jennybalado Nous sortirons de nos cuisines

Au sein de la troupe, la vague de départs amorcée du temps de As-tu vu ? Les maisons s’emportent se poursuit, et les routes se séparent. Militer est un travail qui ne finit jamais : parfois, ça épuise.

En 2006, 30 ans après le discours du 8 mars 1976 qui clôt le premier épisode de Nous sortirons de nos cuisines, les Québécoises gagnent leur bataille pour la gratuité de l'avortement : dorénavant, les interruptions volontaires de grossesse sont couvertes par l'assurance-maladie. Libre et gratuit, enfin. Mais pour chaque éclaircie où elles réussissent à prendre ou à reprendre leurs droits, les femmes doivent traverser le déferlement du backlash.

Comme le dit Solange Collin, « on a réussi, mais on n’a pas fini ».

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Avec Solange Collin, Carole Fréchette et Véronique O’Leary

La première de As-tu vu ? Les maisons s’emportent ! a lieu 10 jours avant le premier référendum sur la souveraineté du Québec. Un vent de conservatisme souffle sur l’Occident : les politiques de privatisation profitent à ceux qui ont déjà tout, et on assiste au démantèlement progressif de l'État et du bien commun.

La première de As-tu vu ? Les maisons s’emportent ! a lieu 10 jours avant le premier référendum sur la souveraineté du Québec. Un vent de conservatisme souffle sur l’Occident : les politiques de privatisation profitent à ceux qui ont déjà tout, et on assiste au démantèlement progressif de l'État et du bien commun.

Carole Fréchette propose « Et si on faisait un spectacle? Mais cette fois, on devrait faire un spectacle qui parle de nous, femmes de 30 ans, militantes, féministes, de notre réalité. Dans Môman travaille pas, on parlait des ménagères, mais c’était pas nous. »

Dans la troupe comme dans la société, les femmes lesbiennes tentent de créer des espaces où elles seront enfin libres de nommer leurs réalités. La pièce aborde surtout la charge mentale, bien avant l’heure. Les comédiennes portent des sacs à dos qui ont la forme de leurs maisons : « Nous sommes sorties de nos maisons. Mais les maisons ne sont jamais sorties de nous. Alors maintenant, les maisons s’emportent! »

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Avec Solange Collin, Johanne Doré, et Carole Fréchette

Interprètes, extraits de As-tu vu ? Les maisons s’emportent ! : Marjolaine Beauchamp, Louise Bombardier, Vanessa Landry, Naïla Louidort, Mireille Métellus

L’ONU déclare 1975 l’Année internationale de la femme, ironiquement enfermée dans son singulier. C’est une époque charnière : de plus en plus de femmes divorcent ou font leur entrée sur le marché du travail. Or, une grossesse suffit pour justifier un congédiement, et les congés de maternité n’existeront pas avant 1979.

Les membres du Théâtre des Cuisines remontent sur scène avec leur deuxième pièce, Môman travaille pas, a trop d’ouvrage !. Cette fois, les ménagères font la grève.

- Yvette : Toutes ensemble, on arrête toute !
- Rita : Pi pour faire la grève, on peut pas garder nos enfants.
- Nicole : Ça fait qu’on les laisse à nos maris.
- Yvette : On va ben voir c’qui va arriver demain matin quand on sera pu là.

Première publication des Éditions du remue-ménage en 1976, elle sera rééditée en 2020 alors que les femmes portent sur leurs épaules le poids des confinements liés à la pandémie de COVID-19.

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Avec Solange Collin, Carole Fréchette et Véronique O’Leary

Interprètes, extraits de Môman travaille pas, a trop d’ouvrage : Marjolaine Beauchamp, Jelena Djukic, Vanessa Landry, Magali Saint-Vincent et Lesly Velasquez

Montréal, 1973.

La loi canadienne autorise désormais l’avortement. Mais les critères sont très restrictifs et les femmes dépendent du bon - ou plus souvent, du mauvais - vouloir des hommes siégeant sur les comités qui les permettent ou les refusent. Le Québec est la province où il est le plus difficile d’interrompre une grossesse non désirée, et les avortements clandestins sont fréquents : ils sont la principale cause d’hospitalisation des femmes.

Mais la société québécoise est en pleine ébullition, et la lutte pour l’avortement libre est gratuit est en marche tandis qu’une génération entière s’affranchit de l’emprise de l’Église catholique. C’est dans ce tumulte et cette fougue que la première troupe de théâtre féministe québécoise, le Théâtre des Cuisines, voit le jour.

Leur première pièce le clame haut et fort : désormais, Nous aurons les enfants que nous voulons.

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Avec Solange Collin, Carole Fréchette et Véronique O’Leary

Interprètes, extraits de Nous aurons les enfants que nous voulons : Marjolaine Beauchamp, Jelena Djukic, Vanessa Landry, Magali Saint-Vincent et Lesly Velasquez

finaliste catégorie fiction & expérimental, NUMIX 2022

Création de richesse/Labour of Love est une œuvre sonore adaptée librement du livre d'artiste du même nom d'Emmanuelle Jacques. Fruit d’une démarche relationnelle basée sur le vécu d’une quarantaine d’artistes, elle réunit des réflexions croisées sur l’art, le travail, l’économie et la maternité.

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une création sonore de Jenny Cartwright, David Cherniak et Emmanuelle Jacques, d'après une oeuvre originale d'Emmanuelle Jacques

avec les voix de Claudia Bernal, Marilou Craft, Vanessa Landry, Michelle Lacombe, Anick Martel, Elkahna Talbi, Janet Torge, Sonja Zlatanova

mix: Thierry Gauthier
visuel: Emmanuelle Jacques

prix international, catégorie expérience immersive et parcours sonore, NUMIX 2022.

Natalie Stake-Doucet est infirmière. En avril 2020, au plus fort de la première vague de la COVID-19 et d’une grave hémorragie de personnel, elle interrompt son doctorat pour prêter main-forte dans un centre d'hébergement de soins de longue durée.

Raconté à la manière d'un journal intime, ce documentaire sonore immersif témoigne de sa traversée de la tempête et des outrages.

avec Vanessa Landry
narration : Schelby Jean-Baptiste
scénarisation: Jenny Cartwright & David Cherniak
production: David Cherniak
conception sonore: Jenny Cartwright
conception sonore additionnelle & mix: Thierry Gauthier
visuel: Chloé Surprenant