Collège de France - Sélection

Collège de France - Sélection

Une sélection des enseignements et conférences du Collège de France. Retrouvez l’ensemble des podcasts du Collège de France par professeur sur notre site internet.

  1. 12/12/2024

    Conférence - Jean Winand : La fin d'un cycle : quand Athanasius Kircher composait ses propres hiéroglyphes

    Jean-Luc Fournet Collège de France Culture écrite de l'antiquité tardive et papyrologie byzantine Année 2023-2025 Dimitte voces, accipe sensus ! Les hiéroglyphes à la Renaissance ou l'utopie d'une langue et d'une écriture universelles Conférence - Jean Winand : La fin d'un cycle : quand Athanasius Kircher composait ses propres hiéroglyphes Jean Winand Professeur ordinaire, Département des sciences de l'Antiquité, égyptologie, mondes anciens, université de Liège Jean Winand est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Luc Fournet. https://www.college-de-france.fr/fr/personne/jean-winand Résumé L'œuvre abondante du père Athanasius Kircher (1602-1680) marque un tournant, plus qu'une rupture avec l'esprit et les pratiques de la Renaissance. Le célèbre jésuite est connu – entre autres choses – pour ses nombreux ouvrages dans lesquels il tenta d'accommoder les inscriptions hiéroglyphiques à la foi chrétienne en vertu d'un présupposé théologique (prisca theologia). D'un point de vue méthodologique, Kircher resta en grande partie un homme de la Renaissance. Loin de renier l'approche symbolique des humanistes, il l'amplifia en élargissant son encyclopédie à toute forme de savoir (alchimie, magie, sciences) et tous types de sources (notamment arabes et hébraïques, mais aussi en lien avec l'Extrême-Orient). Il se distingua toutefois des pratiques de ses prédécesseurs en travaillant sur un corpus de textes authentiques (ou supposés tels). La dernière des trente dédicaces – une inscription hiéroglyphique de son cru disposée sur un obélisque – qu'il offrit à l'empereur du Saint-Empire en ouverture de l'Oedipus Aegyptiacus servira de point de repère pour cette dernière leçon. Cette composition personnelle marque à la fois une continuité avec l'esprit de la Renaissance en montrant la capacité des modernes à rédiger de nouveaux textes hiéroglyphiques, mais aussi une rupture dans la mesure où Kircher abandonna le répertoire des signes en vogue à la Renaissance pour se tourner vers des signes attestés sur les monuments égyptiens, conférant par là même un verni d'authenticité à sa composition.

    1 h 8 min
  2. 12/12/2024

    Grand événement - Prix du Collège de France 2024 - Fanny Brun : Mesurer les glaciers

    Grand événement - Prix du Collège de France 2024 - Fanny Brun : Mesurer les glaciers Entretien de Fanny Brun, glaciologue, lauréate du prix du Collège de France 2024, avec Natacha Triou, productrice de l'émission La science, CQFD sur France Culture. Scientifique de 33 ans, spécialiste des glaciers himalayens et alpins, Fanny Brun est chargée de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) au sein de l'Institut des géosciences de l'environnement. Elle développe une approche originale de la glaciologie, basée sur les observations multi-échelles utilisant l'imagerie satellitaire, confrontée avec l'observation in situ grâce à des campagnes de mesures. Fanny Brun expliquera à cette occasion le sens et la portée de son travail scientifique, qui consiste à documenter l'évolution des glaciers et à comprendre les mécanismes de leur évolution. Les glaciers sont devenus les marqueurs les plus spectaculaires des changements climatiques alors qu'on annonce la disparition de la moitié d'entre eux d'ici la fin du siècle. En 2024, le prix du Collège de France pour les jeunes chercheuses et les jeunes chercheurs a été décerné à Fanny Brun pour récompenser l'excellence de son parcours et le caractère novateur de ses contributions à la recherche publique. Lire aussi l'actualité "À l'écoute des glaciers" : https://www.college-de-france.fr/actualites/ecoute-des-glaciers

    55 min
  3. 05/12/2024

    Conférence - Jean Winand : Lambert Lombard et le monument de Hubert Mielemans (église Sainte-Croix, Liège, ca. 1558-1560)

    Jean-Luc Fournet Collège de France Culture écrite de l'antiquité tardive et papyrologie byzantine Année 2023-2025 Dimitte voces, accipe sensus ! Les hiéroglyphes à la Renaissance ou l'utopie d'une langue et d'une écriture universelles Conférence - Jean Winand : Lambert Lombard et le monument de Hubert Mielemans (église Sainte-Croix, Liège, ca. 1558-1560) Jean Winand Professeur ordinaire, Département des sciences de l'Antiquité, égyptologie, mondes anciens, université de Liège Jean Winand est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Luc Fournet. https://www.college-de-france.fr/fr/personne/jean-winand Résumé Lorsqu'elles illustrent des éditions imprimées, les inscriptions néo-hiéroglyphiques sont généralement accompagnées d'une traduction. Que faire dès lors que la traduction fait défaut, ce qui est généralement le cas pour les inscriptions figurant sur des monuments ou des tableaux ? Le visiteur ou le spectateur se transforme en déchiffreur, essayant de trouver une solution aux énigmes posées par les inscriptions néo-hiéroglyphiques. Le monument funéraire d'Hubert Mielemans (église Sainte-Croix, Liège, ca. 1558-1560) représente un cas d'école avec ses deux colonnes d'inscriptions. Même si manque toujours un témoignage direct, l'implication de l'artiste liégeois Lambert Lombard (1505-1566) fait peu de doutes. Ce dernier, qui était parti se perfectionner en Italie pendant près d'une année et demie, parsema généreusement ses œuvres de néo-hiéroglyphes. L'étude de ces dernières est l'occasion de réexaminer la question de la frontière entre les inscriptions néo-hiéroglyphiques (transposables dans une langue naturelle) et les « inscriptions » à but décoratif ou indexicales d'une certaine image de l'Égypte (sans possibilité de transposition). En l'absence du brouillon préparatoire qui dut nécessairement exister, le déchiffrement qu'on peut proposer des inscriptions du tombeau de Hubert Mielemans restera toujours un essai. L'interprétation suggérée ici s'appuie sur les sources disponibles à l'époque de la composition et suit les principes de rédaction attestés par ailleurs.

    1 h 4 min
  4. 29/11/2024

    Conférence - Síofra O'Leary - Quel avenir pour la Cour européenne des droits de l'homme ?

    Samantha Besson Droit international des institutions Collège de France Année 2024-2025 Conférence - Síofra O'Leary - Quel avenir pour la Cour européenne des droits de l'homme ? Síofra O'Leary Ancienne présidente de la Cour européenne des droits de l'homme Résumé Le thème de mon intervention – Quel avenir pour la Cour européenne des droits de l'homme ? – a pour but d'inspirer la réflexion en ces temps troublés en Europe, marqués par la guerre qui fait rage en Ukraine, le recul de l'État de droit, l'érosion démocratique et la polarisation sociétale rampante dans nos sociétés. Mon intervention consistera, d'une part, à mettre en lumière les principaux développements que la Convention a connus dans le passé, en retraçant la manière dont la jurisprudence de la Cour a contribué à la protection de l'ordre public européen (I) et, d'autre part, à expliquer les défis du présent, en particulier le nombre élevé et croissant d'affaires pendantes, le caractère systémique ou répétitif d'un grand nombre de violations de la Convention et l'élargissement du contentieux auquel la Cour est confrontée, ainsi que les problématiques liées aux conflits qui ont lieu actuellement à l'intérieur de l'espace juridique de la Convention (II). Enfin, je tenterai d'offrir quelques éléments importants de réflexion ou de vision pour l'avenir (III). Si le but du Conseil de l'Europe et du système conventionnel est d'« instaurer un ordre public communautaire des libres démocraties d'Europe afin de sauvegarder leur patrimoine commun de traditions politiques, d'idéaux, de liberté et de prééminence du droit » (voir Autriche c. Italie, 1961), il convient de se demander si, aujourd'hui, nous permettons au système conventionnel et à la Cour de Strasbourg d'exercer la fonction essentielle qui est la sienne au sein de l'Europe. Alors que la question de l'avenir de la Cour de Strasbourg a suscité de nombreux débats institutionnels et académiques dans le passé, il me serait difficile de dresser en une seule intervention le bilan des différentes propositions et prédictions, et je ne tenterai pas de le faire. Mon intention sera simplement de m'appuyer sur une vue d'ensemble des succès et des défis du passé et du présent afin d'inviter l'auditoire à une réflexion plus profonde et plus authentique sur la voie à suivre pour le système de la Convention et pour la Cour, une voie adaptée aux besoins de nos démocraties. Je ne chercherai pas à remettre en question les diverses réformes introduites avant et pendant le Processus d'Interlaken, ni, surtout, le droit de recours individuel qui constitue la pierre angulaire du système de la Convention. Cependant, je marcherai sur les traces de certains de mes prédécesseurs à la présidence de la Cour, y compris le président Costa, en appelant à une réflexion sur le rôle futur de la Cour européenne des droits de l'homme qui aille au-delà de simples questions concernant les solutions pragmatiques à des problèmes conjoncturels (parfois relevant du « rafistolage »), les ajustements des formations judiciaires, la gestion des affaires et de la procédure, et ainsi de suite. Síofra O'Leary Síofra O'Leary est la juge de la Cour européenne des droits de l'homme élue au titre de l'Irlande (2015–2024). Elle est la 17e présidente de la Cour depuis le 1er novembre 2022, après en avoir été vice-présidente et présidente de la cinquième section. Avant de rejoindre la Cour européenne des droits de l'homme, la juge O'Leary avait travaillé pendant près de deux décennies à la Cour de justice de l'Union européenne dans des fonctions judiciaires et administratives. Parallèlement à son travail au sein des deux cours européennes, la juge O'Leary est Visiting Professor au Collège d'Europe de Bruges où elle a enseigné des cours de master sur le droit de l'UE et l'individu, ainsi que sur le droit social et la politique sociale de l'UE, et où elle participe à un atelier judiciaire annuel. Elle a siégé au conseil de rédaction de la Common Market Law Review et elle est désormais membre de son conseil consultatif ainsi que du conseil d'administration du Irish Centre for European Law. Elle est également membre de la Society of Legal Scholars et du conseil de rédaction de plusieurs périodiques nationaux et européens. En 2016, elle a été élue Honorary Bencher de l'Honorable Society of King's Inns. Diplômée de l'University College Dublin (BCL) et titulaire d'un doctorat de l'Institut universitaire européen, la juge O'Leary était auparavant directrice adjointe du Centre of European Legal Studies de l'université de Cambridge, membre de l'Emmanuel College, Visiting Fellow à la faculté de droit de l'University College Dublin, chercheur postdoctoral à l'université de Cadix (Espagne) et Research Associate à l'Institute for Public Policy Research de Londres. La juge O'Leary est l'auteur de deux ouvrages intitulés The Evolving Concept of Community Citizenship (Kluwer, 1996) et Employment Law at the European Court of Justice (Hart Publishing, 2001) et elle a publié de nombreux articles dans des revues universitaires et des monographies juridiques sur la protection des droits fondamentaux en droit de l'UE et dans le cadre de la CEDH, sur le droit du travail de l'UE, sur la libre circulation des personnes et des services ainsi que sur la citoyenneté de l'union européenne en général.

    1 h 6 min
  5. 28/11/2024

    Conférence - Jean Winand : Festina lente : une lecture hiéroglyphique du monde

    Jean-Luc Fournet Collège de France Culture écrite de l'antiquité tardive et papyrologie byzantine Année 2023-2025 Dimitte voces, accipe sensus ! Les hiéroglyphes à la Renaissance ou l'utopie d'une langue et d'une écriture universelles Conférence - Jean Winand : Festina lente : une lecture hiéroglyphique du monde Jean Winand Professeur ordinaire, Département des sciences de l'Antiquité, égyptologie, mondes anciens, université de Liège Jean Winand est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Luc Fournet. https://www.college-de-france.fr/fr/personne/jean-winand Résumé Le célèbre motif de l'ancre au dauphin est attesté depuis l'époque impériale romaine, comme en atteste le monnayage de Titus. Repris par les artistes et les humanistes de la Renaissance, son sens se développe et se transforme. La devise se laissera décliner iconographiquement de plusieurs manières sur des supports variés : outre l'ancre et le dauphin qui en constituent l'expression la plus populaire, on trouve l'ancre et le rémure, mais aussi le crabe et le papillon, qui illustrent la devise originale d'Auguste sur une série d'émissions monétaires. La composition incarne une autre face des hiéroglyphes renaissants : les iconogrammes, c'est-à-dire des compositions complexes devant être lues symboliquement et susceptibles d'être glosées linguistiquement, sans pour autant suivre les règles d'écriture propres aux néo-hiéroglyphes. Ce mode d'expression connaîtra un grand succès à la Renaissance, favorisant l'éclosion de genres nouveaux, comme les emblèmes et les imprese. Sans le savoir, les iconogrammes de la Renaissance renouaient avec une pratique amplement attestée en Égypte ancienne.

    1 h 24 min
4,4
sur 5
169 notes

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