Juste Une Chanson

VICTO

Une chanson ce n'est pas grand chose. Quatre à cinq minutes de musique. Quelques paroles. Une ritournelle. Mais c'est aussi des souvenirs : le moment où vous l'avez entendue pour la première fois, puis entendue de nouveau. Les personnes qui étaient avec vous. L'endroit ou le temps qu'il faisait. Toutes ces fois où vous l'avez reconnue. Les soirées où vous avez dansé dessus et les petits matins où vous l'avez fredonnée. Cette émission parle de ça. Pendant le temps qui nous plaira, nous (l'équipe de Juste Une Chanson) parlerons de chanson. Pas tout à fait n'importe comment. Il y aura un thème, des titres qui illustrent ce thème, des reprises et des analyses profondes et littéraires. C'est donc, Juste Une Chanson.

  1. OCT 15

    Juste en Bleu

    Aujourd’hui, cette émission parle d’une couleur, celle que tout le monde aime, celle qui apaise et qui repose, celle qui ne signale ni deuil ni danger, celle qui assure même le bonheur des mariages pour peu qu’elle soit associée à quelque chose de vieux (ici, ça pourrait être moi), de neuf (le plaisir toujours intact de se retrouver pour une nouvelle saison) et quelque chose d’emprunté (les micros de Victor ? la cuisine d’Hélène ?). Bref, aujourd’hui tout est bleu. Pourtant, le lien avec la chanson n’est pas forcément dans l’évidence du nombre de titres et de paroles qui nomment cette couleur. Il est aussi dans une lettre envoyée il y a 265 ans à Sophie Volland par Diderot qui lui écrit : “C'est une chose singulière que la conversation, surtout lorsque la compagnie est un peu nombreuse. Voyez les circuits que nous avons faits ; les rêves d’un malade en délire ne sont pas plus hétéroclites. Cependant, comme il n’y a rien de décousu ni dans la tête d’un homme qui rêve, ni dans celle d’un fou, tout se tient aussi dans la conversation ; mais il serait quelquefois bien difficile de retrouver les chaînons imperceptibles qui ont attiré tant d’idées disparates. Un homme jette un mot qu’il détache de ce qui a précédé et suivi dans sa tête ; un autre en fait autant, et puis attrape qui pourra. Une seule qualité physique peut conduire l’esprit qui s’en occupe à une infinité de choses diverses. Prenons une couleur, le jaune, par exemple : l’or est jaune, la soie est jaune, le souci est jaune, la bile est jaune, la paille est jaune ; à combien d’autres fils ce fil ne répond-il pas ? La folie, le rêve, le décousu de la conversation consistent à passer d’un objet à un autre par l’entremise d’une qualité commune.” Le jaune, le bleu, le rêve, le décousu de la conversation et le plaisir de n’écouter que… juste une chanson

    1h 6m
  2. MAY 29

    Juste un Adieu

    Il faut avant tout rassurer nos auditeurices : les adieux d’aujourd’hui sont le thème de notre émission, et non un message, un vœu ou une décision définitive. Comme dire adieu en chanson, comment les chansons prennent-elles à leur charge le dernier des au-revoir, les paroles de la séparation, ou, pour poser la question de façon plus juc-ienne : quelle chanson pour dire adieu ? Facile, il y a plus d’exemples et vertigineux, il y a trop de possibilités. Une solution : articuler ensembles, deux objets de la culture populaire qui résonnent si souvent, les chansons et les séries. Car franchement, qui n’a pas eu le cœur serré devant un épisode de sa série préférée, lorsqu’un personnage que l’on aime, qui porte tous nos espoirs, qui nous ressemble, s’en va et dit adieux, change de métier et de ville, change de vie ou meurt (ou alors, l’acteur qui l’incarne demande une trop grosse augmentation de son cachet pour la saison suivante et son personnage disparaît) ? C’est ainsi une reprise du Time after Time de Cindy Lauper par Tuck & Patti qui permet aux spectateurs de dire adieu aux personnages de Dawson (même si je préfère l’épisode avec la reprise de Fields of Gold). C’est l’inoubliable version au ukulele de What a wonderful world et la voix si douce d’Israel Kamakawiwo’ole, presque trop douce pour cacher nos sanglots lors de la mort du docteur Greene dans Urgence. Jusqu’au dernier adieu, le plus bouleversant de la fiction télé, celui de tous les membres de la famille Fischer, les uns après les autres, vieillissant et disparaissant dans les dernières minutes du dernier épisode de 6 feet under, pendant que Sia chante “Breathe Me” Des gens s’en vont pour toujours et quelqu’un chante, et ses paroles, cette mélodie, ces intonations ne seront finalement plus jamais, pour nous, Juste Une Chanson !

    1h 9m
  3. APR 17

    Juste un Enfer

    aujourd'hui, cette émission est désorientée : qu’est-ce que cette pièce ? un salon, avec des meubles de style second empire (ce n’est pas ce que je préfère) ? mais il n’y a pas de fenêtres ? Et qui êtes-vous ? Pourquoi sommes-nous ici tous les trois ? Inès : “Je vois. Pour qui jouez-vous la comédie ? Nous sommes entre nous.” Estelle : “Entre nous ?” Inès : “Nous sommes en enfer, ma petite, il n'y a jamais d'erreur et on ne damne jamais les gens pour rien.” Estelle : “Taisez-vous.” Inès : “En enfer ! Damnés ! Damnés !” Garcin, : “Est-ce que vous vous tairez ?” Inès : “Ha ! Attendez ! J'ai compris, je sais pourquoi ils nous ont mis ensemble.” Garcin : “Prenez garde à ce que vous allez dire.” Inès : “Vous allez voir comme c'est bête. Bête comme chou ! Il n'y a pas de torture physique, n'est-ce pas ? Et personne ne doit venir. Personne. Nous resterons jusqu'au bout seuls ensemble. C'est bien ça ? En somme, il y a quelqu'un qui manque ici : c'est le bourreau.” Estelle : “Qu'est-ce que vous voulez dire ?” Inès : “Le bourreau, c'est chacun de nous pour les deux autres.” Bon, n’abusons pas des bonnes choses, cette adaptation en théâtre amateur de Huis Clos doit suffire à faire comprendre à nos auditeurs ce qui se passe : JUC est en Enfer, enfin, JUC évoque l’Enfer en chanson. et donc évidemment s’ouvre sous les pieds de nos vaillants animateurices et de nos auditeurices des gouffres immenses : les paroles qui décrivent l’enfer (mais qui en serait alors revenu ?), des musiques démoniaques, des mélodies diaboliques, des ritournelles dont l’écoute serait un supplice diaboliques ou, au contraire, un moyen de survivre dans l’enfer moderne ? Bref, théologie et métaphysique, désert glacé, supplices dantesques et thermostat déréglé : tout cela en 3’ 50” trois couplets et deux refrains : le garçon d’étage de Jean Paul Sartre ne répondra pas à vos questions inquiètes mais nous, on veut bien vous rassurer : vous êtes dans… Juste Une Chanson !

    1h 4m
  4. JAN 29

    Juste Une Tendresse

    Aujourd'hui, cette émission voudrait savoir : ça va les Loulous ? Vous avez passé de bonnes fêtes ? Vous avez pu passer du temps avec ceux que vous aimez ? Vous voulez qu’on se prenne un peu dans les bras avant de commencer l’émission (Victor dirait : “vous voulez pas qu’on fasse un hug ?”) ? Attention à ne pas renverser le plateau avec les tasses de chocolat chaud et les biscuits à la cannelle. Attends Hélène, je réajuste ton plaid. Victor, tu veux un autre coussin ? Et les chats, ça va au coin du feu ? Oui, je sais, j’ai l’air un peu niais mais c’est parce que nous avons décidé de finir l’année en chansons et en tendresse. Et ces deux mots sont si souvent associés. Évidemment dans des chansons d’amour qui relient tendresse et sentiment, parfois pour les opposer ou pour faire de l’un le succédané de l’autre, mais pas seulement. En 1980, Elton John, star planétaire du glam rock, tombe tellement amoureux d’une chanson française qu’il la reprend à la télévision (chez MIchel Drucker) et cette chanson dit “J'veux qu'on s'aime / J'veux plus qu'on me blesse / J'veux d'la tendresse /J'veux du ciel bleu toujours toujours / J'veux des enfants plein ma maison / Des guitares des rires des chansons”. Car tout le monde en veux, de ce “Sentiment tendre d'amitié, d'affection, d'amour qui se manifeste par des paroles, des gestes doux et des attentions délicates.” Ca tombe bien, en ce début d’hiver gris et mou (même pas froid), c’est cela que l’on veut : des gestes doux, des attentions délicates, et finalement, juste une ou deux chansons.

    59 min
  5. JAN 6

    Juste un Cadeau

    Aujourd'hui, cette émission est un peu au bout du roul’, épuisée par un mois de charge mentale entièrement lestée du poids des choses à faire : les listes à collecter, les messages WahtsApp pour se partager les envies de chacun sans risquer le doublon, les enquêtes dignes de l’agence Duluc pour réussir son “père Noël secret” avec les collègues du travail, les trésors de patience pour entendre le désir caché derrière le serment de ne rien vouloir, vraiment, j’ai déjà tout, les suppléments dans les magazines, et puis des catalogues entiers, des listes, des listes de liste, les emballages, les stands dédiés aux emballages, les tuto emballages, le bolduc qui ne frise que si l’on passe la lame du ciseau sur la face mate du ruban, le scotche qui ne tient pas, le papier qui se déchire et ce pli là, dessus, qui fait un boudin alors que c’est quand même pas difficile d'empaqueter un livre ! bref : les cadeaux. Alors que c’est pourtant si simple : choisir une dizaine de chansons, les ordonner dans une suite mûrement réfléchie, trouver un nom adéquat à cette liste, sélectionner une photographie pour l’illustrer, écrire un petit texte pour dire combien la piste (Victor dirait le track) numéro trois vous fait penser à cette soirée lors des vacances et combien vous aviez ri en dansant sur la plage sur la piste numéro 9 et puis hop, on partage. Bref, comme dirait ce cher Marcel Mauss, “Plaisir d’offrir, joie de recevoir”. Et finalement, toute cette histoire si compliquée de don et de contre-don, ce n’est rien de plus que… juste une chanson.

    1h 13m

About

Une chanson ce n'est pas grand chose. Quatre à cinq minutes de musique. Quelques paroles. Une ritournelle. Mais c'est aussi des souvenirs : le moment où vous l'avez entendue pour la première fois, puis entendue de nouveau. Les personnes qui étaient avec vous. L'endroit ou le temps qu'il faisait. Toutes ces fois où vous l'avez reconnue. Les soirées où vous avez dansé dessus et les petits matins où vous l'avez fredonnée. Cette émission parle de ça. Pendant le temps qui nous plaira, nous (l'équipe de Juste Une Chanson) parlerons de chanson. Pas tout à fait n'importe comment. Il y aura un thème, des titres qui illustrent ce thème, des reprises et des analyses profondes et littéraires. C'est donc, Juste Une Chanson.