps de s’en préoccuper On avait d’autres chats à fouetter Le travail, la ferme, la famille, le quartier, le sou pour vivre Au bout d’une heure alors qu’on avait la sensation que tout avait été dit on lui demande s’il voulait rajouter un dernier souvenir On fait ça par politesse sans doute Pour se dire au revoir et à bientôt pour la photo Et là, Léon, comme si de rien n’était, il nous raconte le souvenir du bol de soupe Celui qu’on donnait aux enfants de l’école à l’heure du déjeuner Un bol d’eau chaude en fait Un bol pour faire genre Et, en face de lui, les Allemands eux, ont des omelettes bien généreuses On est un peu estomaqué par ses mots en apparence anodins Par leur portée Leur symbolique aussi Mais Léon n’a pas de colère Il fait le constat Sans être naïf Il est lucide sur ce qu’est la guerre aussi Comme bien d’autre qu’on a rencontré Qu’on a raconté"     Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa       Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »   Équipe municipale, coordinatrice du projet Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté   Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou  et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom   __ Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec Graphisme

    23min
  6. Face à l'Aber Wrac'h

    EPISÓDIO 6

    Face à l'Aber Wrac'h

    « Et on a été sauvé ! Ça a été formidable. Mais on a eu la trouille quand même » Quand la guerre s’est terminée, Albertine Talec avait 10 ans. À Perroz où elle a grandi, avec la mer et face à l’Aber Wrac’h, elle raconte ses souvenirs pour ce sixième témoignage de ‘Nos chemins de Liberté’. De l’expérience de la guerre à celle du jumelage avec la ville d’Edingen-Neckarhausen, bien des années plus tard. Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande. Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien.  Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié. Citation   « Albertine habite dans la côte de Perros À côté de la maison de mes parents C’est une figure locale Avant son entretien, je ne l’avais jamais croisé  Etrange… Le jour de l’enregistrement, on y est allé à 4 Géraldine, Christine, Cannelle et moi Derrière la grille Quand on est entré dans le jardin On avait le sentiment d’être ailleurs Et l’arrivée d’Albertine a renforcé les couleurs du jardin Albertine c’est un peu la Brigitte Bardot du coin  Chez elle tout est fleuri Son jardin, sa maison et son verbe Dès le départ on s’est dit qu’on allait pas s’ennuyer Avant même que les micros ne soient branchés Albertine se racontait On a vite compris que ça ne servirait à rien de lui dire d’attendre Fallait qu’on se dépêche pour ne pas en perdre une miette Albertine adore parler Elle a le sens des mots  Des formules aussi Son débit et sa voix sont ceux d’une jeune femme Elle veut être entendue et attendue Albertine aime la vie  La joie, les fêtes et les rencontres Les voyages aussi On sent une énergie vitale Le goût de la vie De celle de la jeune fille qu’elle était durant l’occupation De sa culture du plaisir Malgré les évènements Alors la guerre elle l’a vu Pas a Perros Mais de l’autre côté Sur l’Aber Wrac’h   Comme on assiste à des scènes de spectacle Sous ses yeux d’enfants elle a vu et entendu la guerre Le spectacle s’ouvre et se referme Comme le rideau d’un théâtre   Albertine elle en a des souvenirs Elle les délivre à une vitesse incroyable Sans crier gare Passe d’une période à l’autre  Faut s’accrocher Parfois les dates se mélangent Les histoires aussi À la fin, on est un peu épuisé Mais Christine est aux anges Albertine lui rappelle des souvenirs de famille Elle est aussi admirative de son caractère Celui des femmes de la côte On dit que le vent y est pour quelque chose... Mais la vie sans hommes car les goémoniers sont aux îles y est aussi pour quelque chose Tel un puzzle Il nous faudra du temps Pour ordonner ses souvenirs Pour faire de son récit une vie bien iodée Un récit plein de sel…" Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa       Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »   Équipe municipale, coordinatrice du projet Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté   Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier pour les entretiens en langue bretonne : Ya

    19min
  7. J'ai vu un homme pleurer

    EPISÓDIO 7

    J'ai vu un homme pleurer

    « On s’est dit, et bien, tous les allemands ne sont pas méchants. On s’est dit ça » Pour ce septième témoignage de ‘Nos chemins de Liberté’, Pierre Le Ven partage avec détails les souvenirs de son enfance passée à Kerazan. À travers eux, on discerne son attention au monde, à ce qui s'est passé pendant la guerre et à ceux qui s'en sont allés. Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande. Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien.  Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié. Citation   « Pierre il a un sacré portefeuille Bien épais Ce ne sont pas des liasses Ou alors des billets d’où D’ici et d’ailleurs aussi Car dedans il transporte des photos  Par dizaines De tous les Le Ven  De toutes les générations et périodes du clan  De Kerazan, de Carentec, des îles, de Lilia mais pas du Bourg Faut que ce soit tout proche de la mer et des marées Alors, quand il commence à parler le Pierrot, faut s’accrocher  Pas se perdre Y’a tellement de branches dans la famille  qu’on a le tournis des dates et des lieux Faut surtout pas le couper  Il risquerait de se bloquer Mais une fois qu’il a déposé leur noms et histoires, faut toujours respecter les ancêtres et les origines, alors Pierrot, avec son regard plein de malice, commence son histoire Celle des goémoniers de Kerazan et de l’ile d’Erc'h Et là il nous embarque Pierrot c’est un peu comme le Petit Nicolas Les histoires racontées sont imagées Ce sont celles des enfants de Lilia qui, lorsque la guerre est finie,  continuent de se faire la guerre Les anecdotes sont si inspirantes  que la guerre est au bout de nos yeux  On la voit, on la sent et on la respecte Dans son regard d’enfant  nos vies d’adultes s’éclairent autrement Les enfants aussi savent raconter les guerres Les enfants aussi savent parler aux adultes Pierrot enseigne sans nous faire saigner Pierrot a vu un homme pleurer Pierrot sait nous faire pleurer  De rires et d’émotions  Pierrot aurait rêvé de voguer sur les mers De naviguer sur les océans La vie en a décidé autrement Il a dû opter pour chauffeur de car Une autre manière de voyager On aurait aimé, comme bien d’autres, être transporté dans son car Riou Pour écouter des histoires Pour rigoler avec ses anecdotes Pour vivre ensemble Le temps d’un voyage" Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa       Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »   Équipe municipale, coordinatrice du projet Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté   Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou  et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom   __ Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec Graphisme : Stéphanie Plateau Musique : Alexandre Varlet Coordination, communication : Géraldine Genin

    40min
  8. J'ai toujours ça dans la tête

    EPISÓDIO 8

    J'ai toujours ça dans la tête

    Marie-Thérèse Cariou a grandi avec une peur tenace des Allemands, héritée de ses parents. Bien après la guerre, ses enfants feront l’expérience du jumelage de la commune avec Edingen-Neckarhausen. Pour ce huitième épisode de ‘Nos chemins de liberté’, elle raconte, avec sa fille Odile, le cheminement de sa famille. Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande. Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien.  Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié. Citation   « Quand on rentre dans sa salle à manger Là où Marie-Thérèse nous a installé C’est son regard qui retient l’attention Il est lumineux D’un bleu buriné par le temps Délavé par les pluies d’ici Marie-Thérèse est maintenant dans une grande maison  Entre le Bourg et Saint-Michel Avant, avec ses parents, elle habitait une ferme À côté de Lesmel Là-bas, au quartier elle en a vu des choses Faut dire qu’elle dominait l’Aber Wrach Alors au loin elle a vu Brest La nuit surtout  Le feu, les éclairs Et pour un enfant, ces souvenirs sont indélébiles Quand elle parle de ses souvenirs de guerre On sent les émotions Comme si la guerre avait eu lieu hier Le jour de la photo Avec sa file Odile Elles ont voulu revenir à la ferme d'antan Quand elles prennent la pause Les corps marquent un temps d’arrêt Et les regards en disent long Quand elle regarde vers l’horizon On ressent l’angoisse de Marie-Thérèse Et Odile est aussi embarquée dans les tourments de sa maman Le ciel est comme une menace Elles voient et revoient Brest en feu Au loin On a le sentiment d’y être à nouveau Elles regardent en l'air Et si les avions revenaient… Et Marie-Thérèse a à nouveau peur Elle a toujours ça dans la tête Ça ne part pas Malgré les années" Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa       Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »   Équipe municipale, coordinatrice du projet Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté   Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou  et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom   __ Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec Graphisme : Stéphanie Plateau Musique : Alexandre Varlet Coordination, communication : Géraldine Genin

    28min

Sobre

Nos chemins de Liberté est une démarche de collecte de témoignages, portée par la Mairie de Plouguerneau et sa médiathèque 'Les trésors de Tolente', auprès de ses plus anciens habitants. Celles et ceux qui étaient enfants ou adolescents pendant l’Occupation allemande. Ils et Elles sont invités à raconter leurs souvenirs d’avant, pendant, après la guerre, jusqu’à la construction du jumelage franco-allemand avec la ville d’Edingen- Neckarhausen. Des souvenirs d’enfants, colorés par 8 décennies de vie. À travers cette série de podcasts, Nos chemins de Liberté présente leurs histoires et portraits, réalisés dans des lieux qui ont marqué cette période de leur existence où il a été question, après la guerre, de penser la relation avec les Allemands. Des lieux et des visages qui font découvrir la commune dans toute sa diversité de paysages, d’histoires et de réalités sociales et humaines.  2024 et 2025 marquent successivement les 80 ans de la libération de Plouguerneau puis de la fin de la seconde Guerre Mondiale. Dans cette actualité qui invite à un travail de mémoire, la commune s’engage ainsi pour révéler, partager et apprendre de cette histoire collective, grâce à ses plus anciens administrés. La série Nos chemins de Liberté : un nouvel épisode diffusé tous les samedis entre février et juin 2024

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