La Balade Virtuelle Fabbula

Pierre Zandrowicz est bien connu du monde de la VR. En 2015 il réalisait I, Philip, dans lequel on devenait une version robotisée de l'écrivain Philip K Dick, et dont le thème et la forme ont marqué les débuts de la VR. Fort de son succès, Pierre entame une carrière de producteur et de réalisateur au sein d'une nouvelle société, Atlas V. Pour cet épisode, nous avons enregistré en deux temps. Une première fois en Juin, à Paris au Jardin des Plantes, pour parler de l'évolution de son travail et notamment de ses deux projets en cours, Miroirs et 38 minutes. Une deuxième fois à Venise, à l'occasion de la sortie de son très beau film Ex Anima, une ode envoûtante et sensible au monde des chevaux, réalisée avec Bartabas.

Le Centre Phi de Montréal est probablement le centre d'art qui a le plus investi sur la VR et l'immersif. Depuis 5 ans se succèdent expositions et installations dans ce lieu dédié à l'art et aux technologies. Ce qui le distingue je trouve, c'est une programmation très affutée et un soin très particulier porté à l'accueil des visiteurs. À Venise, le Centre Phi présente, durant toute la biennale d'art, une exposition de réalité virtuelle. Dans un palazzo, au bord du grand canal, sont présentés notamment le travail des figures bien connues de l'art contemporain que sont Marina Abramović et Olafur Eliasson. C'est dans cet endroit chargé d'histoire, que je retrouve Myriam Achard qui dirige les activités du centre Phi avec la fondatrice et collectionneuse Phoebe Greenberg.

Retour sur l'île VR avec un duo de rockstars. Martin Allais et Nico Casavecchia sont les auteurs et réalisateurs de BattleScar, un film d'animation qui n'en finit pas de collectionner les récompenses sur le circuit des festivals. Je suis leur projet depuis plusieurs années et ces deux-là apportent une sacrée fraîcheur au paysage de la VR. Déjà l'histoire est particulièrement cool : deux nanas dans le New York des années 70 qui se rencontrent au poste de police et décident de monter un groupe de punk. Le genre d'histoire qui se prête à une exploration nostalgique de la musique et de l'effervescence créative de l'époque, en compagnie des Stooges, des Ramones et de Siouxsie, dans le mythique club du CBGB. Et puis leur film d'animation regorge de trouvailles stylistiques menées à un rythme d'enfer, qui en font une des expériences feu d'artifice, parmi ce que la VR a produit de mieux jusqu'ici.

On continue notre balade à Venise avec Katayoun Dibamehr, productrice et programmatrice du Festival du Nouveau Cinéma qui a lieu à la mi-octobre à Montréal. À ce titre elle s'intéresse fortement aux nouvelles formes de cinéma et notamment à l'expérimentation en Réalité Virtuelle. Ensemble nous avons parcouru les superbes allées des Giardini, ces jardins qui sont un des lieux principaux de la Biennale d'Art Contemporain de Venise. Une balade idéale pour aller au-delà du cinéma traditionnel et dessiner ensemble un large panorama de la VR, en compagnie de chorégraphes, de vidéastes et d'artistes d'art contemporain.

Dans ce quatrième épisode de la Balade Virtuelle à Venise, je partage avec vous une des révélations de cette édition, Da Linha ou The Line en anglais. L’œuvre interactive est signée par le studio brésilien Arvore et gagnera cette année le prix de la meilleure expérience en VR. Récit d’une formidable immersion avec son producteur Edouard de Montmort.

Le réalisateur Qui Yang et le producteur Hou Hsiao-hsien présentent O, 5X1 project. Des pas résonnent au loin et un homme épuisé en costume entre. L’homme parle au téléphone. Nous ne comprenons pas la langue de cet homme mais nous ressentons sa tristesse. Qui est-il ? D'où vient-il ? Quelles sont ses intentions ? Olivier de Sagazan raconte son rôle de performeur.