METACLASSIQUE

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Aborder la musique classique sous des formes radiophoniques variées, avec des musiciens, mais aussi des chercheurs, des étudiants, des poètes, des anonymes...

  1. 16 AVR.

    Metaclassique #324 – Dénuder

    Dans les débats sur les productions d’opéra, la question de savoir s’il était vraiment indispensable que la soprano soit toute nue ressemble au point de Godwin, le point de bascule irréversible du débat dans le non-débat. Voilà comment, dans les dix commandements de la mise en scène moderniste dénoncée par Jean Goury dans le livre C’est l’opéra qu’on assassine !, l’auteur place en cinquième : « Le nu, tu montreras. » Si la nudité sur scène devait être un gage de modernité aux yeux de ceux qui préfèrent le respect d’une tradition qu’ils semblent vouloir plus immobilisée qu’elle n’a jamais été, elle risque de ne jamais se trouver sérieusement instruite du point de vue des interprètes. Alors qu’il suffit d’ouvrir la discussion avec les artistes pour comprendre que la nudité sur scène ne peut pas rester une question isolée. Elle fait partie de ces options de mise en scène qui peuvent en effet donner lieu à négociation, à mise en difficulté et, de surcroît, à plus ou moins de justesse dramaturgique. Au point de retomber sur la question de savoir si la mise en scène sert l’ouvrage ou le dessert. Il faut donc élargir la question pour en arriver à se demander si les efforts physiques, les acrobaties, les situations gênantes viennent compliquer la performance vocale ou, au contraire, lui donner une sorte de stimulation. Metaclassique est parti enquêter à l’Opéra Bastille à Paris, au cours des répétitions du Falstaff de Verdi à la rencontre de la mezzo Marie-André Bouchard-Lesieur, du chef de chant Tanguy de Williencourt, de la contralto Marie-Nicole Lemieux pour, dans la deuxième partie de l’émission, interroger le ténor Cyrille Dubois qui, régulièrement, trouve un vrai plaisir à égratigner les mises en scène dites tapes à l’œil sur les réseaux sociaux. Une émission préparée et réalisée par David Christoffel.

    1 h
  2. 1 AVR.

    Metaclassique #322 – Evider

    Quand Michel Foucault dit que « Le discours manifeste ne serait en fin de compte que la présence répressive de ce qu’il ne dit pas », entendait-il offrir un horizon d’écoute politique pour le 4’33’’ de John Cage ? Quand Ludwig Wittgenstein disait, à propos de ce dont on ne peut parler, qu’il faut garder le silence, programmait-il 4’33’’ à devenir une application de sa philosophie ? Depuis que John Cage a offert 4’33’’ de silence au public du récital du pianiste David Tudor le 29 août 1952, le silence a trouvé une sorte d’étalon, pour autant qu’aucun discours n’est sensé pouvoir en épuiser le sens, tant le silence serait inépuisable en signification. Aussi, pour recharger la réalité de son statut d’œuvre musical, le chanteur Pierre Girod s’est demandé quelle en était la meilleure version. Ou, pour être plus précis, il s’est dit que ce serait quand même bien qu’un Metaclassique soit consacré à comparer des versions pour chercher laquelle est la plus proche de la partition. C’est donc ce que nous allons faire aujourd’hui. Installés au conservatoire de Colomiers près de Toulouse, nous avons réunis Martin Feuillerac, Jésus Aguila, Catherine Schönestille et Pierre Girod pour comparer des versions enregistrées de 4’33’’. Une émission qui se terminera par un entretien synthétique avec Ange Ailli, spécialiste de musicologie étendue. Une émission imaginée et fabriquée par David Christoffel.

    1 h
  3. 26 MARS

    Metaclassique #321b – Confronter

    En janvier 1984, l’Ensemble Intercontemporain créé par Pierre Boulez quelques années plus tôt, fait l’évènement en interprétant l’œuvre d’une rockstar, Frank Zappa. La presse est sceptique, du moins un critique de Libération, Philippe Olivier n’y voit jamais qu’un exercice de style. Il écrit « un zeste de Stravinsky, de Berg et de Varèse liés par une sauce néoclassique. Il n’y a pas là de quoi effaroucher le mélomane moyen. » Le journaliste va jusqu’à demander à Pierre Boulez si l’EIC qui joue Zappa, ce n’est pas pour lui un gadget. Boulez dit que pas du tout. Les œuvres de Zappa sont intégrées à un programme et il les prend très au sérieux. Et alors que Philippe Olivier demande au chef d’en définir les qualités, il répond « Tant qu’elles n’auront pas été jouées au concert du 9 janvier, je ne peux pas dévoiler leurs qualités. La surprise de l’audition ne doit pas être définie par anticipation. » À lire cette phrase, le critique et musicologue Christian Merlin considère que Boulez botte en touche en même temps que, dans la monographie de presque 700 pages que le critique musicologue consacre à Boulez aux Editions Fayard, un seul paragraphe est consacré à la collaboration entre Boulez et Zappa, qui botte en touche à son tour en résumant l’épisode par ces deux phrases échangées avec le journaliste de Libé. Bref, la collaboration entre Zappa et Boulez n’a pas été le choc des cultures qu’elle semblait annoncer et il semble y avoir à y revenir pour savoir qu’est-ce qui la motivait et quel fantasme a-t-elle réveillé et pour lequel des deux musiciens a-t-elle été si déterminante ou si leurs intérêts respectifs étaient à ce point asymétriques ? Pour cela, nous sommes installés à la Médiathèque Musicale de Paris pour recevoir le chef d’orchestre Daniel Kawka, qui a lui-même dirigé Zappa pour orchestre, et puis le compositeur zapophille Jonathan Pontier, pour qui Zappa n’est rien de moins qu’un musicien des plus inspirants. Une émission pensée et animée par David Christoffel.

    1 h
  4. 26 MARS

    Metaclassique #321a – Répondre

    S’il fallait dire à quel point Boulez est une figure incontournable, on pourrait toujours dire qu’il a créé et animé le Domaine musical dans les années 1950 et 1960, fonder l’IRCAM et L’ensemble Intercontemporain dans les années 1970, dirigé le Ring de Wagner à Bayreuth dans la mise en scène de Patrice Chéreau en 1976, collecté des dizaines de Grammy Awards pour ses collaborations avec le Symphonique de Chicago ou le Philharmonique de New York, et qu’il a d’abord développé une œuvre musicale radicale en dialogue régulier avec des figures telles que Karlheinz Stockhausen, Bruno Maderna ou Luciano Berio. C’est-à-dire que, vu de haut et de loin, on ne peut que reconnaître que Pierre Boulez a changé la vie musicale française et défendu une ligne sans concession, avec une constance sans égale. Mais dans Metaclassique, on ne regarde jamais les choses seulement de haut, on cherche à mettre le haut en rapport avec le dessous et les à-côtés. Et pour ce numéro, nous allons prendre le temps de viser comment pour mener une vie aussi immense, Pierre Boulez s’adressait à ses complices à l’occasion du centenaire de sa naissance, les éditions de la Philharmonie de Paris font paraître le catalogue des œuvres de Boulez sous la direction d’Alain Galliari, en coédition avec Contrechamps, la correspondance que Boulez a entretenue avec Pierre Souvtchinsky, dont nous parlerons avec Gabriella Elgarrista. Et les éditions Contrechamps, font également paraître les correspondances entretenues sur plus de cinquante ans entre Pierre Boulez et Henri Pousseur. Une correspondance qui a été réunie par Pascal Decroupet. Autant de chantiers éditoriaux qui nous offrent une sorte d’observatoire tactique pour fouiller la dynamique créative et diplomatique de Boulez. Une émission enregistrée en public, dans le salon Marguerite Long de la bibliothèque La Grange Fleuret. Une émission pensée et animée par David Christoffel.

    1 h
  5. 12 MARS

    Metaclassique #319 – (Dé)coudre

    Certaines avant-gardes poétiques ont exacerbé la musicalité du langage en voulant détruire tout ce qu’il avait de sémantique et triturer musicalement les mots pour mieux en découdre avec tout ce qui pouvait rester de signification à même telle ou telle lettre. Il reste qu’on ne saurait faire apparaître les coutures d’un langage sans s’engager dans un jeu de reprises et de contre-couture. C’est comme ça qu’un compositeur comme Frédéric Acquaviva n’en finit d’en découdre avec ce qu’on veut bien appeler une œuvre musicale au moment même où il ne cesse de coudre des manières très particulières alors que très évidentes de faire musique à vouloir l’épanouir à chaque situation, jusqu’à inventer la job music, la laugh music, la kiss music, la herpes music… Tout ce qui fait couture dans la vie peut donc faire de la musique de Frédéric Acquaviva. Ce qui explique en partie pourquoi une grande partie de ses productions sont éditées par un éditeur de poésie, Al Dante. Pour cet épisode « Coudre » de Metaclassique, nous allons donc à la rencontre de la musique de Frédéric Acquaviva et du compositeur lui-même, tout en commençant par nous entretenir avec Yoann Sarrat qui est l’auteur, chez Al Dante, d’une monographie : Phonosophie et corporalité compositionnelle, au sujet de L’art sonore de Frédéric Acquaviva dont nous entendons un premier extrait de l’œuvre Comma. Une émission construite et tissée par David Christoffel.

    1 h
5
sur 5
9 notes

À propos

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