Le Clan Dubois QUB radio

Des petits délits dans les années 50 à la formation du gang qui sera surnommé «le clan Dubois», on découvre les 9 frères de la famille Dubois qui vivent dans le quartier très pauvre de St-Henri. Ils travaillent un peu, volent et commencent à s’imposer par la force avant de devenir «les rois de St-Henri». Le journaliste Félix Séguin, qui est passionné par le parcours de ce groupe criminel, et le journaliste Jean-Pierre Charbonneau, spécialiste du crime organisé, ainsi qu’une habitante de St-Henri qui les a connus, nous parlent des débuts du clan et de ses méthodes de racket, extorsion et prêt usuraire, autrement appelé «shylock».

Rapidement, le clan Dubois étend son territoire dans l’ouest de Montréal et prend le contrôle de bars et clubs où ils installent leurs activités criminelles. Les Dubois tentent de contrôler leur image en soudoyant un journaliste qui le paiera cher. Jouant les gros bras lors de certaines élections, les Dubois diversifient leurs activités en se livrant très activement au trafic de drogue. C’est la seconde phase de l’ascension des Dubois mais c’est aussi la plus risquée. Pour se protéger, les Dubois s’entourent de plusieurs tueurs à gage, dont le plus dangereux de tous, Donald Lavoie. On vous présente des extraits assez rares et impressionnants de Donald Lavoie qui raconte ses meurtres pour le compte de Claude Dubois. Mais l’expansion rapide du clan ne passe pas inaperçue dans le milieu criminel et une guerre se prépare… Avec une autre famille de criminels irlandais, les McSween.

Le meurtre d’un prêteur sur gage, Réal Lépine déclenche une véritable guerre entre les hommes du Clan Dubois et ceux de la famille irlandaise des McSween. Les meurtres violents et les attaques brutales se succèdent durant des mois. Les journalistes André Cédilot et Jean-Pierre Charbonneau racontent combien la période des années 70 est violente et l’expert en criminologie Jean Claude Bernheim dresse le portrait d’une époque brutale autant du côté des voyous que des policiers. Cette guerre entre les deux clans rivaux va s’étirer pendant près de 4 ans, faisant des dizaines de morts et va culminer avec une véritable tuerie que la presse ne tardera pas à nommer «le massacre de la Saint-Valentin». Cette attaque sanglante, à laquelle a participé le tueur à gage Donald Lavoie, marque la victoire du clan Dubois sur la famille McSween qui est en partie décimée. Les Dubois pensent alors pouvoir continuer leur expansion dans Montréal… Mais pendant que les criminels étaient occupés à s’entretuer, le gouvernement a mis en place une commission d’enquête sur le crime organisé, la CECO. Cette commission ne va pas tarder à s’intéresser aux activités du clan Dubois qui eux, ne se doutent de rien, et s’attaquent à un lieu mythique du vieux Montréal, l’hôtel Iroquois.

Le milieu des années 70 marque la montée en puissance de nouvelles drogues comme la cocaïne et de nouveaux marchés vers des clients aisés se sont créés dans les clubs à la mode. Le Clan Dubois prend rapidement le contrôle du Plexi, la boîte de nuit qui se trouvait au sein de l’hôtel Iroquois, puis de l’hôtel au complet. Mais ils ignorent que des policiers qui travaillent pour la commission d’enquête sur le crime organisé (la CECO) les surveillent de près et documentent tous leurs faits et gestes. Dans le même temps, Jean-Guy Dubois et un complice parviennent à faire avorter un procès pour meurtre par un stratagème qui témoigne une fois de plus de leur ingéniosité et leur détermination. La CECO poursuit cependant ses enquêtes et devient très populaire en dévoilant un scandale de vente de viande avariée sous le contrôle du crime organisé. Bien qu’ils ne soient pas reliés à cette histoire, lorsque les membres du clan Dubois font enfin face à la commission, le vent a tourné et plusieurs témoins se décident à parler ce qui va placer le clan dans une situation très difficile. Mais le pire reste à venir, car un criminel repenti va se présenter à la barre de la CECO… Et il connaît très bien les méthodes du clan, dont il a été l’un des tueurs à gages. C’est Donald Lavoie.

La police crée des groupes d’enquêteurs spécialisés dans la lutte au crime organisé et la pression sur le clan pousse Claude Dubois à commettre une très grosse erreur en voulant faire assassiner son meilleur tueur à gage, Donald Lavoie. Lavoie échappe de peu à cet assassinat et décide de faire la guerre aux Dubois, mais il se fera arrêter avant. Il va finalement devenir délateur et entrainer avec lui une vague de témoignages contre les membres du clan. Ces délateurs, les premiers de l’histoire du crime au Québec, vont mettre à jour les secrets du Clan et vont conduire plusieurs des frères et beaucoup de leurs complices derrière les barreaux. L’offensive policière des années 80 décime en grande partie le clan Dubois. Mais l’histoire criminelle du Clan Dubois est-elle pour autant terminée ? Qu’en est-il de l’immense fortune amassée durant des années par cette organisation qui a dominé l’univers du racket, du prêt sur gage et de la drogue durant des décennies?

Les membres au cœur du clan Dubois se sont éloignés de Montréal et sont devenus très discrets au point que les journalistes qui ont suivi leurs parcours ont des avis différents sur ce qu’ils sont devenus. Une chose semble pourtant certaine : les activités du clan ont rapporté beaucoup d’argent à plusieurs membres importants de l’organisation et on a ensuite très peu entendu parler des frères, dont plusieurs sont décédés au fil des ans. Certains membres du gang, comme le tueur à gages Donald Lavoie se sont retirés du milieu criminel, ce dernier concluant lui-même que les crimes auxquels il a été mêlé étaient des morts inutiles… Avec le temps, le Clan Dubois est un peu devenu un mythe sur lequel sont racontées toutes sortes d’histoires et dont le parcours reste unique dans l’univers criminel québécois.